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Billetterie : BAM Ticket prend peu à peu son envol

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Charlotte Rondelez

La plateforme BAM tickets veut bousculer le secteur avec une offre alternative qui permet aux producteurs de rester indépendants et de récupérer ses données.

A son lancement, en décembre 2022, l’ambition de Bam Ticket paraissait démesurée. La jeune proposition de billetterie en ligne prétendait titiller les géants du milieu (Ticketmaster ; Billet reduc – soit Fnac-Darty – ; Ticket tac – soit Le Figaro – ; Theatre Online – reprise de L’Officiel des spectacles). Mais avec près de 150 partenaires qui y présentent leurs productions, ce qui se présente comme une coopérative de théâtres (détenue à 80 % par des acteurs culturels), trouve petit à petit sa place. «Nous n’avons pas l’ambition de bousculer ceux qui sont déjà en place d’autant qu’ils sont là depuis des dizaines d’années pour certains, mais de proposer une alternative, explique Charlotte Rondelez, présidente et cofondatrice de Bam Ticket. Nous proposons un outil qui permet à chaque producteur de rester indépendant, de maîtriser sa commercialisation, et de récupérer ses données ». Et l’ancienne codirectrice du Théâtre de Poche Montparnasse de compléter : « J’ai rencontré beaucoup de techniciens extrêmement compétents en marketing numérique, mais le spectacle vivant est un domaine très spécifique, avec un fonctionnement vraiment à part. Nous transmettons de l’émotion et la communauté numérique peine à le comprendre. » Elle compte sur l’information aux spectateurs et sur une proposition plus diversifiée venant de producteurs attirés par la transparence de la plateforme.

Des bénéfices partagés
Bam Ticket ressemblerait un peu à TPA, le réseau des Théâtres et producteurs associés, dans une version élargie. « C’est vrai, reconnaît Charlotte Rondelez, nous avons d’ailleurs envisagé de nous rapprocher de TPA et cela devrait se faire. Mais TPA dispose d’un financement exclusivement public, à travers le Fond de soutien, et nous pas. Il faut donc trouver un moyen de fonctionnement ».

Le chiffre d’affaires (474 000 euros sur un an) repose sur un fonctionnement très encadré : « Nous reverserons nos bénéfices nets supérieurs à 1 % du chiffre d’affaires aux producteurs ; nos charges de personnels sont plafonnées dans les statuts et nos accords et contrats sont validés par le comité de direction. Ainsi, nous payons nos charges avec les commissions et lorsque nous serons bénéficiaires, nous reverserons tout ce qui dépasse 1 % du chiffre d’affaires aux producteurs. Les 1 % restants sont majoritairement affectés en réserve, les dividendes étant limités par les statuts. » La plateforme proposera fin janvier à ses partenaires un widget à intégrer à leur site. Et dans cinq ans ? « J’espère que nous aurons déjà atteint notre point mort depuis deux ans, avoir développé notre offre sur cinq ou sept régions, être partenaires des grands festivals et être devenus un relais d’info pour le privé comme le public », ambitionne Charlotte Rondelez. 

Philippe Verrièle

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°551

Légende photo : Charlotte Rondelez, présidente de BAM Ticket

Crédit photo : D. R.

Entretien : « Bourges 2028, capitale européenne musicale et bas carbone »

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Pascal Keiser

Pascal Keiser, commissaire général de la candidature Bourges 2028, livre ses impressions après la sélection de la ville, le 13 décembre, par le jury européen.

Votre candidature à « taille humaine » a gagné parce qu’elle avait le plus petit budget ?
Cela dépend par rapport à quoi. Les dernières capitales européennes de la culture ont des budgets équivalents, de l’ordre d’une cinquantaine de millions d’euros. Ce que veut la Commission européenne, c’est l’impact, pas un budget en valeur absolue. Avec Bourges, nous sommes sur un investissement par habitant deux à trois fois supérieur à celui des concurrents. Pour Bourges, un budget de 46 millions et des apports en nature, soit environ 50 millions pour une ville de 65000 habitants et le département du Cher, c’était solide.

