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Scène nationale de beauvais : une nomination qui a du mal à passer

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Scène nationale de beauvais

La nomination d’Emma Buttin, conseillère spectacle vivant de Rachida Dati, à la tête du Théâtre du Beauvaisis, scène nationale, a notamment entraîné la démission de l’ensemble des membres associés de l’association de gestion du théâtre.

Le 1er octobre, la présidente de l’association gestionnaire et son vice-président ont démissionné le lendemain de l’annonce au conseil d’administration de la nomination d’Emma Buttin. Depuis, huit autres membres de l’association Comité de gestion du Théâtre du Beauvaisis (CGTB) ont claqué la porte, le 28 octobre. 

Rififi au CGTB
Suite à la démission de sa présidente, le CGTB avait délégué à une présidence transitoire d’organiser une assemblée générale. Les membres associés ont présenté deux candidats, mais une troisième candidature a été déposée la veille de l’AG, cette dernière a été « expressément initiée par le DRAC» (Le Parisien, le 29 octobre), disent-ils.

Ce candidat, c’est Bruno Ory-Lavollée, voisin de Compiègne où il pilote le Festival des Forêts, mais surtout ancien directeur général de la Comédie-Française puis de l’Adami. « Ma candidature a le sens de la contribution à la continuité du service public dans les Hauts-de-France », nous a-t-il expliqué. « Elle était destinée à permettre une transition de se faire afin d’éviter un vide de gouvernance. C’était une candidature au conseil d’administration, à l’exclusion de la présidence. » Au sein du CGTB, 10 membres associés et 15 représentants des tutelles, membres de droit (État, région, département et agglomération). Ces derniers ne peuvent pas piloter l’association. En revanche, le jury de candidatures était lui composé de 5 représentants des tutelles, et 2 de la CGTB. 

Quatre noms dans la short-list
« Ce qui m’interroge le plus c’est qu’Emma Buttin était en poste au cabinet quand elle a candidaté », s’étonne Xavier Croci, actuel directeur de la scène nationale. « Le jury n’est donc pas complètement indépendant, deux personnes étant sous l’autorité de leur tutelle : la représentante de la DGCA et le DRAC. » Si l’expérience d’Emma Buttin est, dit-il, « respectable, elle n’a jamais été directrice ou sous-directrice d’une scène nationale. » Dans la short-list, on trouvait Mehdi Britt (chef du service spectacle vivant de la région Île-de-France), Joséfa Gallardo (directrice de La Rampe La ponatiere, Scène conventionnée danse et musiques à Échirolles), et Stephanie Féret (directrice adjointe, secrétaire générale du théâtre du Beauvaisis). Maïté Pinsard Rivière, devenue directrice du Théâtre de Lisieux en septembre, s’est retirée en cours de recrutement. Selon Xavier Croci, « à Beauvais, toutes les étoiles politiques étaient alignées, avec Caroline Cayeux (DVD), présidente de l’agglomération et principal financeur du théâtre), Xavier Bertrand (LR), président de la Région Hauts-de-France, et le maire Franck Pia (UDI) ». Il nous assure avoir interrogé la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), sur le cas de la conseillère ministérielle, sollicité le procureur de la République et le défenseur des droits.

Selon un fin connaisseur de ces situations, le problème est dans le statut de la structure. « C’est une scène nationale financée à 80 % par les fonds publics, en réalité c’est un établissement public. Donc ce sont les collectivités qui font la loi. » En 2020, la Chambre régionale des comptes considérait : « en effet, que l’association actuelle, regroupement de personnes privées se cooptant entre elles, n’est plus adaptée pour gérer et animer un équipement culturel largement financé sur fonds publics et à rayonnement intercommunal, ainsi que le service public qui y est attaché. Elle recommande d’engager [...] une réflexion sur l’évolution du statut vers celui d’un établissement public de coopération culturelle. » 

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°592

Crédit photo : D. R.

AJC : « Engagés dans un artisanat musical de proximité »

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AJC

Les prochaines rencontres AJC (Association Jazzé Croisé) auront lieu du 1er au 3 décembre à Paris et à Pantin. Antoine Bos, délégué général d’AJC, en détaille quelques enjeux. 

Certains des 95 membres d’AJC sont-ils menacés ?
Oui, certains font face à des pressions politiques locales, mais ce serait délicat de les nommer ici. De petits lieux ont un budget de 40 000 à 50 000 euros pour 15 à 20 concerts par saison et de l’action culturelle. Ils vivent de micro-subventions, souvent municipales. Les prochaines élections sont un enjeu important. 5 ou 10 000 euros de baisse cela peut signifier la fin d’un projet. Il y a eu des exemples récents avec la disparition de deux de nos adhérents : le Jazz-Club de Dunkerque ou le Comptoir Halle Roublot de Fontenay-sous-Bois.

