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Zoom : le dispositif Sibil en 10 points

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billetterie du Théâtre du Nord

Après quelques dysfonctionnements, Sibil est en ordre de marche et obligatoire pour tous les opérateurs du spectacle vivant à compter du 1er avril. 

Sibil (Système d’information billetterie) a été mis en place le 1er juillet 2018 en application de l’article 48 de la loi Liberté de création, architecture et patrimoine du 7 juillet 2016. Cet outil doit permettre la remontée des données de billetterie à des fins d’information statistique. Désormais, les entrepreneurs de spectacles vivants détenant une licence mettent à la disposition du ministère de la Culture « les informations de billetterie relatives, d’une part, au prix global payé par le spectateur ou, s'il y a lieu, la mention de la gratuité et, d'autre part, le nom du spectacle, le domaine, la localisation et le type de lieu de chaque représentation ». Il s’agit donc d’un dispositif légal de remontée obligatoire et centralisée des données de billetterie qui doit réunir toutes les informations sur la fréquentation du spectacle vivant et la recette globale de billetterie. La transmission des données s’opère par voie dématérialisée, « de manière automatisée depuis n’importe quel système d’information de billetterie des structures ».  Le ministère de la Culture se met ainsi à l’heure du «big data» pour renforcer ses capacités d’observation, souvent limitées.

1- Quand Sibil entre-t-il en vigueur ?
Le dispositif s’est déployé progressivement, en « trois vagues ». Au 1er juillet 2018 pour les opérateurs de l’État, les lieux labellisés, les scènes conventionnées et les théâtres lyriques d’intérêt national, soit quelque 500 structures. Au 1er octobre 2019 pour les structures redevables de la taxe sur les spectacles auprès du CNV et de l’ASTP (pour environ 5 000 structures). 

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Par Cyrille Planson

Légende photo : A la billetterie du Théâtre du Nord à Lille.

Crédit photo : Julien Pebrel

Communication : faut-il tout dématérialiser ?

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Stéphane Jouan

La « dématérialisation » des courriers, programmes ou billets ne signifie pas que leur version numérique est sans impact sur l’environnement.

Le tout-papier a vécu, y compris dans les salles de spectacle et les festivals. Tous ont leur site Internet avec photos ou vidéos, la plupart postent sur différents réseaux sociaux, les lettres d’information (newsletters) par e-mail se sont généralisées, la billetterie électronique gagne du terrain, tandis que la gestion de la relation client nécessite des centres de données (datas centers) de plus en plus importants. Stéphane Jouan, directeur de l’Avant-Scène (Cognac), témoigne : « Le monde de la culture est un gros consommateur des outils numériques. Sans entrer dans le sujet de notre impact par la porte de la culpabilité, nous devons prendre les choses à la source, comment nous produisons et diffusons. » Aujourd’hui, aucun théâtre n’a entamé d’étude d’impact, un audit extérieur coûte 10 000 à 20 000 euros. Les rencontres TMNlab se penchent sur ces questions au mois de mars.

Vidéos 
Car la soi-disant dématérialisation ne signifie pas que le numérique est sans conséquence sur notre environnement. Mais cet impact est diffus, car les infrastructures sont cachées. Et le caractère mondialisé des nouvelles technologies rend difficile la mesure de leur empreinte environnementale. 

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Stéphane Jouan, directeur de l’Avant-Scène à Cognac

Crédit photo : D. R.

Publics : la gratuité à 100% est-elle une bonne idée ?

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Patrick Ranchain

Que permet la gratuité des spectacles ? Amoindrit-elle la valeur d’une programmation ?
À Aix-en-Provence, le théâtre du Bois de l’Aune tente l’expérience depuis 2011.

C’est l’histoire d’un lieu pérenne qui n’entend pas changer de modèle économique, tout en l’interrogeant. Dans un quartier périphérique de la luxuriante Aix-en-Provence, le Théâtre du Bois de l’Aune est né de Marseille-Provence, capitale de la culture 2013. Dans ce quartier dit difficile du Jas-de-Bouffan, « ce que le théâtre a apporté au quartier, c’est de faire venir le centre-ville », selon Florence T’Kint, chargée de production et administratrice depuis le début de l’aventure. « C’est un théâtre dans un quartier, pas un théâtre pour le quartier. » Dit autrement, « nous n’avons pas vocation à programmer du stand-up », affirme le directeur Patrick Ranchain, « pourquoi ce que je juge beau doit être réservé à la classe bourgeoise des centres-villes ? Tout le monde est apte à tout voir ». Il propose de fait le meilleur avec des spectacles qui tournent largement dans les scènes nationales, voire sont le fruit de directeurs de CDN, comme La Beauté du geste, d’Olivier Saccomano et Nathalie Garraud. 59 levers de rideaux cette saison et 28 propositions différentes. Le mot d’ordre est l’art et la façon de relayer l’information. Les deux chargées de relations avec les publics parlent d’abord du spectacle aux potentiels spectateurs, la gratuité n’arrive qu’en deuxième information qui ne figure pas en une de la plaquette. 

