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Retour en festival rock avec Levitation

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Dame Area

Après un été atone, la huitième édition de Levitation a permis de renouer à Angers avec l’esprit festival les 24 et 25 septembre derniers. Sans pointures américaines, Covid oblige, mais avec The Limiñanas et Shame en têtes d’affiche, l’événement a fait le plein le samedi avec 2 100 festivaliers sur un total de 3 900 personnes. « Nous étions à 1 200 Pass 2 jours depuis le début de la semaine », souligne Christophe Davy, coorganisateur du festival avec Radical Production, qui a conclu un « accord entre copains » avec le groupe The Black Angels, fondateurs du Levitation originel à Austin au Texas (Angers est jumelée avec Austin) pour utiliser marque et concept, autour des musiques psychédéliques sous toutes leurs formes.

Dirigeant de O’ Spectacles, importante billetterie de l’ouest, du tourneur/producteur Radical Production, ex-directeur artistique du Printemps de Bourges, Christophe Davy revendique pourtant un certain « artisanat » autour de Levitation. Le festival est réalisé avec moins de 240 000 € de budget par une dizaine de personnes de Radical et du Chabada d’Angers. Une vingtaine d’intermittents interviennent en exploitation. Ces moyens modestes n’ont pas empêché de recourir il y a trois éditions au cashless avec Weezevent, avec un euro de frais d’activation, qui ne compense « pas du tout le coût global du système », remarque Christophe Davy, ajoutant que « seuls 60 % des festivaliers activent le cashless ». À Levitation, le high tech du cashless côtoie le low tech des coupures de courant, qui ont obligé à deux reprises des groupes à des sets plus courts. Les délais de production vont aussi se raccourcir puisque le festival prépare déjà son édition 2022 pour les 3, 4 et 5 juin prochains. 

Nicolas Mollé

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°501

Légende photo : Dame Area

Crédit photo : Eric Deguin

Grandes jauges : la reprise n’est pas au Zénith

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Zénith

Parmi les premières salles de spectacle à fermer, car de grande capacité, les Zénith sont les derniers à rouvrir. Lily Fisher, directrice du Zénith de Paris - la Villette, a compté 558 jours avant le premier concert, le 18 septembre, du rappeur camerounais Valsero. « Un producteur de spectacles réserve en général un Zénith 6 à 18 mois à l’avance, selon qu’il s’agisse d’une tête d’affiche internationale ou d’un artiste français. Au début de l’été, ils avaient peu de visibilité sur l’automne quant à l’épidémie, au frein du pass sanitaire ou à la promotion envisageable. » Des artistes comme Jean-Louis Aubert, Eva ou Ibrahim Maalouf tourneront cet automne dans les Zénith. À Montpellier, le Zénith Sud a également rouvert ses portes le 18 septembre, avec Christophe Maé. La directrice, Martine Viceriat, commente : « Nous démarrons un peu plus tôt notre saison, ce qui est de bon augure, même si nous n’avons que des reports pour cette fin d’année. Le temps de la fermeture a été mis à profit pour effectuer d’importants travaux. » Le Zénith de Paris a fait de même. Sans activité, des établissements ont négocié la suspension de leur redevance due au titre de la délégation de service public.

Depuis un an, le Zénith de Lille n’a pas désempli. Non pas de spectateurs, mais de personnes se faisant dépister puis vacciner. Près de 312 000 injections y ont été administrées jusqu’au 18 septembre. « Grâce au pass sanitaire, nous pouvons rouvrir le 26 septembre avec The World of Hans Zimmer », livre Marie-Amélie Ammeux, directrice de cette salle. Hormis les têtes d’affiche ou les artistes avec une actualité, les autres auront du mal à retrouver du public, à moins d’investissements marketing de la part de leur tourneur. Les nouveaux spectacles sont encore rares dans ce réseau. « Il faudra un peu de temps pour que le public revienne en confiance, qu’il aille au Zénith comme au restaurant. Nous estimons que nous ne retrouverons notre niveau d’activité que dans deux ou trois ans », augure Martine Viceriat. À Lille, la saison 2021-2022 est constituée pour moitié de reports. Lily Fisher est optimiste : « Début 2022 devrait être embouteillé avec beaucoup d’artistes internationaux et l’année s’annonce faste, avec 150 représentations. Nous en avons d’habitude entre 130 et 150. » 

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°500

Crédit photo : D. R.