Quels futurs chantiers seront abordés lors de votre assemblée générale ?
Trois projets se concrétisent. Le premier est la création d’un poste de coordination de tournée. Nous dressons le constat que de plus en plus de structures doivent accompagner les artistes qu’elles accueillent, car ils n’ont pas toujours d’entourage professionnel. Nous faciliterons la mise en relation et nous optimiserons le déroulement des tournées afin de mieux diffuser des projets tout en réduisant les frais d’approche. Nous l’avons testé en interne avec succès pour le groupe réunionnais Sėlēnę, lauréat de notre tremplin Jazz Migration. Nous lancerons également un programme de mentorat pour les nouvelles ou petites structures de diffusion, ainsi que le dispositif AJC Connect, qui permettra des échanges de personnels et du partage de compétences entre nos membres.

Trois fédérations et trois chercheurs sont invités lors de ces rencontres AJC.
Les trois chercheurs évoqueront plusieurs grands enjeux, comme l’engagement militant, l’habitabilité ou cette dissension entre industrie et artisanat. Nous avons également convié la FAMDT pour le champ des musiques traditionnelles, Zone franche pour celui des musiques du monde et la Fedelima pour les musiques actuelles. Ensemble, nous affirmons une autre voie dans ce secteur musical de plus en plus dominé par l’industrie. Nos adhérents sont engagés dans un artisanat musical de proximité. Nos rencontres sont un point de ralliement pour notre réseau, alors que beaucoup de nos membres traversent des temps incertains.

Propos recueillis par Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°592

Crédit photo : Antoine Vincens de Tapol

Avignon off Harold David nommé directeur délégué d’Avignon Festival & Compagnies

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Harold David

Il n’y avait plus de directeur délégué de l’association organisatrice du Off d’Avignon depuis 2022 et l’arrivée à la coprésidence d’Harold David et de Laurent Domingos. Un poste pourtant prévu dans les statuts. 

Après un long processus de recrutement lancé en juin dernier, et qui a débouché sur une vingtaine de candidatures et 5 à 6 personnes retenues en short-list, Harold David a été sélectionné pour le poste de directeur délégué d’Avignon Festival & Compagnies. Sa nomination a été actée en conseil d’administration, le 7 octobre, et il a pris ses fonctions le 3 novembre. 

Bientôt des élections

Conséquence, AF&C va devoir procéder à des élections pour renouveler sa présidence. « J’ai dû logiquement démissionner de mes fonctions», précise Harold David. « La gouvernance transitoire, qui se met en place en cas de vacance d’un poste, est maintenant assurée par les vice-présidents Sophie-Anne Lecesne (6'Thèmes Théâtre) et Laurent Rochu (directeur de la Factory) ». L’élection devrait avoir lieu après l’assemblée générale ordinaire du 15 décembre prochain. Et elle a son importance, car en 2026 le festival Off fête ses 60 ans, et AF&C ses 20 ans. Avec un autre défi à relever : faire mieux ou aussi bien que l’excellente édition 2025. La tenue d’élections ouvre une autre séquence délicate à 8 mois de l’édition 2026.

Pour Harold David, le choix de postuler « s’inscrit dans la continuité de [son] engagement associatif auprès d’AF&C. » Et il est de taille, puisque lorsqu’il a été nommé coprésident avec Laurent Domingos en 2022, ils ont assuré de fait, en sus de la présidence bénévole, la direction déléguée de l’association. « Nous avions été élus dans ce contexte, très tendu, où l’ex-directrice était partie à notre arrivée, et au milieu d’une crise de gouvernance, détaille-t-il. Au bout de trois ans, je ne voyais pas comment continuer dans ces conditions », poursuit le nouveau directeur délégué qui avait donc demandé « que soit mis en place ce recrutement qui est une obligation statutaire. J’estimais qu’il fallait que ça change dans le fonctionnement. » Sa candidature ? « C’est un cheminement personnel : j’avais envie de continuer à être dans l’opérationnel. J’ai fait le tour de la coprésidence. Et, de plus, cela fait 6 ans que je suis impliqué dans les instances élues de l’association. » Désormais, Harold David devra s’habituer à une fonction moins politique afin de parler au bon endroit. « C’est effectivement une gymnastique intellectuelle », sourit-il.  J. V.

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°592

Crédit photo : D. R.