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Par Nadja Pobel

Légende photo : Patrick Ranchain, directeur du théâtre du Bois de l’Aune

Crédit photo : D. R.

Débat autour des aides au théâtre privé

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Joël Giraud

Le système d’aides de l’Association pour le soutien au théâtre privé (ASTP) est interrogé par le député Joël Giraud et plusieurs théâtres de province.

Dans son entreprise de suppression des taxes fiscales à faible rendement, l’Assemblée nationale avait décidé le 18 octobre 2019 d’abroger la taxe sur la billetterie des spectacles privés. Le député Joël Giraud entendait remplacer celle-ci par une subvention de 8 millions d’euros provenant du ministère de la Culture. De quoi remettre en cause l’indépendance du théâtre privé par rapport aux pouvoirs publics, mais aussi de le plonger dans une insécurité financière, une subvention pouvant être réduite ou abrogée d’une année sur l’autre, signalaient les partisans du système de la taxe. Théâtres privés et comédiens se sont fortement mobilisés et ont adressé une pétition au ministre de la Culture, Franck Riester. Prévue pour 2022, cette suppression a finalement été écartée mais a ouvert un débat.

Les critères restrictifs
L’Association pour le Soutien au Théâtre Privé (ASTP) perçoit 3,5 % sur le montant hors taxe de chaque billet vendu. Son système de redistribution octroie deux grandes aides : celles à l’exploitation (de lieux fixes ou de tournées) et des droits à reversements sur le montant de taxe acquittée. Ces droits sont de 50 % de la taxe perçue pour un théâtre parisien, 40 % pour un théâtre de province. Une distinction peu justifiée que l’ASTP assure faire bientôt disparaître. 

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Joël Giraud, député

Crédit photo : D. R.

La circulation des oeuvres chorégraphiques est très faible, que faudrait-il changer ?

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Marie Roche

La circulation des œuvres chorégraphiques reste une gageure. Les professionnels s’interrogent.

La catastrophe tient en quelques lignes introductives de l’étude de l’ONDA parue en octobre dernier (voir La Scène n°95). Pour rappel, le nombre moyen de représentations par spectacle de danse est d’environ 5,2 par an, la médiane oscillant entre 2 et 3. 62 % des spectacles sont diffusés au plus cinq fois en cinq ans ; 24 %, une seule fois ; un lieu de diffusion propose 2 représentations par an d’un même spectacle ; 38,5 % des lieux n’ont diffusé qu’une seule représentation de danse au cours des 5 ans. « Le mal est profond, analyse Marie Roche, directrice du CDCN Le Pacifique à Grenoble (38). Il y a toujours cette question du public qui nous colle à la peau et nous fait du mal. On nous dit encore que la danse ça peut faire peur, alors qu’on voit bien quand on fait des projets avec la population, quand on sort du cadre, quand on crée des événements, ça fonctionne ! » Est-ce une peur liée au corps ?  Marie Roche le croit : « En France, le rapport au corps est très conservateur. Or, la danse est souvent plus que spectacle, elle se fait expérience qui fonde une mémoire. Elle est à ce titre plus que jamais nécessaire, elle suscite une empathie kinesthésique.  Mais le corps dans sa liberté de mouvement est sensoriel et l’époque contraint beaucoup. »  

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Par Anne Quentin

Légende photo : Marie Roche, directrice du CDCN Le Pacifique

Crédit photo : Pascale Cholette

Halte aux boîtes e-mails surchargées !

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Benoît Martin

Une meilleure information sur la programmation et l’adoption de bonnes pratiques devraient éviter l’accumulation des e-mails.

Aux piles de dossiers papier envahissant leur bureau succèdent désormais les e-mails, qui s’entassent dans les boîtes de réception électroniques des programmateurs. Plus simple et moins coûteux, cet outil a encouragé la stratégie du « au cas où » consistant à démarcher tous azimuts. Afin de tenter d’enrayer l’afflux d’e-mails, certains lieux ont pris des mesures adéquates.

Préconisations et ciblage
Outre se doter de deux boîtes e-mails distinctes, l’une dédiée aux productions jeune public et la seconde à la programmation générale, Le Grand T (Nantes) a entrepris de communiquer de façon efficace et transparente auprès des compagnies qui le sollicitent. Sur son site web ont ainsi été répertoriées en neuf points des indications relatives au type de spectacles programmés, aux conditions techniques d’accueil dans la petite et la grande salle, ou encore aux conditions sous lesquelles le programmateur accepte un rendez-vous ou se déplace pour découvrir un travail.
« Nous avons essayé d’être pédagogues sans vouloir défendre une esthétique précise, souligne Benoît Martin, directeur du Pôle programmation et production au Grand T. Les préconisations doivent en effet être suffisamment ouvertes pour favoriser la découverte. » 

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Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Benoît Martin, directeur du Pôle programmation et production au Grand T

Crédit photo : Eric Deguin

CNM : la locomotive est sur les rails, et en attente de moyens nouveaux

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Jean-Philippe Thiellay

Le nouvel établissement a remplacé le CNV dès janvier et poursuit sur la même voie, en attendant l'entrée des autres organismes. Et peut-être des crédits nouveaux.