Quels ont été les éléments déterminants ?
On verra le rapport du jury en janvier, mais le programme artistique a impressionné. Nous n’avions donné aucun nom d’artiste au premier tour, ce qui amenait des possibilités. De grands artistes se sont engagés comme la photographe Zanele Muholi, des pointures de l’architecture comme Petra Blaisse, Rem Koolhaas, des penseurs comme Vinciane Despret ou Gilles Clément sur le rapport à la nature, Camille de Toledo autour du Parlement de la Loire, des artistes comme Sarkis, Tarek Atoui, Tiago Rodrigues… Et ils se sont engagés sur un travail de six mois avec des projets concrets et détaillés. On a aussi de grands commissaires d’exposition comme Hanru Hou, David Moinard… qui ont la capacité de déployer des expositions internationales avec un regard attaché au territoire. Et aussi Anne-Laure Chamboissier, du programme de décentralisation du Centre Pompidou, Boris Vedel qui va travailler sur la fête d’ouverture avec Bintou Dembele…

Le partenariat avec le Printemps de Bourges sera-t-il essentiel ?
Oui, ainsi qu’avec Claire Gibault qui a installé le Paris Mozart Orchestra à Bourges pour le volet classique. Les musiques actuelles sont au cœur du projet. Bourges sera la première capitale européenne des musiques actuelles. C’est aussi une européanisation des filières artistes émergents du Printemps de Bourges, avec ses partenaires de Brighton et Groningen. 25 % des appels à projets seront fléchés vers la musique, y compris le rap.

D’autres volets importants ?
L’aspect climat a été décisif. On a présenté la première Capitale européenne avec un projet bas-carbone et un budget climat, établi avec Hermann Lugan. Cela nous a amenés à intégrer les mobilités bas-carbone dans le programme artistique, ce qui ne s’était jamais fait. Les voyageurs qui viendront de toute l’Europe par train de nuit seront accompagnés avec des projets de grands artistes comme Mohamed El Khatib, Marta Górnicka, Yngvild Aspeli. Il y a aussi la prise en compte du rééquilibrage territorial, de la crise de la jeunesse, de la représentativité : des citoyens sont tirés au sort pour participer… Cela a compté.

Quelle est la prochaine étape ?
2024 sera l’année de mise en place et de structuration du projet, puisqu’on était une petite équipe par rapport à nos concurrents. Les appels à projets seront lancés à partir de 2025.

Propos recueillis par Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°551

Crédit photo : Alexandra de Laminne

Vie Syndicale : renouvellement à la tête de la CGT-Spectacle et du Synptac CGT

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Ghislain Gauthier et Claire-Serre Combe

Le renouvellement annoncé a eu lieu au sein de la Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT) et du Syndicat national des professionnel.les du théâtre et des activités culturelles (Synptac CGT).

Comme convenu, Ghislain Gauthier [PHOTO], secrétaire général adjoint depuis 2019, a été élu, le 12 décembre, secrétaire général de la FNSAC CGT par la commission exécutive de la fédération, avec ses adjoints Salomé Gadafi, Antoine Galvani et Maxime Séchaud. Il remplace Denis Gravouil, qui la pilotait depuis 2013. Comme nous l’annoncions cet été (La Lettre du Spectacle du 13 juillet), Denis Gravouil a rejoint le bureau confédéral élargi de la CGT en 2023, une fonction peu compatible avec la conduite d’une fédération. Il reste membre cependant de la commission exécutive et du bureau fédéral, et conserve le dossier de la négociation sur les intermittents du spectacle. Cette fédération, dont le congrès aura lieu en 2025, est la première organisation salariale représentative du spectacle vivant. Elle réunit le Syndicat français des artistes interprètes (SFA), le Syndicat national des artistes musicien.nes (SNAM) et le Syndicat national des professionnels du théâtre et des activités culturelles (Synptac).

Autre nomination, celle de Claire-Serre Combe [PHOTO], devenue, le 5 décembre, secrétaire générale du Synptac. Copilote du collectif femmes-mixité au sein de la CGT-Spectacle, elle était secrétaire générale adjointe du Synptac depuis janvier 2022, après avoir été secrétaire nationale du Syndicat français des artistes interprètes (2015-2022). Elle remplace Patrice Massé qui avait prolongé son mandat lors du congrès de 2021, malgré son départ en retraite, afin d’assurer la transmission des dossiers à son adjointe. Il devient secrétaire général adjoint jusqu’au prochain congrès (du 27 au 29 octobre 2024), Nathalie Serane reste également secrétaire générale adjointe du syndicat.

Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du spectacle n°550

Légende photo : Ghislain Gauthier et Claire-Serre Combe

Crédit photo : Moland Fengkov / D. R.

« Le “Masque”, c’est la liberté de ton et ce qui va avec, l’indépendance totale »

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Jérôme Garcin

Après 35 ans aux commandes d’une émission qui en a désormais 68, Jérôme Garcin a transmis Le “Masque et la Plume” le 31 décembre à Rebecca Manzoni lors d’une spéciale de deux heures.

Comment vous sentez-vous pour votre dernière ?
Très mélancolique. Je souhaitais à la fois arrêter avant l’heure pour que l’émission, dont j’ai hérité mais qui n’est pas la mienne, ait de l’avenir avec une femme, plus jeune. Donc je suis ravi. Mais en même temps, ce sont les dernières, jamais les auditeurs n’ont été si nombreux... Je suis partagé entre le bonheur que l’émission continue, et la nostalgie parfaitement légitime après 35 ans.

L’audience a beaucoup progressé ?
Maintenant qu’on est triplement diffusé le dimanche (10 h, 20 h et 1 h du matin), ça a pris cet automne une ampleur phénoménale. Le dimanche matin on est à 1,4 million d’auditeurs, le soir, à 800 000. Et il faut ajouter 900 000 podcasts. C’est absolument énorme.

Qu’avez-vous changé dans cette émission ?
J’ai toujours voulu respecter les fondamentaux, je n’ai pas changé l’essentiel. En revanche, je lui ai rendu son public, que l’émission avait un peu perdu. J’ai créé le prix des auditeurs en 1990 pour rassembler la communauté des auditeurs. J’ai multiplié, quand France Inter m’en donnait les moyens, les enregistrements en région afin de récréer le mouvement naturel qui pousse les auditeurs à nous écrire. Mais c’est devenu beaucoup trop lourd, techniquement et financièrement.  En 1989, j’ai rajeuni les critiques, tout en gardant les anciens, car la force du “Masque” était de réunir la jeune génération et, en même temps, les maîtres de la profession comme Michel Ciment ou Danièle Heymann.

Le théâtre a évolué depuis ?
Si on se parle très crûment, très lucidement, il est clair que, quand j’ai repris l’émission, le théâtre était la discipline la plus demandée. Les spectateurs du studio Charles Trenet intervenaient beaucoup sur les pièces. J’ai vu cette discipline perdre de son aura, année après année, au bénéfice du cinéma. C’est clair et net. La jeune génération a de plus en plus de mal à y aller. Le théâtre privé est de plus en plus cher et la programmation de plus en plus courte. Vous multipliez ça et il y a une relative déshérence du théâtre par rapport au cinéma. Après des “Masques” cinéma, je reçois des centaines de courriels. Après un “Masque” de théâtre, je n’en reçois que quelques-uns. C’est très frappant, car je suis un enfant du théâtre, de voir qu’en 35 ans je l’ai vu perdre de son pouvoir, et le cinéma en gagner. C’est la raison pour laquelle je fais moins de “Masques” théâtre qu’autrefois. Et quand j’en fais, il faut trouver la fenêtre où la pièce est soit en tournée, dans le meilleur des cas, et sinon, quand elle peut être visible. Prenez un théâtre historique comme le Rond-Point : avant les pièces duraient deux, trois mois. Maintenant, c’est trois semaines. Comment voulez-vous envoyer les critiques, en rendre compte et diffuser l’émission dans cette fenêtre ? C’est beaucoup trop court. Et enfin, quand on inscrit, pour les têtes d’affiche, le théâtre privé, les places sont à 80 euros... Donc, c’est sûr, et il ne faut pas se mentir, il y a un problème.

Qu’est-ce qui caractérise cette émission, au fond ?
C’est d’abord la liberté de ton, et ce qui va avec : l’indépendance totale. Si l’émission veut continuer à être prescriptrice, et elle l’est énormément, il faut pratiquer la vieille loi : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Il faut même dire du mal d’un « film France Inter ». Être libre, c’est la première chose. La seconde, c’est qu’il faut des émissions en public, et avec ce public. C’est une émission populaire et culturelle, ou culturelle et populaire. Elle ne peut pas se faire en studio fermé. C’est perpétuer cette idée des origines – c’était enregistré dans des théâtres avant de rejoindre la Maison de la radio – que c’est du spectacle vivant aussi, et pas de la critique fermée entre initiés. Je l’ai dit à Rebecca Manzoni, et elle est tout à faire d’accord. C’est prolonger ce qui est l’image de la radio de service public : la culture ajoutée au mot populaire.