Baromètres : des festivals toujours aussi fragiles

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m(h)aol

Plusieurs festivals ont décidé de ne pas avoir lieu l’année prochaine, comme Au Foin de la rue (Mayenne) ou Lollapalooza (Paris). Le premier pour repenser son modèle, le second faute de têtes d’affiches étrangères en tournée. Qu’il s’agisse de ce festival indépendant ou de la déclinaison portée par la multinationale Live Nation, nombre d’événements rencontre d’importantes difficultés, comme le note le Centre national de la musique (CNM), qui présentait mi-octobre un bilan anticipé de la saison festivalière, à l’occasion du MaMA, basé sur 469 événements de musiques actuelles se déroulant de janvier à août 2025. Si bien que 4 % de ceux-ci, soit 18 festivals, n’auront pas lieu en 2026, sans que l’on en connaisse la typologie. « Des festivals meurent dans le silence absolu », relève Lisa Bélangeon, directrice d’Au Foin de la rue.

Situation financière
Pour plus de la moitié des festivals étudiés, les dépenses techniques et artistiques ont augmenté (sécurité, assurance, hébergement, cachets…). Alors que les subventions publiques sont globalement en baisse. Le CNM relève que 80 % des festivals rencontrent des difficultés financières et 36 % sont déficitaires à l’issue de leur édition 2025. De son côté, le Syndicat des musiques actuelles – qui représente des événements de taille moyenne – indique que la moitié de ses festivals adhérents ont connu une édition 2025 déficitaire. Un passif financier passé en un an de 75 000 à 108 000 euros en moyenne… Les manifestations tentent de trouver des solutions.
Par exemple, en réduisant le nombre de concerts ou de scènes, ou au contraire en ajoutant un jour, comme les Eurockéennnes de Belfort, « à la recherche d’un public additionnel qui ne venait pas ou plus », explique son directeur Jean-Paul Roland. Le Festi’Val de Marne a, cette année, mis fin à sa tarification unique. Afin de générer de la trésorerie, jamais les premières annonces de programmation (et mises en vente de billets) n’ont eu lieu aussi tôt, soit début octobre. Cette enquête annuelle est menée par le ministère de la Culture, le CNM, avec les organisations professionnelles Ekhoscènes, SMA et France Festivals. Son intégralité sera publiée dans quelques jours. 

Propos recueillis par Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°591

Crédit photo : Éric Deguin

Festival Opéra mon amour : « une programmation lyrique mais une ambiance de musiques actuelles »

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Charlotte Goupille-Lebret

Charlotte Goupille-Lebret, régisseuse de production et créatrice du podcast « Opéra mon amour », lance un festival lyrique du même nom (du 7 au 9 août 2026) dans le petit village de Villeberny (Côte-d’Or), pour y présenter de nouveaux formats. 

Pourquoi votre podcast « Opéra mon amour » devient-il un festival ?
Il y a 4 ans j’ai commencé ce podcast, qui rassemble aujourd’hui une grande communauté de gens qui travaillent dans le milieu du spectacle vivant, des techniciens, des artistes… Et pas mal de jeunes animés de la même ambition de démocratiser la musique classique, l’art lyrique et de montrer que cela peut être drôle, détendu, surprenant. Avec ce festival, nous souhaitons donner un espace et une scène à tous ces gens et à cette vision.

Pourquoi avez-vous choisi Villeberny ?
Nous organisons ce festival avec Coline Infante, soprano et médiatrice culturelle (notamment à la Philharmonie de Paris), et Aristide Bordet, régisseur général de théâtre et de musique, qui lui est originaire de ce village de 90 habitants en pleine campagne, en Bourgogne. Le village est petit, mais il se situe dans une communauté de communes qui travaille la question de l’accès à la culture et finance de nombreux projets avec les jeunes. Dans ce festival, nous voulons que personne ne soit oublié, et qu’il y ait une grosse réflexion sur la médiation culturelle. Mais nous espérons attirer largement au-delà de ce territoire, car ça n’existe pas un festival lyrique axé sur des formats décalés comme nous le proposons. Ma communauté sur les réseaux sociaux est déjà prête à venir, à aider, à se produire…

Quels sont vos ressources ?
Nous avons commencé avec des dons de particuliers (helloasso.com/ associations/opera-mon-amour/), nous recherchons aussi du mécénat d’entreprises, nous sommes en lien avec la communauté de communes, le département et nous avons répondu plusieurs appels à projets de fondations. Par ailleurs, nous espérons être suivis par des partenaires comme Audiens, l’Afdas, Thalie Santé, car nous allons mettre en relation notre communauté, constituée de jeunes professionnels qui démarrent dans le spectacle vivant, avec des partenaires afin qu’ils s’informent davantage sur leurs carrières, les aides qu’ils peuvent avoir, etc. Ce sera aussi un rendez-vous professionnel.

