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Régions : les budgets vont-ils tenir ?

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Alain Rousset

L’impact d’une année de crise sur les budgets culture des Régions faisait craindre le pire pour un secteur fortement fragilisé. Tours d’horizon en Bretagne, Grand-Est et Nouvelle-Aquitaine.

La rumeur d’une baisse des aides régionales à la culture pour 2021 était montée en flèche entre avril et mai dernier, l’incertitude gagnant les équipes artistiques avec certains votes de budgets tardifs, à l’instar du Grand-Est, intervenu dans la seconde quinzaine de janvier. Régions de France chiffrait d’ailleurs, selon des scénarios plus ou moins pessimistes, les pertes de recettes entre 1,21 Md€ et 1,38 Md€ sur 2020. Les bruits de couloir annonçaient ça et là jusqu’à –10% de baisse pour la culture, mais il n’en fut rien. « Pas une surprise en cette année d’élections régionales », pour Thierry Le Nédic, DAC à la Région Bretagne et président de l’Andacre (Association nationale des DAC des Régions), qu’aucune majorité régionale n’ait laissé tomber le secteur. L’État a joué son rôle de compensation, octroyant 10 milliards d’euros d’aides exceptionnelles aux collectivités territoriales pour faire face à la crise due à la Covid-19 par le biais de mécanismes de garantie compensant les pertes de recettes fiscales, de dispositifs exceptionnels de soutien à l’investissement et du fameux plan de relance. Sans oublier les fonds européens. Un déluge de chiffres qui « fait perdre tout sens à la volumétrie des budgets » selon Pascal Mangin, président (LR) de la commission culture du Grand-Est. « Ils sont fongibles, à l’instar de ceux votés en 2019 qui ont rebougé, et pas qu’un peu, en mars et en octobre 2020. Le budget 2021 est sincère, mais je ne doute pas qu’il subira des décisions modificatives dans l’année. » L’édile strasbourgeois pointe surtout « la dépendance à 95% du transfert de l’État par dotations ». 

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Par Thomas Flagel

Légende photo : Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine

Crédit photo : CRA/Alban Gilbert

Baptême du feu pour le jeune CNM

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Jean-Philippe Thiellay

Sitôt créé, le Centre national de la musique a dû gérer avec réactivité les conséquences de la crise sanitaire. Retour sur une année hors normes.

Un peu plus de deux mois après la naissance du Centre national de la musique (CNM), celui-ci a dû affronter la pire crise qu’ait connue le spectacle vivant. Deux semaines seulement après l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes, le CNM met en place un fonds d’urgence pour le secteur musical. Doté de 11,5 millions d’euros, le fonds « vise à soutenir les TPE-PME disposant d’une licence d’entrepreneur de spectacle dans le domaine de la musique et des variétés », après l’arrêt des concerts, tournées et spectacles. Près de 10 millions sont issus des ressources du CNM. Ce dernier annonce au même moment la suspension des opérations « d’encaissement et de recouvrement » de la taxe de 3,5 % sur la billetterie de spectacles. Le Syndicat national des producteurs, diffuseurs et salles de spectacles (Prodiss) dénonce alors un fonds « dérisoire, en termes de montant, au regard de la situation actuelle et des nécessités réelles de la filière ». Au fur et à mesure que la crise se poursuit, les sommes et les dispositifs vont, fort heureusement, se renforcer.

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Jean-Philippe Thiellay, président du Centre national de la musique

Crédit photo : Eléna Bauer

En milieu rural, une culture de solutions

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Philippe Saunier-Borrell

Les opérateurs culturels en milieu rural ont inventé de nouvelles manières d’aller vers les habitants.