Et le passage de témoin, comment s’est-il fait ?
Rebecca Manzoni est venue assister à deux enregistrements. On s’est vus deux à trois fois. Le 31 décembre, je lui passerai le témoin, à l’antenne. Quand Pierre Bouteiller m’a filé l’émission, il m’a dit : « Débrouille-toi ! ». Je n’ai pas de conseils à donner à une grande femme de radio si ce n’est de prolonger la légende du “Masque et la Plume”, une émission quasiment patrimoniale. Il faut qu’elle apporte ce que je n’apporte pas, sa voix, celle d’une femme de radio, une femme active, et qu’elle fasse les changements qu’elle pense nécessaires. Le “Masque” de [Pierre] Bouteiller n’était pas celui de [François Régis] Bastide. Il faut respecter les fondamentaux et, dans ce cadre-là, inventer sa propre histoire.

Propos recueillis par Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du spectacle n°550

Légende photo : Jérôme Garcin

Crédit photo : D. R.

Ballet de l'Opéra de Paris : une volonté de changement à confirmer

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José Martinez

José Martinez, directeur de la danse de l’Opéra national de Paris depuis 1 an, a présenté son premier bilan à la presse. Retour sur ses annonces et ses réalisations concrètes. 

Pour marquer le premier anniversaire de l’arrivée de José Martinez à la tête du ballet de l’Opéra de Paris, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), largement reprise, fait un premier bilan de l’action du nouveau directeur. Au climat qui est présenté comme pacifié José Martinez, parfait connaisseur des rouages de la maison, ajoute quelques propositions, lesquelles posent plus de questions qu’elles n’en résolvent.

Modalité du concours
Ainsi, le nouveau directeur aurait accédé « à une demande des danseurs de revoir une partie des modalités du concours interne de promotion qui remontait à 1860 ». En réalité, ces modalités, qui sont régulièrement contestées depuis des dizaines d’années, n’ont pas été modifiées : c’est toujours l’article 9 du titre IV de l’annexe « personnels artistiques » de la Convention collective de l’Opéra national de Paris qui s’applique. « Le concours de promotion est en cours d’évolution. Une décision concernant la classe des sujets a été prise au terme d’échanges avec les danseuses, les danseurs, la direction et les organisations syndicales et sera expérimentée pendant un an », explique-t-on en interne et, de fait, il n’y a eu, pour le moment qu’une « signature d’un accord portant dérogation temporaire à la convention collective », et ne portant que sur le passage de sujets à premier danseurs. C’est-à-dire que pour passer de quadrille à coryphées, puis à sujets, rien ne change ; et que ce qui change risque de ne pas durer... Car, même dépassé, le « concours » est défendu par une partie de la compagnie.

La même dépêche évoque une initiative destinée aux étudiants sortant de l’École de danse et non impliqués dans le ballet. Or « la création de la “Junior Compagnie” annoncée dans la dépêche est encore à l’étude à l’heure actuelle », précise-t-on en interne. Les termes « Junior Compagnie » excluent toute structure composée de danseurs déjà dans le ballet (type Groupe de recherche chorégraphique de l’Opéra). Donc elle ne peut prendre que deux formes : un Junior ballet comme en son temps au Conservatoire national supérieur, soit une compagnie seconde, type NDT2. Dans le premier cas, les danseurs sont toujours étudiants et cela doit être intégré au cursus, ce qui n’est pas simple. Dans le second, les possibilités sont plus larges, mais, même avec des d’apprentis, cela signifie une augmentation de la masse salariale... Douteux par les temps qui courent ! Quant à la « crèche de chorégraphes au sein de la maison » évoquée par José Martinez, elle se traduit pour le moment par une simple soirée « carte blanche à 8 chorégraphes de la maison » programmée en avril à l’Amphithéâtre Bastille, formule déjà largement exploitée par Brigitte Lefèvre, l’emblématique prédécesseur de l’actuel directeur. Et ladite formule n’a jamais eu de résultats bien pertinents. Ce qui, en définitive, prouve que s’il y a bien volonté de changement, le bilan concret est pour le moins modeste.