Quel sera votre budget pour cette première édition ?
Opéra mon amour aura lieu sur trois jours, du 7 au 9 août 2026. Notre ambition est de finaliser un budget entre 30 000 et 40 000 euros, mais avec des paliers qui nous permettront, par exemple, d’assurer dès 5 000 euros, au moins une journée de festival. Notre idée est d’être très impliqués sur le territoire, de faire avec les gens qui sont là, de s’intégrer localement aussi avec les entreprises, et de faire des actions de médiation toute l’année. Notre équipe sera accompagnée par cinq étudiantes du master Management du tourisme et de la culture de l’université de Bourgogne à Dijon, qui vont travailler sur le mécénat. Et puis, les habitants de Villeberny sont déjà parmi les bénévoles. 

Et la singularité de ce festival ?
C’est une histoire de formats. J’ai envie que ce soit l’ambiance d’un festival de musiques actuelles, mais sur une programmation lyrique. On pourra boire une bière en regardant un opéra sur un écran géant, chanter un opéra en karaoké, il y a aura une programmation jeune public pour les familles, des programmations plus cools et modulables. Loin du concert lyrique où on écoute assis en rang. L’opéra a toujours été quelque chose de populaire, mais depuis une cinquantaine d’années nous avons un peu oublié ça. Et je trouve que cela doit se partager de manière plus informelle. Et c’est très chouette de réfléchir à des formats différents, plus détendus, de vivre quelque chose de plus immersif. C’est toute l’idée de mon podcast, qui est de montrer qu’il y a plein d’angles d’approche de l’opéra différents et singuliers, et notamment en mélangeant les arts les uns avec les autres, comme des reprises rock d’opéras classiques. 

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°591

Crédit photo : D. R.

Budget 2026 : création et éducation à la culture sérieusement impactées

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assemblée nationale

Si les débats sur le projet de loi de finances pour 2026 vont à leur terme, le ministère de la Culture connaîtra un budget nettement en baisse par rapport à 2024. Le programme 131 perdrait 34 millions d’euros. L’EAC chuterait de 13 %.

Dans la copie du gouvernement, la Rue de Valois disposera de 3,75 milliards d’euros de crédits de paiement contre 3,92 milliards en 2024, soit une baisse de 4,3 %. C’est ce à quoi s’attendaient les organisations professionnelles, les plafonds de crédits ayant été révélés au cours de l’été.

Fortunes diverses
Au sein de la Rue de Valois, les fortunes sont diverses. Le secteur de la création (Programme 131) perd même 34 millions d’euros, soit -3,25 %. Dans les lignes de ce programme, -3,7 % pour le « soutien à la création, à la production et à la diffusion du spectacle vivant » et -7% pour le « soutien à l'emploi et structurations des professions. » Sur ce « 131 », si les dépenses de fonctionnement progressent de 3,25 %, celles d’investissement chutent de 15,6 %. Toutefois, « quand on voit ce que prennent les autres secteurs, 3,2 % de moins sur le programme 131 (Création), et 4,9 % sur le 361 (Transmission des savoirs et démocratisation de la culture), on se dit, fataliste, que ce n’est pas si mal », tempère gravement une experte des budgets. En effet, la seule mission Patrimoine perd 8,5 %. Et, mêmes réduits, les programmes de soutien se poursuivent. Mais la chute est dure pour le programme 361 « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » qui recule de 4,9 % en crédits de paiement. En son sein, la ligne « soutien à la démocratisation et à l'éducation artistique et culturelle » chute de 13 %. Une hécatombe ajoutée aux coupes des collectivités locales.

Réformes douloureuses
Dans ses objectifs, le ministère met en avant deux réformes. D’abord celle, épineuse, du Fonds national pour l’emploi dans le spectacle (Fonpeps) qui « est appelé à évoluer pour concilier les objectifs de soutien et d’insertion dans l’emploi avec les impératifs de soutenabilité financière ». Mais dans les comptes, le budget réserve seulement 35 millions d’euros à ce guichet d’aides à l’emploi, alors que, sous sa forme actuelle, il en consomme entre 55 millions et 60 millions d’euros. Le décret exposant ses nouveaux mécanismes n’est pas encore révélé, mais cette somme augure une réduction de la voilure redoutée par les professionnels. Dans le programme 361, nous vous l’avions annoncé (La Lettre du spectacle, le 17 octobre), la SAS Pass Culture devient un opérateur le 1er janvier. Du côté de ses moyens, la voilure est considérablement réduite : elle passe de 210 millions d’euros en 2025 à 127,5 millions pour la part individuelle. La part collective (ministère de l’Éducation nationale) passe à 61,8 millions d’euros contre 72 millions prévus en 2025, réduits à 65,2 millions en cours d’année. Reste « la consolidation » du plan Mieux produire, mieux diffuser (MPMD), qui se manifeste par 15 millions d’euros inscrits contre 9 millions en 2024 et 12 millions disponibles en 2025.