« D’abord continuer, ensuite commencer. » Jean-Philippe Thiellay, le premier président du Centre national de la musique (CNM), pourrait prendre à son compte cette maxime. Le CNM a succédé au Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) le 1er janvier. La promesse du ministre de la Culture est donc tenue sur le plan juridique, mais, dans la vie des producteurs de concerts et des artistes, rien n’a encore changé. Les dispositifs d’aides du CNV ont été prolongés, de même que la composition des commissions chargées de sélectionner les dossiers. Trois mois après la création du nouvel établissement public, les salariés de l’ex CNV travaillent toujours au même endroit et les collègues des associations qui doivent intégrer le CNM cette année ne sont pas encore arrivés. Il s’agit de l’Irma (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles), le FCM (Fonds pour la création musicale), le Bureau export de la musique et le Calif (Club action des labels et disquaires indépendants). Leur fusion au sein du CNM commencera dès lors que leurs assemblées générales respectives auront approuvé leur dissolution. Ce qui devrait avoir lieu en juin.

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Par Yves Perennou

Légende photo : Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la musique, disposera de 50 M€ pour la première année du CNM.

Crédit photo : E. Bauer

A quand la parité dans les programmations ?

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Marie Buscatto

Les femmes sont mal représentées sur les scènes de concerts ou de théâtres, ou restent coincées dans des stéréotypes sexués. Le changement viendra de programmations volontaristes.

Les femmes sont toujours aussi peu nombreuses à certains postes : direction de lieux ou de festivals, direction artistique, métiers techniques… les chiffres sont connus. Cette sous-représentation existe aussi sur les scènes de concerts de musiques actuelles. Les causes de ces disparités entre sexes sont multiples. Marie Buscatto, sociologue et autrice de l’étude « Femmes du jazz : musicalités, féminités, marginalisations », analyse : « Les obstacles que rencontrent les femmes sont des processus sociaux cumulatifs dans le temps. Ils commencent dès la petite enfance. Les réseaux de cooptation – très importants dans les arts – favorisent davantage les hommes, à cause des stéréotypes sexués et parce que les membres de ces réseaux sont plutôt masculins, poursuit-elle. Les conventions de travail favorisent les hommes dans l’affirmation de leur position. Et vers 30-35 ans, les femmes envisagent souvent d’avoir des enfants, ce qui représente une contrainte dans leur carrière, contrairement aux hommes. » À ces trois processus s’en cumulent d’autres, portés par les parents (qui poussent vers la pratique ou non, vers tel instrument), les enseignants de musique, les compagnes et compagnons, les programmateurs, les producteurs, les autres musicien(ne)s, les journalistes… 

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Marie Buscatto, sociologue

Crédit photo : Julien Pebrel

Vrai / Faux : les grèves de décembre ont eu un impact sur la saison.

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Vrai / Faux

Vrai !

Le sujet est sensible car la réforme des retraites portée par le gouvernement n’a sans doute trouvé que de rares partisans dans le monde du spectacle. Souvent solidaires du mouvement social, les professionnels se sont pour certains engagés, tandis que d’autres ont assumé sans trop de contestations les conséquences des grèves de décembre dernier. Pourtant, les baisses des réservations liées aux difficultés à se déplacer dans les transports en commun ont été sensibles, de même que les annulations de spectacles en raison de grèves des techniciens ou des artistes mobilisés contre la réforme des retraites…

L’impact fut réel en région en Île-de-France. Au tout début du mouvement, le 5 décembre, la moitié des théâtres parisiens avaient fermé leurs portes. Le théâtre privé a été particulièrement affecté, les directeurs annonçant souvent une diminution de 50 % des réservations par rapport à la même période l’année précédente. La grève de l’Opéra de Paris – impliquant 120 danseurs sur les 154 que compte le corps de ballet – a sans doute été la plus médiatisée. 

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Par Cyrille Planson

Les femmes artistes sont-elles discriminées en termes de moyens de production ?

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Véronique Felenbok

Plusieurs facteurs concourent à écarter les femmes de moyens de production adaptés à des projets ambitieux.

Plus de dix ans après la parution du rapport de Reine Prat (2006) qui pointait les inégalités hommes/femmes dans le spectacle vivant, force est de reconnaître que la situation n’a guère évolué, s’agissant de l’octroi de subventions et de moyens de production. Un nouveau rapport remis en 2016 par Cécile Hamon à la ministre de la Culture indiquait ainsi que, toutes disciplines confondues (théâtre, danse, musique, arts de la rue et cirque), « les compagnies dirigées par des femmes représent[ai]ent moins de 30 % des compagnies aidées par l’État et n’obten[aient] que 23 % des aides allouées ». En outre, seuls 15 % des équipes artistiques bénéficiant du label « compagnies à rayonnement national et international » étaient dirigées par des femmes.

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Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Véronique Felenbok, directrice du Bureau des filles

Crédit photo : Julien Pebrel