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Penser avec les habitants

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Agathe Ottavi

Connecter les projets culturels aux territoires et revitaliser la démocratie sont deux enjeux de taille pour les collectivités locales, qui peuvent se servir mutuellement.

En 2020, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) lance « Territoires en commun ». L’objectif : « aider des mairies à travailler différemment avec les habitants », introduit Matthieu Angotti, chargé du programme au sein de l’ANCT. Première thématique choisie : la culture. Quatre villes sont ainsi accompagnées, de septembre 2021 à octobre 2022, dans la fabrication d’une politique culturelle pensée avec leurs habitants, parmi lesquelles Bourges et Guichen Pont-Réan. Elles sont accompagnées par deux agences d’urbanisme culturel – secteur émergent au croisement des politiques culturelles et des enjeux territoriaux – Cuesta et Esopa. Retour sur cette expérimentation : quelle méthodologie et quels effets ?

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Par Julie Haméon

Légende photo : Agathe Ottavi, cofondatrice de l’agence Cuesta

Crédit photo : Elodie Girot

Réseaux : les utiliser sans s’y enfermer

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Lise Saladin

Appuis pour les directeurs et directrices d’établissements culturels, les réseaux offrent de nombreux atouts, à condition de garder une ouverture à ce qui se passe aussi en dehors.

En fonction de leur statut, des esthétiques qu’ils développent et de leur territoire, les équipements culturels ont une multiplicité de possibilités pour intégrer des réseaux traitant de problématiques de fonctionnement, de soutien à la création et à la diffusion. Cédric Fassenet, directeur des Scènes du Jura, cite pour sa structure l’appartenance à l’Association des scènes nationales, au réseau régional Quint’Est, au réseau régional jeune public PlaJe et à Rayon C, plateforme pour le cirque en région Bourgogne-Franche-Comté. « Ce qui m’anime dans la dimension réseau, ce sont bien sûr les échanges que cela permet entre professionnels. Mais c’est aussi la possibilité de  travailler sur l’écosystème qui relie les artistes aux professionnels, et qui doit être repensé. Les réseaux servent au repérage de l’émergence, à aider ceux qui ont émergé mais qui ne sortent pas du territoire, comme ceux qui tournent ailleurs, mais pas dans leur territoire. C’est une aide pour penser la manière d’accompagner les artistes… Ils ont une diversité d’approche de ces questions. »

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Lise Saladin, directrice déléguée de La Manufacture

Crédit photo : Madeleine Lemaire

Qui a peur des musiques du monde ?

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Sébastien Laussel

Cette esthétique, pourtant innovante et variée, peine à trouver sa place dans les festivals ou les scènes labellisées. Le réseau Zone franche lance un manifeste sur le sujet.

Selon les données 2022 du Centre national de la musique, les musiques du monde et traditionnelles représentaient 5 % du nombre de représentations de musiques actuelles et de variété, et 3 % de la fréquentation totale, des chiffres en baisse ces dernières années. Des données proches de celles de la Fedelima, 6,2 % des artistes ou formations programmés en 2019 en scènes de musiques actuelles étaient estampillés musiques du monde. « Les statistiques manquent, c’est une problématique à laquelle nous nous heurtons, faute de moyens humains et financiers pour mener une observation et des études comparées », note Sébastien Laussel, directeur de Zone franche. Le réseau des musiques du monde (200 structures) alerte depuis bien longtemps sur la faible place occupée par cette esthétique dans les médias, dans les programmations ou sur les scènes.  

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Sébastien Laussel, directeur de Zone franche

Crédit photo : D. R.

Mieux accompagner les femmes artistes

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Véronique Felenbok

Ces dernières années, des structures accompagnant spécifiquement les projets portés par des femmes se sont créées.

Lorsque Véronique Felenbok a fondé Le Bureau des filles, en 2017, elle était loin de se douter que ce projet la ferait autant reconnaître du milieu professionnel que son activité première d’administratrice de compagnies, œuvrant notamment auprès des metteurs en scène David Lescot ou Laurent Vacher. Aujourd’hui, Le Bureau des filles, créé spécifiquement pour appuyer les projets de femmes artistes, est largement identifié par les programmateurs et programmatrices. Il compte quatre administratrices de compagnies et suit dix équipes artistiques, dont celles d’Alice Carré, Élise Noireau, Sabine Pakora ou encore de Sultan Ulutas Alopé. Véronique Felenbok mène cette activité de manière militante, faisant le constat d’un déséquilibre encore bien présent entre la visibilisation des artistes femmes, mais aussi des artistes minorés, par rapport aux hommes : « les avancées sont très lentes. Il y a une attention du ministère de la Culture concernant les soutiens, mais on est encore loin du compte. Il apparaît encore, de manière très visible, que les femmes jouent beaucoup moins et dans de petites salles car leurs productions sont généralement plus modestes, pour des plus petits plateaux. »

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Véronique Felenbok, fondatrice du Bureau des filles

Crédit photo : Julien Pebrel

Les indépendants en appellent à l’Europe

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Laurent Bigarella

Reset!, réseau européen des médias et acteurs culturels indépendants, se développe et publiera un plaidoyer avant les élections européennes.