Opérateurs à la diète
Si le ministère assure qu’avec plus de 364,5 millions d’euros « les moyens des opérateurs nationaux de la création restent confortés en 2026, notamment pour assurer la préservation des marges artistiques », certains sont mis à contribution, comme le Centre national de la musique (lire page 2) qui perd 7 millions de subventions. Les dotations des opérateurs « sont en baisse de -2,08 millions d’euros » reconnaît cependant le ministère, qui les aussi réparties entre l’Opéra national de Paris (1 million d’euros), la Philharmonie de Paris (1 million d’euros), la Comédie-Française (750 000 euros), l’établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette (500 000 euros) et le théâtre national de Chaillot  (150 000 euros). Deux hausses sont à observer, pour le Théâtre national de l’Odéon (600 000 euros) et celui de Strasbourg (220 000 euros). Au Parlement, les amendements sont déjà prêts à inverser la tendance particulièrement sur le Fonpeps et le CNM. Avant que la discussion ne se penche sur les dépenses afin de tenter de relever les fonds à la création.  

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°591

Crédit photo : D. R.

Thierry Teboul (Afdas) : « Nous rentrons dans une période compliquée »

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Thierry Teboul 

Le directeur général de l’Afdas évoque des perspectives délicates pour l’opérateur de compétences en 2025 et le besoin d’être créatif pour pallier des fonds publics en baisse et des besoins de formation en hausse. Propos recueillis par Jérôme Vallette

2024 a-t-elle été une bonne année pour l’AFDAS ?
C’est, en tous les cas, une année qui est conforme aux tendances : l’augmentation du nombre d’apprentis, y compris dans le spectacle vivant, et avec de plus en plus d’adéquation entre ce que l’offre de formation permet et la façon dont les employeurs peuvent recruter des apprentis. L’alternance se développe dans notre secteur, c’est un sujet intéressant sur des métiers rares, et les organismes de formation comprennent que s’ils veulent faire de l’alternance ils doivent s’adapter.

Et les perspectives pour les années suivantes ?
L’année 2025 annonce de vraies difficultés sur le sujet avec une forme de déremboursement de l’apprentissage. Quand on retombe, après les aides Covid et post-Covid, au niveau de financement de droit commun, et c’est moins facile. Ensuite, il y a une tendance qualitative sur les formations. On voit apparaître de vrais sujets sur le management, particulièrement dans le spectacle vivant, avec un vrai questionnement : c’est quoi se former au management dans nos organisations ?

D’autant que les modèles semblent bouger…
Oui, sur les grandes mutations économiques et sociales, nous sentons qu’il y a la volonté de se poser deux secondes, de passer de la phase de sensibilisation à une vraie phase d’action. Deux sujets touchent en particulier le spectacle vivant : l’intelligence artificielle générative, qui impacte aussi des métiers du spectacle, comme la billetterie. Et l’immersif, dans un spectacle vivant, augmenté, qui nécessite de nouvelles compétences. Ce sont des orientations pour plusieurs années. Mais il y a par ailleurs un gros sujet sur les modèles économiques du spectacle vivant. On voit que le désengagement de l’État nécessite de revoir les modèles, de réfléchir à de nouvelles formes de commercialisation, de nouveaux fonds pour financer ses événements, par exemple. Et ce sont de nouveaux sujets de formation, par exemple pour les professionnels des festivals. 

Cela impacte votre activité ?
Oui, avec une baisse des subventions de l’État à la formation, qui a soutenu le secteur dans la crise et dans sa reprise, et qui nous demande de fonctionner plus sur nos fonds propres que sur des aides conditionnalisées. Cela devient compliqué de trouver un équilibre entre nos capacités de financement et les demandes croissantes du secteur. Car il y a une explosion des demandes de formation des intermittents du spectacle (entre 20 et 30 % en 2024 et 2025) et des artistes-auteurs. Et aujourd’hui, nous n’avons pas les ressources qui permettraient de faire face à toutes ces demandes. Nous allons rentrer dans un cycle de régulation qui va nous obliger à prendre des mesures un peu radicales, toutes choses égales par ailleurs, soit avec autant de gens en formation, mais un peu moins de temps de formation, soit en régulant un peu les dispositifs en travaillant sur les conditions d’accès. 

Comment analysez-vous cette forte demande ?
S’il y a un peu moins de travail, cela réinterroge chacun sur ses besoins pour rester employable sur un marché qui évolue vite. On voit que les aides aux productions commencent à baisser dans le spectacle. Les intermittents le sentent. Et, paradoxalement, ce n’est pas quand les choses vont bien que l’on se forme. 

Est-ce inquiétant ?
Nous rentrons dans une période compliquée. Nous sommes au bout d’un cycle, mais il faut être créatif : il y a plein d’opportunités de changer la manière de se former, de construire les programmes de formation, voire de les financer. Mais je suis inquiet de l’amalgame qui peut être fait entre notre utilité politique et sociale et le fait qu’on puisse nous remplacer par une structure guichet. 

