Opéra : La Co[opéra]tive se regroupe pour «mieux produire et mieux diffuser» Les ailes du désir

    Les Ailes du désir

    Le 9 novembre, la première commande de la Co[opéra]tive donnera lieu à une création mondiale au Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque. Les Ailes du désir est un opéra inspiré du film éponyme de Wim Wenders, composé par Othman Louati pour 7 chanteurs et 13 instrumentistes. 
    L’originalité de cette création tient aussi à sa production, assurée par 3 scènes nationales, Besançon, Dunkerque et Quimper, et par 3 établissements lyriques, le Théâtre impérial Opéra de Compiègne, l’Opéra de Rennes et l’Atelier lyrique de Tourcoing, tous réunis au sein de la Co[opéra]tive. Créé en 2015, ce collectif de production a permis de créer une œuvre par an, du baroque au contemporain, de Haendel à Philip Glass. Un modèle cité par la ministre de la Culture pour promouvoir son plan Mieux produire, mieux diffuser. Et une exception pour ces scènes plus habituées au théâtre et à la danse qu’aux œuvres lyriques.

    Mutualisation  et unanimité
    « Nous mutualisons nos moyens pour produire, mais nous mutualisons aussi nos compétences, détaille Anne Tanguy, directrice de la scène nationale de Besançon. Nous sommes six directions à choisir à l’unanimité chaque projet, qui bénéficiera au minimum de 12 à 18 dates, ce n’est pas rien pour un opéra ! » Dans les faits, les huit spectacles ont été diffusés bien plus et sur plusieurs saisons. Cela permet aussi de diffuser de l’opéra dans des territoires dépourvus d’établissements lyriques et à la télévision grâce à des captations systématiques. « Ces œuvres sont d’un format plus réduit que celui des maisons d’opéra, avec 15 à 30 personnes sur la route, adapté aux scènes nationales. Elles font souvent appel à des metteurs en scène peu familiers du lyrique. Nous portons une grande attention à leur durabilité et au décloisonnement des genres », précise Anne Tanguy.
    Un bureau de production de 2 salariés accompagne le suivi des productions. Les Ailes du désir, est coproduit par Angers-Nantes Opéra, la scène nationale de Clermont-Ferrand et l’Opéra de Dijon. Son budget de 650 000 euros ne pourrait être financé par un seul établissement. La Co[opéra]tive vise désormais des tournées internationales, par exemple en Asie.

    Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°546

    Légende photo : L’opéra Les Ailes du désir, composé par Othman Louati

    Crédit photo : J. C. Polien