Philippe Verrièle

En partenariat avec La Lettre du spectacle n°550

Légende photo : José Martinez, directeur de la danse de l’Opéra national de Paris 

Crédit photo : Julien Benhamou

 

La cuisine pour vecteur de la médiation

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Chloé Tournier

Plusieurs lieux, et notamment des scènes nationales, surfent sur l’engouement des Français pour la cuisine dans le but de toucher de nouveaux publics.

Depuis une bonne décennie déjà, la cuisine a le vent en poupe, et ce n’est pas les confinements de 2020-2021 qui ont changé la donne. Au contraire, contraints de rester chez eux et disposant d’un peu plus de temps que de coutume, les Français ont réappris à cuisiner. Dans un sondage réalisé par l’institut OpinionWay en juillet 2020, 31 % des Français ont estimé que la cuisine était l’un de leurs passe-temps favoris. Ce phénomène de société n’a pas échappé aux acteurs culturels, qui voient là une manière de renforcer l’hospitalité dans les lieux de création et de diffusion, mais aussi d’élargir les publics de leur structure.

À Cavaillon (Vaucluse), la directrice de La Garance, scène nationale, est passionnée par cette rencontre improbable du spectacle vivant de l’art culinaire. Elle lui a même consacré un mémoire de recherche, lorsqu’elle était encore étudiante, à Lyon (Rhône). L’an passé, elle a programmé la première édition d’un nouveau temps fort, le Festival confit !, qui accueille des projets « qui parlent de cuisine et d’alimentation, et qui font en même temps partager aux spectateurs une expérience gustative ». 

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Par Cyrille Planson

Légende photo : Chloé Tournier, directrice de La Garance, scène nationale de Cavaillon

Crédit photo : Julien Pebrel

Une reprise tout en prudence

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Camille Giertler

Alors que les crises (Covid, énergie) se succèdent depuis deux saisons, les directeurs des affaires culturelles (DAC) des villes gèrent des budgets contraints, tout en tentant d’être inventifs.

L a stabilité des budgets votés entre 2022 et 2023 se révèle moins alarmante qu’attendue, à en croire la dernière étude de l’Observatoire des politiques culturelles parue en juillet dernier. Pour 78 % des collectivités, il n’y a « pas eu de diminution de l’offre culturelle » à la suite de la crise énergétique en 2022 et 2023. Quant à l’effort budgétaire, pour 68 % des sondés, il est « identique » à celui de l’an passé. À Strasbourg (Bas-Rhin), Camille Giertler préfère comparer 2023 avec 2019, le premier exercice de la municipalité écologiste. « Il est en augmentation de 3 millions d’euros. L’un des plus gros leviers dont nous bénéficions est le fonds culture du Contrat triennal. La Ville a aussi déployé des mesures exceptionnelles pour accompagner les acteurs culturels en 2021 et 2022. Aucun n’a été laissé sur le carreau. » Tout cela n’est pas allé sans contreparties, puisque dans une logique de redéploiement vers une trentaine de nouveaux projets chaque année, « un effort solidaire a été demandé aux dix plus grands opérateurs, par ailleurs en très bonne santé financière, voire en excédent, ce qui ne remettait donc pas en cause leurs actions ». 

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Par Thomas Flagel

Légende photo : Camille Giertler, directrice de la Culture Ville et Eurométropole de Strasbourg

Crédit photo : Jean-François Badias

Bénévoles : les recruter et... les garder

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Marie-Claire Martel

Les associations culturelles peinent à recruter des bénévoles pour un festival. Le point en quelques pistes d’explications et débuts de solutions.

Il y a péril en la demeure sur le sujet des bénévoles dans les associations culturelles. La Cofac (Coordination des fédérations et associations de culture et de communication) publiait cet été une étude que sa présidente, Marie-Claire Martel, résumait ainsi : « Alors que pendant longtemps, notamment avant le covid, 10 % de bénévoles partaient chaque année d’une association culturelle et 10 % arrivaient. Désormais, 30 % partent et pour toujours, et 10 % arrivent. » Par ailleurs, 43 % des associations culturelles ont perdu des responsables et la moitié ne parviennent pas à les remplacer. Le déficit se creuse donc au point parfois de voir certaines d’entre elles disparaître (comme des fanfares), même si ça reste, dit-elle, « un épiphénomène ».

