Le Gymnase ferme pour travaux

    théâtre du Gymnase

    Le Théâtre du Gymnase, à Marseille, sera fermé pour au moins deux ans à partir de septembre. En cause : les poutres qui soutiennent les balcons de ce théâtre à l’italienne se désolidarisent des murs porteurs. Dominique Bluzet, directeur des Théâtres, à Aix et Marseille, détaille : « En février 2020, nous avons appris qu’il fallait reconstruire le théâtre. Les balcons ont été fermés au public, la jauge passant de 680 à 180 places. La situation aurait peut-être pu durer sans problème dix ans, mais après le drame de la rue d’Aubagne, la ville est marquée par l’état de délabrement. À cela s’ajoute l’élection surprise de l’équipe du Printemps Marseillais qui a retardé la prise de décision. Le nouveau maire, Benoît Payan, m’a reçu en janvier, il était convaincu du bien fondé des travaux. »

    Une enveloppe d’un million d’euros a été votée en avril par le conseil municipal pour mener des études qui s’achèveront avant l’été. Les travaux se chiffreront à beaucoup plus et leur financement n’est pas encore défini. Au risque que le Théâtre du Gymnase ne rouvre jamais ? « Non, c’est le plus vieux théâtre de Marseille, un lieu de mémoire, situé en haut de la Canebière. Les autres théâtres de la ville, comme la Minoterie, le Merlan ou la Criée, ont été restaurés. En septembre 2024, après la rénovation du Gymnase, je songerai à rénover la direction, je partirai à la fin de la saison 2025-2026 en transmettant un outil en état de marche », confie le directeur âgé de 62 ans.

    Avant la fin des travaux, une brasserie et un lieu de résidence d’artistes devraient ouvrir à côté du Gymnase. Dès la rentrée, une grande opération hors-les-murs intitulée « Aller Vers », en grande partie financée par le Département des Bouches-du-Rhône, proposera des spectacles souvent gratuits dans des cafés, des églises ou des villages. Avant sa fermeture, le Théâtre du Gymnase accueillera en septembre la pièce Le Cabaret des Absents, de François Cervantes, inspirée de l’histoire de ce lieu sauvé au début des années 1980 par un milliardaire américain.

    Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°495

    Crédit photo : D. R.