 

Délocalisation : passé au RN, Moissac perd son festival

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Festival des Voix

Après 24 années à Moissac (Tarn-et-Garonne), le Festival des Voix s’est tenu du 8 au 12 septembre à Saint-Nicolas-de-la-Grave, à une dizaine de kilomètres. Suite à l’élection d’un maire Rassemblement national en 2020, l’association Moissac Cultures Vibrations (MCV) a quitté cette ville de 12 000 habitants en juin dernier, après une dernière édition du festival à l’automne 2020. MCV avait en charge la saison culturelle de Moissac et l’organisation du festival, dont la convention avec la ville n’avait pas été renouvelée. Romain Lopez, le maire de Moissac, souhaitait créer une régie municipale en charge des activités culturelles. À l’AFP, il a fait part de ses critiques quant à la programmation d’artistes peu connus et de tarifs trop élevés, estimant que MCV a un « monopole sur la programmation et sur les animations, au détriment d’autres associations et même de la mairie qui n’avait aucune politique sur la culture ».

Jean-Marc Fuentes, ancien directeur des affaires culturelles de la ville et directeur du festival, relate : « J’avais été convoqué en août 2020 afin de suspendre la saison culturelle en cours puis j’ai été mis au placard. L’association a tenté de résister jusqu’en juin dernier, avant de quitter Moissac. » Parti en avril, Jean-Marc Fuentes assure désormais la direction adjointe du Festival des Voix. Doté d’un budget de 260 000 euros, ce rendez-vous des musiques du monde bénéficiait d’une subvention de 100 000 euros de la ville de Moissac. La Région Occitanie, le département du Tarn-et-Garonne et deux communautés de communes ont pris le relais. L’association était en négociation d’une labellisation scène conventionnée « arts en territoire » avec la Drac. Des échanges au point mort depuis les dernières municipales.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°500

Crédit photo : Oilive Photography

Les Plateaux sauvages arrêtent les frais

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Laëtitia Guédon

Le licenciement de deux anciens salariés des Plateaux sauvages, établissement culturel parisien, avait été sanctionné en nullité en appel un peu avant l’été. Suite à une décision en leur faveur, Nathan Malka et Laura Baqué ont interpellé dans un communiqué Anne Hidalgo, la maire de Paris (désormais candidate à la présidence de la République), en lui demandant d’afficher « publiquement et fermement son désaccord avec les propos tenus au sein d’un établissement sous sa tutelle », de « prendre les mesures nécessaires pour sanctionner Les Plateaux sauvages, en dénonçant le partenariat qui lie la Ville à cette association et en écartant Laëtitia Guédon de la direction de l’établissement ».

Pour Les Plateaux sauvages, il s’agit de nouvelles indemnités importantes à verser : 12 000 euros pour Nathan Malka, 15 000 euros pour Laura Baqué, pour les montants les plus élevés. « Avec mon conseil d’administration, j’ai choisi d’aller de l’avant et de ne pas poursuivre en cassation », remarque la directrice Laëtitia Guédon. « Il faudrait engager des sommes supplémentaires pour retourner en justice, la Cassation ne statuant pas sur le fond », ajoute Marie-Claire Bousquet, présidente de l’association. « De mon point de vue, pour statuer sur des déclarations antisémites et racistes, il aurait fallu s’adresser au pénal et non aux prud’hommes. Mais nous entérinons ce jugement même si il nous a beaucoup surpris. » Frédéric Hocquard, membre du conseil d’administration, complète : « Laëtitia Guédon a dû gérer la fusion de deux structures, des travaux, sa fermeture par la préfecture, ce conflit du travail puis le confinement, je crois qu’elle a droit à un peu de sérénité pour appréhender sa première véritable saison ».