Pourquoi ?
La valeur ajoutée de l’Afdas n’est pas dans sa fonction de guichet, mais dans le conseil qui est essentiel. Nous ne sommes pas qu’un banquier de la formation. Et ça, désormais, nous devons le démontrer tous les jours. Il y a quand même une vigilance à avoir. Posons-nous plutôt la question, dans ce moment de concours Lépine pour supprimer des opérateurs : si l’Afdas n’existait pas, que se passerait-il ? Car nous servons réellement à quelque chose dans la chaîne de valeur. De fait, nous travaillons sur l’offre de service. Si nous ne sommes plus capables de financer à hauteur de ce qu’on faisait, c’est essentiel.  Nous ne sommes plus dans une phase de croissance. Mais nous avons plein de possibilités. L’hybridation des programmes de formation constituera un des moyens majeurs pour essayer de compenser une baisse ou une stagnation de nos ressources. Et nous avons déjà des expériences concluantes. 

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°590

Crédit photo : Moland Fengkov

 

François Gabory : « Je pars avec une grande satisfaction et un énorme attachement au réseau Chainon »

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François Gabory

Le président du réseau Chainon depuis plus de quinze ans quittera les commandes  en fin d’année. De l’arrivée du festival à Laval à la multiplication par 5 du nombre d’adhérents, il retrace pour La Lettre du Spectacle une aventure singulière qui a fait du Chainon manquant  un « petit Avignon » au cœur de la Mayenne. 
 

Vous présidez le Chainon depuis 15 ans…
Ça fait même presque 16 ans. J’ai pris la présidence juste avant 
que notre festival, le Chainon manquant, s’installe à Laval (Mayenne), en mars 2010. Je suis des Pays de la Loire [il était à cette date directeur du Jardin de verre, à Cholet, NDLR] et j’ai un peu initié cette arrivée dans la région. C’était assez logique que je devienne président à ce moment. Rester quinze ans à sa tête, en revanche, je ne l’avais pas prévu. Ça s’est fait comme ça. Je me suis beaucoup investi pendant dix-douze ans, moins ces dernières années dans ma fonction de président aussi parce que j’ai changé de travail [il est depuis 2022 directeur culture de la Cité des Congrès de Nantes et administrateur général de la Folle Journée, NDLR]. Il n’était pas du tout question que je reste 20, 30 ans, ça n’avait aucun intérêt.

Comment a évolué ce réseau ?
Par paliers. Quand nous sommes arrivés à Laval, il n’y avait plus que 80 adhérents dans le réseau, aujourd’hui nous sommes 400. À l’époque, le festival était en perte de vitesse et le réseau aussi en ce qui concerne l’image. Cahors, où avait lieu le festival, c’était loin pour tout le monde. Laval a été une opportunité géniale : il y a le TGV, c’est à une heure et quart de Paris, dans une région culturellement dynamique avec des équipements de qualité et une vraie volonté de la Ville et des acteurs culturels d’accueillir le Chainon manquant, qui a vraiment une identité lavaloise aujourd’hui. Toutes les planètes se sont alignées à cette époque. En plus, en concernant l’accueil des programmateurs et des artistes, nous avons ici de bonnes conditions, ce qui n’était pas le cas à Cahors ou à Figeac, où on montait beaucoup de chapiteaux. 

Il y a ce festival, mais aussi  un réseau important…
Nous avons retrouvé une vitrine, une crédibilité pour ce réseau, souvent appelé « le petit Avignon ». D’une certaine manière ça l’est, même si ça peut ressembler à un élément de « com » dit comme ça. Nous avons surtout une programmation qui tient la route. L’arrivée de Kevin Douvillez (en 2015), directeur artistique, nous a beaucoup aidés en ce sens. Nous avons aussi simplifié notre raison d’être avec le conseil d’administration, pour être un réseau de diffusion, et non un syndicat bis. C’est ce qui nous a permis de renouer avec le ministère de la Culture. Aujourd’hui, la DGCA nous aide à hauteur de 160 000 euros, dont 60000 euros en plus cette année. C’est une reconnaissance. Nous avons fait avec la DGCA un vrai travail partenarial qui s’est construit au fil du temps avec une attention précise sur ce qu’on faisait. Chaque année, c’est quand même 1 000 à 1 200 dates qui sont achetées pendant le festival. Nous avons un crédit qu’on n’avait plus il y a 15 ans, la reconnaissance des professionnels. 