L’enjeu est donc de rendre plus attractif cet engagement. Car il faut lutter contre des vents contraires, dont celui – majeur – de l’allongement de la durée du travail. Nadine égéa, présidente de la FATP (Fédération d’associations de théâtre populaire) et de l’ATP de l’Aude est très inquiète de voir disparaître ces contingents d’enseignants du 1er degré qui prenaient leur retraite à 55 ans et s’engageaient tous dans des associations. « Ce n’est pas le désir pour le bénévolat » qui s’amoindrit, selon elle, mais la capacité à avoir du temps pour s’y consacrer pleinement : « Certains regrettent de ne pouvoir ne serait-ce que lire les e-mails qu’ils reçoivent. » Et selon Marie-Claire Martel, c’est le « bénévolat d’engagement qui est le plus menacé », car la responsabilité ne cesse de croître : 57 % des présidents d’associations disent que leur premier travail est de trouver des financements, « cela occupe trop de temps et prend le pas sur le plaisir à mener un projet ; les contraintes et la responsabilité juridique liées à la fonction d’employeur sont également de plus en plus grandes », pouvant mener à un « burn-out associatif ». 

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Par Nadja Pobel

Légende photo : Marie-Claire Martel, présidente de la Cofac

Crédit photo : Julien Pebrel

Lieux : Quelle stratégie de mécénat adopter ?

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Pauline Legros

Idéale pour diversifier ses ressources propres, une telle démarche requiert toutefois du temps et de la méthode. 

Jadis l’apanage d’institutions culturelles, l’obtention de mécénat est devenue, au fil des ans, accessible à tous les lieux ; lesquels, en outre, ne sont plus contraints de s’adresser à de grandes entreprises, les PME et TPE étant désormais disposées à soutenir des projets artistiques. Positive, cette démocratisation pose cependant question, modère Pauline Legros, consultante en mécénat culturel. « La recherche de mécénat exige du temps et une expertise qui font souvent défaut aux petites structures », explique-t-elle. Recourir à un prestataire extérieur peut alors constituer une solution intéressante. Tel est le choix opéré par Malraux, scène nationale de Chambéry, qui depuis 2019 associe deux compétences : celle d’une chargée des relations avec les entreprises, Séverine Mencarelli, et celle de la société Jean-Louis Sevez Organisation. « Le mécénat représentant une nouvelle mission au sein d’une scène nationale, créer un poste dédié me paraît indispensable, rapporte Séverine Mencarelli. Cela suppose néanmoins un réel désir de la direction de faire entrer l’entreprise au sein du théâtre. » 

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Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Pauline Legros, consultante en mécénat culturel

Crédit photo : Baptiste de Ville d’Avray

Sortir les jeunes artistes de l’isolement

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Martin Roch

Des lieux ou organismes professionnels créent des espaces ressources pour aider les tout jeunes artistes à entrer dans le métier.

Le premier vendredi du mois, le Théâtre universitaire (TU) de Nantes se transforme en workshop pour de jeunes artistes autour de problématiques liées à l’entrée dans le métier. La matinée est consacrée à un échange avec un professionnel ou une professionnelle du secteur, et l’après-midi à un atelier pour mettre en pratique les enjeux développés dans la matinée. Le 6 octobre dernier, par exemple, la thématique questionnait « comment penser sa structuration et son statut ? », avec la metteuse en scène Nathalie Béasse et Jérôme Soulié, responsable d’un dispositif d’insertion professionnelle des artistes à Musique et danse en Loire-Atlantique. « Nous partons du principe que nous nous adressons à des porteurs et porteuses de projets qui n’ont pas encore de structuration. Chaque année, on essaie d’avoir des thématiques transversales. Ce n’est surtout pas dire que l’on n’a pas besoin des métiers de la production, c’est bien l’inverse. Ce dispositif est un espace ressource solidaire qui va permettre de mieux comprendre les enjeux de la production artistique, enjeux qui ne sont pas ou peu abordés dans les formations artistiques », remarque Nolwenn Bihan, directrice du TU. Le succès de ces rendez-vous, qui ne cessent d’accueillir de nouveaux et de nouvelles participantes depuis la création du bureau des artistes il y a trois ans, témoigne de la quête d’outils par les jeunes professionnels et professionnelles.

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Martin Roch, conseiller artistique à Spectacle vivant en Bretagne

Crédit photo : D. R.