Après l’Appel des indépendants publié en 2020 et des États généraux (La Scène n°105), les indépendants des médias et de la culture sont toujours plus nombreux à se regrouper. Des 34 membres fondateurs issus de 16 pays européens, le réseau est passé à 66 structures issues de 25 États, notamment d’Europe de l’Est. De début 2022 à fin 2023, près de 80 ateliers ont été organisés dans une vingtaine de pays. Ils ont été coordonnés par des membres dans différentes villes d’Europe, et ont souvent été l’occasion d’inviter des structures locales, ce qui a suscité de nouvelles adhésions. Le réseau rassemble lieux culturels, festivals, webradios, médias, cinémas, librairies, agences de booking, collectivités territoriales (Lyon et Bruxelles) et des structures ressources (Act Right, Consentis, l’Observatoire des politiques publiques…).

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Laurent Bigarella, pôle idées d’Arty Farty

Crédit photo : D. R.

Festivals : un beau bilan, et des inquiétudes

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Les Vieilles Charrues

Le public a marqué son grand retour, mais l’inflation et la hausse des cachets plombent les finances de la plupart des manifestations.

L’été des festivals fut beau, comme une éclaircie dans un paysage dominé jusque-là par un climat plus qu’agité, quelques mois après les mouvements sociaux de l’hiver et du printemps, en pleine période d’inflation et dans un début d’été marqué par les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel en région parisienne. Et de météo, il en fut bien question au cours de ces dernières semaines. Dans le contexte de changement climatique qui affecte désormais chaque été l’Europe, festivals et festivaliers sont directement impactés par les anomalies et autres événements extrêmes qui interviennent plus souvent que par le passé. On se souvient encore de l’évacuation de We Love Green sous les pluies diluviennes l’an passé. 

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Par Cyrille Planson

Légende photo : Matmatah au festival Les Vieilles Charrues à Carhaix (Bretagne)

Crédit photo : Guillaume Kerjean

Le grand marasme des compagnies

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Fanny Spiess

Coup de frein sur la diffusion, coproductions en berne, charges en hausse, subventions en baisse. La situation des compagnies est certes contrastée, mais peu échappent à une crise inédite qui va nécessairement faire des dégâts, humains comme artistiques.

« Je ne sais pas ce que je vais faire l’année prochaine. Il faut bien que je mange. » Comédienne et performeuse, Stéphanie Chamot est aussi épuisée que révoltée. Membre de la compagnie Faut le faire, elle voit l’agenda de celle-ci proche de l’encéphalogramme plat. « La compagnie a travaillé sur un gros projet, Western, explique-t-elle. Nous avons fait quelques dates en 2019 et le Covid est passé par là. Tout s’est effondré et nous avons été victimes de “l’embouteillage Covid” en sortie de crise. Un gros projet qui tombe à l’eau, après avoir tant travaillé, c’est épuisant psychologiquement. Alors oui, c’est la grosse fatigue, mais oui, il faut lutter. » Et Stéphanie Chamot, également musicienne, ne voit pas d’échappatoire de ce côté-ci, peut-être, aussi, un effet de son épuisement. « Dans la musique, ça ne va pas mieux, je crois même que c’est pire. Je fais partie des Vaginites, avec Corinne Masiero, mais on ne va pas assommer les gens au niveau de la billetterie. Nous sommes aussi des militantes, nous nous produisons dans les lieux alternatifs… »

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Par Bruno Walter

Légende photo : Fanny Spiess, codirectrice de la Compagnie 8-avril

Crédit photo : Moland Fengkov

Musiques : l’insaisissable génération Z

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festival Les Escales

Une étude révèle un décrochage entre les attentes et les pratiques des 13-26 ans et l’offre de concerts.