C’est ce qui permet de tenir quand la région Pays  de la Loire se désengage complètement ?
C’est exactement ça, si nous n’avions pas un réseau solide – nous avions déjà expérimenté ça puisqu’on a été le premier festival à se maintenir à la fin de la période Covid – nous n’aurions pas réussi cette dernière édition (La Lettre du Spectacle, le 3 octobre). Nous avons eu deux enjeux après ces coupes de subvention : préserver l’emploi des quatre salariés et organiser le festival. Le ministère de la Culture nous a accompagnés un peu plus, ce qui nous encourage à maintenir notre travail. Nous voyons, du point de vue professionnel et du côté réseau, un véritable attachement à ce festival très bien placé dans le calendrier, où les gens se sentent bien, avec une convivialité naturelle. 

Et ce coup de la Région ?
Nous sommes venus en Pays de la Loire parce que l’ancienne majorité régionale, que nous avions sollicitée, voulait accueillir un tel festival sur son territoire. Nous sommes arrivés avec 200 000 euros de subventions. Avec la bascule de majorité, on est passé de 200 000 à 161 000 euros. Puis de 161 000 à 0 euro. Je l’ai en travers de la gorge, comme tout un tas d’acteurs. Nous n’oublierons pas ce qui s’est passé, c’est clair. Et puis, il y a la baisse de subventions, mais aussi le mépris. Je n’ai été appelé par personne. Ce qu’ils ont fait est absolument lamentable pour tous les acteurs du réseau qui sont des bénévoles.

Le budget, c’est un enjeu ?
Oui, il y a cet enjeu de retrouver un budget à la hauteur des ambitions du réseau. Mais il y en a d’autres. Nous avons un rôle majeur dans la diffusion culturelle en France. Nous devons aussi mieux travailler la porosité des réseaux afin qu’il y ait plus de partenariats, par exemple avec la musique classique ou baroque. Cela peut vraiment être un espace de rencontre des différentes esthétiques. Et il y a un travail à l’international à développer au-delà de notre réseau francophone. Enfin, le festival dure quatre jours, il y a matière à proposer davantage de spectacles que les 65 propositions actuelles pour aller à 80 propositions. Ce sont vraiment des questions de moyens, car nous payons tous les artistes. Ensuite, le réseau peut encore grossir, mais avec certaines limites : il ne peut pas y avoir une hégémonie avec 1 000 adhérents, ça n’aurait pas de sens. Toutefois, il y a encore des régions sur lesquelles nous ne sommes n’est pas ou très peu présents comme la Bourgogne-Franche-Comté. Mais le réseau est solide, bien structuré avec un conseil d’administration et un bureau très mobilisé. 

Des successeurs ?
Aujourd’hui, « aux manettes », ce sont Audrey Levert (vice-présidente), Benoît Betchen (vice-président) et Éric Wolff (trésorier). Je ne sais pas comment ils souhaitent organiser la suite, mais c’est parmi eux qu’on trouvera soit une présidence ou une coprésidence, je sais qu’ils y réfléchissent. Je me suis retiré de ces débats.  Avec le départ de Kevin Douvillez, c’est une fin de cycle et le bon moment pour mon départ. Je n’ai pas participé au recrutement du nouveau directeur artistique, Antoine Thibault, mais j’ai donné mon avis en son sens. Je sais qu’il est vraiment dans une logique de travailler en collaboration, de se nourrir de ce que sont tous les collègues, de leur expertise… Le rôle du directeur artistique est aussi d’être un entonnoir : on lui amène toutes nos idées, il a les siennes et il doit filtrer le tout pour sortir, en cohérence, le reflet de ce que nous sommes. Et ça, Kevin Douvillez l’a parfaitement fait. Il a été un grand directeur du Chainon manquant. 

Quel sera votre dernier jour de président ?
Il y aura un conseil d’administration avant Noël qui élira la nouvelle présidence. Je resterai adhérent de base. Cela a été 16 années superbes, je suis assez fier de tout cela, mais j’ai une certaine fatigue. Je pars avec une grande satisfaction, aucun regret, et un énorme attachement à ce réseau. Ce fut une superbe aventure. 

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°590

Légende photo : François Gabory

Crédit photo : François Parmentier

 

Assemblée nationale - La commission culture désormais présidée par Alexandre Portier

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Réunion de la commission

La commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a renouvelé le 2 octobre son bureau avec l’élection, comme président, d’Alexandre Portier (LR), éphémère ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel de Michel Barnier. Il remplace Fatiha Keloua-Hachi (PS). Le député du groupe Droite républicaine, qui siège dans la commission depuis 2022, a obtenu 40 suffrages contre 29 à Fatiha Keloua Hachi. 

