Charleville-Mézières

    Les Allebrilles

    La capitale mondiale de la marionnette
    en attente de décisions sur son avenir

    Le Festival mondial des théâtres de marionnettes,  Charleville-Mézières confirme son succès populaire : 50 000 places du In étaient vendues dès l’ouverture sur les 57 000 disponibles. En coulisses, l’avenir n’est pas encore décidé. Le rapprochement de l’Institut international de la marionnette (IIM), dont dépend l’École supérieure nationale des arts de la marionnette (Esnam), et de l’association Les Petits Comédiens de chiffons, qui organise le festival, pour créer un « pôle de référence », n’est pas encore acté. « L’Institut traverse des difficultés financières structurelles importantes, qui retardent ce rapprochement », admet Pierre-Yves Charlois, directeur des deux entités. Les difficultés organisationnelles sont en train de se résorber à l’IIM : le climat social s’est apaisé, un directeur adjoint a été recruté ainsi qu’une directrice pédagogique, même s’il manque un ou une responsable bâtiment. « On va se donner encore un peu de temps », précise le directeur à propos du choix de la forme juridique du futur pôle, « les travaux du comité de préfiguration vont reprendre dès la fin du festival. »

    Du côté des collectivités territoriales, le projet de Cité des arts de la marionnette a été arrêté en attendant que le pôle de référence se précise. Nathalie Robcis, adjointe au maire de Charleville-Mézières en charge de la culture, précise que, dans ce projet d’organisation de l’espace et de réhabilitation du bâti, toutes les opérations sont interdépendantes : on ne peut toucher un bâtiment sans avoir d’abord trouvé une solution pour les activités qu’il accueille. Le point de départ devrait être la Villa d’Aubilly, rachetée à l’IIM en 2021 : « la Ville espère [y] réaliser les travaux avant la fin du mandat pour en faire le site administratif de la nouvelle structure », mais il faut d’abord que cette dernière puisse faire part de « ses desiderata », confie l’élue, et donc qu’elle existe. Les autres chantiers en découleront.

    Même si les coûts se sont envolés depuis le lancement du projet en 2015, Nathalie Robcis affirme que tous les partenaires publics continuent de le soutenir. Les choses avancent, mais la période pose de nouveaux défis. Ainsi, la Ville va arrêter de prendre en charge les fluides pour Les Petits Comédiens de chiffons d’ici 2025, alors que le festival fait face à une inflation énorme du prix des prestations techniques. Des arbitrages devront nécessairement être faits, ce qui pourrait affecter la partie artistique du budget.

    Mathieu Dochtermann

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°544

    Légende photo : Les Allebrilles, de la Compagnie Les Grandes Personnes

    Crédit photo : Hervé Dapremont