Le Centre national de la musique (CNM) a publié l’étude menée par le chercheur Loïc Riom (université de Lausanne, Suisse), intitulée « Musique live et génération Z », qui témoigne des habitudes de ces publics, d’aujourd’hui et de demain. L’interrogation essentielle porte sur le rapport de cette génération, celle des 13-26 ans, à la musique live, tant celle-ci a été emblématique des pratiques culturelles des deux générations qui l’ont précédée. L’auteur pose d’emblée que « le rapport étroit entretenu entre musique live – festivals en tête – et jeunesse est apparu comme une évidence, voire un élément constitutif de l’essence même de la pop ». Si les habitudes de consommation de cette génération sont présentées en rupture avec celles des précédentes, il restait à étudier leur relation au concert. Douze entretiens exploratoires ont permis de poser les premières bases d’une réflexion. Si la sortie au concert reste un événement, et une découverte qui relève plus souvent de l’émotion vécue que de l’expérience artistique, elle reste importante au sein d’un groupe de pairs. Mais elle révèle aussi un « tassement des pratiques », bien identifié du ministère de la Culture : la fréquentation d’un concert au cours des douze derniers mois est passée de 40 % en 1997 à 37 % en 2017 pour la tranche des 15-24 ans. Et ce phénomène semble se confirmer avec la génération Z. 

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Par Cyrille Planson

Légende photo : En juillet, lors du concert d’Angèle, au festival Les Escales à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Crédit photo : Eric Deguin

CNM : une taxe streaming sinon rien ?

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Carol Meyer

Emmanuel Macron a donné aux professionnels jusqu’à la fin septembre pour trouver un accord sur une taxe streaming pour financer un CNM qui n’a pas les moyens de ses ambitions. 

« Faire du CNM l’outil d’une nouvelle ambition. » Le titre du rapport du sénateur Julien Bargeton (Renaissance), remis fin avril dernier à la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, a beau être partagé par l’ensemble des acteurs de l’industrie musicale, ses conclusions divisent depuis plusieurs mois. Cause de la controverse : la proposition d’instaurer une taxe de 1,75 % sur le streaming. « Cette ressource en provenance de la musique enregistrée serait le pendant de la “taxe billetterie” du côté du spectacle vivant », plaide le sénateur. Une mesure d’équité, donc. La taxe sur la billetterie (3,5 %) est aujourd’hui l’une des principales ressources du CNM. Elle pourrait rapporter environ 25 millions d’euros cette année, selon les prévisions. 

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Par Bruno Walter

Légende photo : Carol Meyer, directrice du festival Art Rock

Crédit photo : Gwendal Le Flem

FNSAC-CGT : Denis Gravouil quittera ses fonctions en fin d’année

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LL542 - Denis Gravouil

Denis Gravouil a rejoint le bureau confédéral élargi de la CGT et quittera ses fonctions de secrétaire général de la CGT-Spectacle « en fin d’année ». Sans pour autant délaisser la fédération qu’il pilote depuis 2013 : « Je n’abandonne pas le spectacle. Je resterai dans le bureau fédéral et je garderai certains dossiers, comme celui de la négociation sur les intermittents », nous a-t-il cependant précisé. Tout est allé un peu vite pour le patron de la Fédération CGT des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT), réélu en octobre dernier, à 53 ans. L’élection surprise de Sophie Binet, puis l’élargissement récent du bureau confédéral (le 15 juin), l’ont conduit au sein de la plus haute sphère décisionnelle de la CGT, où il est désormais en charge des questions emploi, retraites et chômage. Stratégique, car « la direction de la CGT ne tourne pas la page sur les retraites », insiste la centrale qui a « inscrit la bataille sur un temps long ». L’arrivée de nouveaux membres au bureau, annoncée lors de la clôture du 53e congrès (mars 2023), a pour but de « mieux représenter les territoires et de renforcer la présence de militants du privé notamment sur les questions revendicatives ».

Chef opérateur de prises de vue de fictions cinéma et documentaires, Denis Gravouil est une de ces nouvelles voix du « privé ». Mais cette nouvelle charge l’oblige à passer la main. « Les deux fonctions sont difficilement compatibles pour que je reste secrétaire général, reconnaît-il. Un nouveau secrétaire général sera nommé avec une transmission de fonction « plutôt en fin d’année », estime-t-il. Tout indique à ce stade que Ghislain Gautier, actuel secrétaire général adjoint de la FNSAC-CGT, endossera le gilet. « Il nous faut un peu de temps pour nous organiser, ça mérite encore un peu de débats, poursuit Denis Gravouil. Mais effectivement, c’est une personne tout à fait compétente, je pense que c’est la meilleure pour cette fonction. D’ailleurs, il est déjà secrétaire général adjoint, c’est un signe. Mais nous devons suivre les étapes avant d’y arriver. » Et le congrès confédéral de mars est la preuve que les scrutins réservent des surprises, même si la fédération spectacle est plus homogène que la confédération. En attendant, Denis Grivouil participera à de nombreux débats au Festival d’Avignon. Pas d’adieux donc, plutôt une tournée d’au revoir.

Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°542

Légende photo : Denis Gravouil

Crédit photo : D. R.