Un renouvellement sous tension
Ce scrutin s’inscrit dans le cadre du renouvellement de toutes les instances de l’Assemblée nationale, mais n’a pas été du goût de tous les membres de la commission. « Le résultat de ce vote, très éloigné des équilibres que l’on imaginait, suscite en moi un peu d’émotion et d’inquiétude », a ainsi regretté Erwan Balanant (Les Démocrates), rapporteur pour avis sur le projet de loi de finances pour 2026 (lire l’encadré). Avant de poursuivre : « En réalité, le résultat de ce scrutin ne suscite pas en moi de l’émotion, mais un choc. » La raison ? Benjamin Lucas-Lundy (Écologiste et Social-EcoS) a pointé le vote de parlementaires Rassemblement national (RN) pour le nouveau président : « Nous ne pouvons pas choisir qui vote pour nous, ni trier les voix. Mais rappelons-nous des précédents. Dans les années 1990, lors d’élections régionales, des candidats de votre famille politique [la droite, NDLR] avaient été élus avec les voix de l’extrême droite ; certains avaient démissionné, refusant d’être ses obligés. Notre commission traite de questions culturelles et éducatives, au sujet desquelles on connaît le projet réactionnaire de l’extrême droite : vous vous honoreriez, monsieur le président, à remettre en jeu votre mandat. » 
Plus direct, Alexis Corbière (EcoS), s’est adressé à ses collègues « dits du bloc central : vous venez d’élire, avec le RN, le président d’une commission traitant des questions scolaires, de la culture et de la presse. Or l’école est à la base de la République. Que le RN choisisse son président, c’est une chose. Mais que vous participiez à cette manœuvre, c’est une tache indiscutable sur cette commission ! ». Par ailleurs, le bureau se complète des vice-présidents Céline Calvez (EPR), Delphine Lingemann (DEM), Jérémie Patrier-Leitus (HOR) et Sophie Taillé-Polian (EcoS), et des secrétaires Béatrice Bellamy (HOR), Soumya Bourouaha (GDR), Ayda Hadizadeh (SOC) et Graziella Melchior (EPR). Le député RN Bruno Clavet a reçu 24 suffrages (36 étaient nécessaires pour l’élection) et n’a ainsi pas été élu vice-président de la commission. Le député Bartolomé Lenoir (Union des droites pour la République, allié au RN) n’a pas réussi à obtenir les 35 voix nécessaires pour être élu secrétaire de la commission. 

Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°590

Légende photo : Réunion de la commission des affaires culturelles et de l’éducation en 2022.

Crédit photo : Assemblée Nationale

Les rapporteurs pour avis du budget
Les débutés de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l’Assemblée nationale ont désigné cet été leurs « rapporteurs pour avis » sur le projet de loi de finances pour 2026, qui devait être présenté au Parlement le 14 octobre. Erwan Balanant (Les Démocrates) se chargera de l’avis pour la partie « Création, transmission des savoirs et démocratisation de la culture », Jérémie Patrier-Leitus (Horizons & Indépendants) de « Culture : Patrimoines », Philippe Ballard (Rassemblement national) de « Médias, livre et industries culturelles », Florence Hérouin-Léautey (Socialistes et apparentés) de « Sport, jeunesse et vie associative », et Aymeric Caron (La France insoumise) de l’avis sur « Avances à l’audiovisuel public ». 

Peut-on optimiser sa consommation énergétique ?

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Hadra Trance Festival

Spoiler : oui ! La flambée du prix de l’énergie a rendu le sujet brûlant. Souvent méconnus, les leviers sont pourtant nombreux pour faire baisser sa consommation énergétique, aussi bien côté lieu que côté festival.

« En 2022, notre budget fluides a subi une augmentation de 228 % », évoque Lætitia Perrot, ancienne directrice de La Nef, avant de raconter comment la salle a réussi, en trois mois et sans travaux, à diminuer de 40 % sa consommation d’électricité et de 34 % celle de gaz. Dans cette interview, publiée par la structure d’accompagnement Incub’, elle revient sur les leviers déployés : une utilisation réduite de la ventilation, une coupure de l’eau chaude sanitaire ou encore une régulation personnalisée pour « arrêter de chauffer les espaces et plutôt chauffer les humains ».
À Zébulon Régie, on planche sur le sujet depuis 2017. Le prestataire, spécialisé dans l’ingénierie événementielle, tire de ces années d’expérience un premier constat : la production d’énergie est systématiquement surdimensionnée, de l’ordre de deux à cinq fois. Il l’explique notamment par un mauvais calcul des besoins et le cumul de marges de sécurité (par les exposants, régisseurs, directions techniques et prestataires, etc.). « Comme dans une maison, la puissance n’est jamais la somme de tout en même temps », explique Samuel Brouillet, son directeur. Le premier objectif est donc de « casser les marges au maximum ». 

[...]

Par Julie Haméon

Lire la suite dans La Scène n°118

Légende photo : Pour le Hadra Trance Festival, Zébulon Régie a mené un diagnostic complet sur la consommation d’énergie.

Crédit photo : D. R.