Marionnette : Les états généraux notent des progrès

    Themaa

    Les 1er et 2 février, Themaa - Association nationale des théâtres de marionnettes et arts associés, organisait ses états généraux des arts de la marionnette au CDN de Normandie-Rouen. Préparés avec l’aide du duo Ligere (Pauline Quantin et Benoît Pinero), ces deux journées de réflexion avaient pour but de « repenser les façons de créer, produire, diffuser et agir » alors que des réunions de filière viennent de commencer à l’initiative du ministère. 
    L’événement a réuni près de 200 participants : on relevait la présence de la DRAC et du ministère, de l’agence régionale (ODIA Normandie) et de nombreux membres de Latitude Marionnette (6 centres nationaux de la marionnette (CNMa), Institut international de la marionnette…). Les collectivités territoriales, en revanche, étaient peu représentées. Le programme, très dense, a touché à des problématiques propres au secteur ou partagées avec le reste de la culture. Il ressort tant des analyses qualitatives que quantitatives que la marionnette a progressé depuis ses derniers états généraux. Réjane Sourisseau, missionnée par Themaa, et Anne Decourt, pour Latitude, ont partagé des chiffres d’enquêtes en cours montrant un secteur qui se renforce, malgré de fortes disparités et une faiblesse relative des budgets par rapport au reste du secteur vivant. Des réseaux régionaux se consolident un peu partout en France. La question du financement insuffisant de la création est souvent revenue, ainsi que celle de la transition écologique. Un sujet prégnant est celui du temps : celui qui manque à tous les postes, celui sacrifié au remplissage des dossiers d’appel à projets, celui nécessaire pour créer dans de meilleures conditions. Le maillage territorial et la solidité des lieux intermédiaires apparaissent perfectibles : en même temps qu’était renouvelé le souhait de donner un cadre pérenne aux lieux-compagnies missionnés pour le compagnonnage, on apprenait la fermeture de l’Usinotopie (Villemur-sur-Tarn) et les difficultés traversées par le LEM (Nancy). Les participants ont exprimé un désir de travailler sur la diversité et l’inclusivité. Certains artistes ont regretté que l’émergence et le sort des petites compagnies ne soit pas davantage auscultés et des représentants de CNMa que le travail de leurs structures ne soit pas mieux valorisé. Les travaux doivent donner lieu à la rédaction de doléances, à l’issue d’un travail collectif dont les modalités et le calendrier ne sont pas encore connus.

    Mathieu Dochtermann

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°553

    Crédit photo : M. Dochtermann