L’été dernier, l’annonce de la possibilité d’organiser des représentations dans des conditions sanitaires très strictes a été très tardive, cela n’a pas empêché de nombreux projets de se déployer, en milieu rural notamment. Souvent plus modestes d’un point de vue budgétaire, ces projets culturels n’en ont pas moins d’ambition artistique et dans la rencontre avec les publics. Leurs atouts sont notamment leur plus grande souplesse d’organisation. Ils impliquent parfois moins d’intermédiaires et accueillent souvent un public restreint. Au Festival Y’a pas la mer, le collectif de comédiens et de comédiennes organisateurs a longtemps réfléchi avant de décider de maintenir  son festival, sur la communauté de communes de Monmort, en Saône-et-Loire, fin août dernier. Le festival a enregistré autour de 600 entrées, stable par rapport aux années précédentes. Étienne Durot, comédien du collectif Y’a pas la mer résume : « La logistique est assez simple et nous avons pu proposer des spectacles en extérieur uniquement. Nous avons privilégié un format de “rando-lecture” que nous affectionnons. » 

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Philippe Saunier-Borrell, codirecteur de Pronomade(s)

Crédit photo : D. R.

Programmer malgré les incertitudes

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Nicolas Blanc

Saison 2020-2021 écourtée et absence de visibilité sur la rentrée : les lieux s’interrogent sur la possibilité de conserver une cohérence à leur programmation. 

Alors que la date de réouverture des salles n’a toujours pas été fixée et que la saison en cours se voit réduite à peau de chagrin, les directeurs de lieux éprouvent bien des difficultés à se projeter. « Penser à la prochaine saison oui, prétendre la construire, non », affirme d’emblée la directrice du Théâtre de la Madeleine à Troyes, Corinne Licitra. Entre les annulations et les éventuels reports, l’équilibre de la programmation qui doit aussi tenir compte des accueils en résidence, des créations et des coproductions, est totalement remis en cause. Nulle question pour autant de dupliquer la saison actuelle en 2021/2022. « Nous avons envie de tourner une page, d’apporter encore plus de magie aux spectateurs et d’être solidaires avec les artistes », souligne Maria Claverie-Ricard, directrice de Théâtres en Dracénie (Draguignan). Dans ce contexte, il apparaît compliqué de maintenir une cohérence, reflet de la ligne artistique d’un lieu. Les programmateurs sont cependant prêts à relever le défi, en s’attelant à cette tâche très ardue : effectuer des choix. « Nous ferons en sorte que les changements restent à la marge, afin de poursuivre le développement du projet artistique, nécessaire pour tisser des liens avec la population », confie Nicolas Blanc, directeur de L’Empreinte, scène nationale Brive-Tulle, nouvelle entité créée en juillet 2018, qui a récemment décidé d’annuler la saison 2020/2021. 

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Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Nicolas Blanc, directeur de L’Empreinte, scène nationale Brive-Tulle

Crédit photo : Soraya Hocine

Diffusion : embouteillage en vue

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Lisa Guez

La création ne s’est pas arrêtée pendant la fermeture des salles de spectacle, laissant présager d’un engorgement en diffusion.

L’image la plus employée pour aborder la problématique de la diffusion à la réouverture des salles de spectacle est celle de « l’embouteillage ». La crainte d’une impossibilité à programmer tous les spectacles créés depuis le début de la crise sanitaire est une inquiétude partagée par les compagnies et programmateurs alors que la production continue. Certains y trouvent des avantages, comme Alexandre Zeff. « Le deuxième confinement nous a permis d’avoir plus de temps pour répéter Tropique de la Violence. Nous avons accueilli de nombreux programmateurs lors de représentations professionnelles en janvier. Je ne sais pas si autant seraient venus si les théâtres étaient ouverts », s’interroge le metteur en scène. Mais toutes ces créations sont encore plus qu’avant en concurrence les unes avec les autres.

Laurent Maindon, de la compagnie conventionnée Théâtre du Rictus, devait créer Ruptures en novembre dernier. « Des dates sont reportées mais a priori cela ne sera pas pour avant début 2022 », indique le metteur en scène. Prudent, il a préféré reporter à une date ultérieure la création de Romance, avec lequel il prévoyait de jouer dans le Off d’Avignon cette année : « Je pense qu’il est préférable de prendre du recul, même si se dire que l’on ne va pas jouer cette année est vertigineux. » Également conventionnée, la compagnie à l’Envi, de Pauline Sales et Vincent Garanger, va de report en report avec son spectacle jeune public, Normalito, créé l’hiver dernier. Son nouveau spectacle, Les Femmes de la maison, a été présenté aux professionnels en janvier. « Nous sommes pour l’instant extrêmement privilégiés car en sortant de la direction du Préau [CDN de Vire, NDLR], nous avons très bien tourné nos spectacles et jusqu’à présent, nous avons été bien indemnisés. Mais nous sentons que cette situation ne pourra pas durer indéfiniment », confie Pauline Sales. 

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Par Thiphaine Le Roy

Légende photo : Lisa Guez, metteuse en scène

Crédit photo : Julien Pebrel

Pratiques culturelles : le grand virage ?

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Pascal Le Brun-Cordier

Le confinement a transformé les pratiques culturelles des Français, en renforçant la présence des activités numériques. Jusqu’où et avec quelles conséquences à la réouverture des salles ?

Le confinement du printemps 2020 restera pour tous un temps singulier car inédit, brutal, anxiogène... Il n’a pas échappé au Département de la prospective et de la statistique (DEPS) du ministère de la Culture qui a eu la bonne idée d’enquêter sur les pratiques culturelles des Français sur cette période de quelques semaines. Avec pour point de comparaison la récente enquête sur les pratiques culturelles datant de 2018, il était possible d’établir des parallèles sur les comportements de publics contraints de réinventer leur relation à la culture. Anne Jonchery, chargée d’études au sein du DEPS et autrice de cette étude (avec Philippe Lombardo), énonce d’emblée que le confinement, cette « contraction inhabituelle de l’espace temps », n’a pas été vécu de la même manière par toutes les catégories de la population, notamment dans leur rapport au temps libre et à la culture.

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Par Cyrille Planson

Légende photo : Pascal Le Brun-Cordier, universitaire et directeur artistique, professeur associé à l’école des arts de la Sorbonne

Crédit photo : Didier Goupy

Santé des salariés, l’épreuve de la crise

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Émilie Robert

Face à l’impact de la crise, les directions d’établissement doivent être vigilantes aux difficultés rencontrées par chacun de leurs salariés.

Les confinements, le couvre-feu, le télétravail peuvent avoir des conséquences sur la santé psychique et physique. Le risque est plus grand pour les salariés des secteurs les plus impactés par la crise, dont la culture. La perte de sens peut se faire sentir. Garder un contact soutenu avec les équipes est un axe fondamental d’un bon management dans cette période de crise. D’autant plus quand le discours et les décisions politiques ont stigmatisé le secteur culturel, l’associant à un risque accru de transmission du virus. « Dès le premier confinement, j’ai essayé d’être au maximum en lien avec les équipes. Prendre des nouvelles des uns et des autres fait partie du travail actuellement », examine David Bobée, directeur du centre dramatique national (CDN) Normandie-Rouen ; très prochainement directeur du Théâtre du Nord, CDN de Lille. « J’insiste aussi pour déculpabiliser certains personnels qui n’ont pas beaucoup de travail concret actuellement, comme en billetterie et en relation avec les publics. Il s’agit aussi de les rassurer sur le fait qu’ils méritent le même salaire qu’en temps normal car ni eux ni moi ne sommes responsables de la situation », ajoute celui qui n’a pas souhaité faire bénéficier sa structure des aides d’État à la mise en place de mesures d’activité partielle.

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Émilie Robert, directrice du Théâtre Massalia, à Marseille

Crédit photo : D. R.

Concentration de la production musicale : stop ou encore ?

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Olivier Poubelle

Les rachats par de grands groupes de sociétés de production, de salles ou de festivals, courants depuis 15 ans, sont gelés par la crise sanitaire. Le calme avant de nouveaux « 360 degrés » ?

On parle ici de 350 M€ au lieu de 2,7 milliards d’euros. Voilà le chiffre d’affaires généré par les 400 membres du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété, 75 % du secteur) en 2020. Selon une étude du cabinet EY, parue à l’été, les trois quarts des intermittents du spectacle et la moitié des permanents pourraient voir leur activité menacée à long terme. Le scepticisme est (quasiment) unanime quant à 2021. La rencontre avec 12 représentants de festivals rue de Valois, le 18 février dernier, n’y changeant rien ou si peu. « On prépare 2022 », revient amèrement dans toutes les bouches. « La sortie de crise va être brutale, dessine (anonymement) un acteur du secteur, le processus de concentration est en pause, car tout est à l’arrêt. Mais il va repartir de plus belle. Qui restera debout à la fin ? » Retour en arrière. En 2008, l’arrivée du le géant Live Nation aux commandes du festival Main Square d’Arras est un tournant. « C’est le symbole de l’avènement d’une stratégie à 360° en France, qui consiste à examiner toutes les sources de revenus qui gravitent autour d’un artiste. Et de connecter autour d’un même groupe toutes les activités, de manière à les rendre complémentaires et dynamiques », resitue Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS. 

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Par Thibault Dumas

Légende photo : Olivier Poubelle, Astérios/Jardin imparfait

Crédit photo : Julien Pebrel

Les « invisibles » de la culture

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Frédérica Legeard-Lemée

Totalement liés au monde du spectacle, ces métiers n’ont pas été soutenus autant que celui-ci.
Ils ont parfois dû se réinventer.

Sans elles et sans eux, pas d’annonces de concerts ou de festivals dans les médias, pas d’interviews d’artistes ou de communiqués bilans… Pourtant, les attachés de presse ont été un peu oubliés par les aides au secteur de la culture, alors qu’ils ont été touchés de plein fouet par les effets de la pandémie. L’agence Suzette, créée par Laura Bris et Nina Irrmann, est en charge de relations presse uniquement pour des tournées et des festivals (Lomepal, Garorock…). Alors qu’elles travaillent en temps ordinaire sur une cinquantaine de projets par an, leur activité est totalement arrêtée. Laura Bris livre : « Au début, il a bien fallu travailler à gérer les reports et annulations. Tout le monde a été solidaire, nous avons été payées au minimum à 50% de nos factures. Nous avons bénéficié cinq fois du Fonds de solidarité de 1 500 €, souscrit un prêt garanti par l’État (PGE) de 20 000 € et j’ai touché le chômage partiel, pas Nina, car elle est gérante salariée de la société. » L’agence Suzette n’a pas renouvelé ses deux stagiaires, ni le bail de ses bureaux à Montpellier. Une opportunité en centre-ville leur a permis d’ouvrir une galerie « d’art singulier » où sont exposées et vendues des œuvres. Les deux associées y ont installé leurs bureaux en attendant des jours meilleurs. « Nous ne voulons pas baisser les bras, lorsque les concerts reprendront, nous serons là ! », témoigne Nina Irrmann.

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Par Nicolas Dambre

Légende photo : Frédérica Legeard-Lemée, présidente du Synpase

Crédit photo : D. R.

Musique : « L’année de tous les dangers »

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Nicolas Bucher

Entretien avec Nicolas Bucher, président de Profedim, Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique.

Réclamez-vous la réouverture des lieux de diffusion avec celle des musées ? 
Nous avons signé par solidarité le courrier à l’initiative du Syndeac sur lequel se sont alignées les collectivités territoriales. Oui, nous demandons la réouverture des lieux. En janvier, il y a eu un des sons de cloche différents chez Profedim. C’était un effet de dépression de l’hiver. Aujourd’hui, plus personne ne doute de la nécessité d’ouvrir, y compris avec des jauges très dégradées. La fermeture intégrale commence à être pesante. Et on se pose la question de sa validité. On pourrait comprendre que les musées ouvrent avant, mais on ne doit pas poser la question de la réouverture des musées sans un calendrier pour les salles.

Que pensez-vous des propositions de Roselyne Bachelot sur les festivals ?
Les réponses sont à destination des gros festivals de musiques actuelles. On est ravi qu’ils aient des embryons de réponses. C’est un acte politique fort, un des meilleurs qu’on ait vu depuis un moment de la part de la ministre. Elle a un effet psychologique plutôt que technique pour nos adhérents qui sont loin de la question de 5 000 spectateurs debout. Mais c’est bienvenu de savoir qu’on va préparer l’été. Ce n’est qu’un début de chemin. Il faudrait beaucoup plus sur les festivals.

C’est ce que vous attendez des états généraux ? 
Nous sommes ravis que des états généraux se déroulent, même si nous avons eu des réserves sur la rencontre d’Avignon et que nous trouvons que la concertation d’avant-Bourges met du temps à se mettre en place. La conclusion des états généraux dessinera les contours d’une politique pour 2022. Mais que fait-on pour 2021, année de tous les dangers ? Si le soutien des collectivités territoriales est plutôt favorable aux festivals, on entend aussi des collectivités qui disent « ça va être difficile, utilisez les restes de subvention de l’année dernière ! ». Un autre élément est l’effondrement des soutiens de l’Adami et de la Spedidam. Ils sont quasiment réduits à zéro. Profedim plaide pour un crédit-relais sur 2021 si on ne veut pas que les festivals soient mis en danger.

Ne comptez-vous pas sur le fonds de secours aux festivals ? 
On ne sait toujours pas comment ce fonds sera réparti. Nous en attendons la déclinaison en DRAC [10 M€ annoncés en octobre] et celle du plan de relance. On ne peut pas attendre avril, alors que certains festivals commencent au printemps. Nos festivals sont vertueux économiquement. Leurs programmateurs peuvent être amenés à ne pas prendre trop de risques financiers, ce qui est à mettre à leur crédit. Le pire des scénarios serait d’avoir des sous-programmations par précaution, des festivals constitués de duos et de trios. Nous avons très peur de cela.

Dans quel état sont les ensembles musicaux ?
Les situations sont très différentes. En ce début 2021, la plupart des ensembles ne sont pas dans un danger mortel. Les mécanismes d’indemnisation et de compensation ont été plutôt efficaces pour les maintenir hors de l’eau. Ceux qui ont le plus souffert sont ceux qui avaient une politique internationale où les compensations n’ont pas été les mêmes. Et aussi les plus jeunes ensembles qui travaillent sur des effectifs importants. Les ensembles qui fonctionnent à un niveau national, plus anciens, ou ceux en émergence, s’en sortent. C’est sur 2021 et la reprise que l’inquiétude est la plus grande.

Cette inquiétude porte sur la relance ?
Nous avons du mal à nous projeter et à y voir clair dans le plan de relance. C’est certes beaucoup d’argent : 30 M€ répartis au niveau des DRAC dont 8 à 10 M€ pour les ensembles artistiques. Nous avons des propositions claires, en association avec la Fevis. Il faut profiter de cette période pour mettre en place des mécanismes vertueux, à travers notamment les aides aux résidences. De l’argent nouveau arrive dans les DRAC, mais on a du mal à voir la manière dont se mettent en place les dispositifs. Nous voulons une politique ambitieuse d’aide à la coproduction et à la diffusion qui dépasse notre écosystème. Par un système de bonus, il faut inciter le réseau pluridisciplinaire (théâtres lyriques, théâtre de ville...) à augmenter leur part de musique savante dans la programmation. Nous réclamons cela à cor et à cri depuis début octobre. De nombreux théâtres sont derrière nous sur cette idée de bonus.

Propos recueillis par Yves Perennou  

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°489

Crédit photo : Pascal Le Mée