Les propos litigieux de Laëtitia Guédon n’étaient pas mentionnés dans un courrier inaugural envoyé à la Direccte ni étayés dans le premier jugement. Mais l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris s’est depuis basé sur les attestations circonstanciées de trois salariés ayant assisté à la « réunion de recadrage » du 4 septembre 2017. C’est au cours de cette dernière que Nathan Malka et Laura Baqué avaient décidé de quitter l’assemblée en manifestant leur mécontentement, ce qui avait abouti plus tard à leur licenciement. Le fait que Laëtitia Guédon déclare, s’agissant de Nathan Malka : « Il porte tout le poids de l’esclavagisme et de la Shoah sur le visage » a été considéré par le tribunal comme « attentatoire à la dignité de la personne ». Et a abouti, in fine, à considérer le licenciement comme nul.

Nicolas Mollé

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°500

Légende photo : Laëtitia Guédon

Crédit photo : Baptiste Muzard

Musica : la création à l’épreuve des restrictions

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festival musica

Du 16 septembre au 10 octobre, le festival de musique contemporaine Musica présente à Strasbourg une soixantaine d’œuvres, dont 13 coproductions pour 14 créations mondiales, et Mini Musica sur-mesure pour le jeune public (9 spectacles/concerts, 11 ateliers). Avec un financement décidé en administration centrale, Musica « subit de plein fouet la baisse des partenariats de sociétés civiles et privées, notamment de la Sacem », alerte Stéphane Roth. En ligne de mire du directeur, la politique générale du Centre national de la musique (CNM) qui a pourtant aidé à la production d’Asterism (à hauteur de 20 000 €), projet phare signé Alexander Schubert : une installation d’art total d’une durée de 35h et 34 minutes (avec Le Maillon et l’Opéra national du Rhin). « Cette pièce hybride a été retoquée une première fois car considérée comme trop tournée vers les arts plastiques, poursuit Stéphane Roth. Mais dans la même commission, Jane Birkin et Feu! Chatterton ont pris chacun 50 000 € pour la production de leur album ! On se rend bien compte que ce n’est rien de plus qu’un Centre national des variétés augmenté

Romain Laleix, directeur général délégué du CNM, souligne pour sa part les efforts faits depuis un an et demi par l’établissement pour « s’ouvrir aux esthétiques classiques et contemporaines. La loi nous impose un fléchage vers la variété et les musiques actuelles, mais aussi de ne pas “doublonner” des projets aidés par le ministère via les Drac. » Reste que sur un budget de 2,1 millions pour une marge artistique de 750 000 €, les 20 000 euros du CNM pèsent peu, notamment face à la baisse drastique de la Sacem (-41 000 €). Le directeur de l’Action culturelle de la Sacem, François Besson souligne une « mécanique des aides qui concernent exclusivement les commandes à des sociétaires. » Il invite Musica « à se tourner vers les sociétés étrangères similaires s’il veut être accompagné sur des projets d’artistes non-sociétaires de la Sacem. »

Thomas Flagel

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°499

Crédit photo : D. R.

« Le nouveau cap des régions fusionnées reste à venir »

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Emmanuel Négrier

Entretien avec Emmanuel Négrier, directeur de recherche CNRS en science politique au Cepel.

Comment vont peser les élections régionales et départementales sur les politiques culturelles ?
Les fonctions de ces deux échelons sont assez différentes. Les Départements sont plutôt marqués par l’aménagement et l’accompagnement des territoires. La question qui va se poser pour eux va être celle du maintien de l’impératif culturel dans un contexte enclin aux pressions sur les dépenses sociales obligatoires. On risque de voir le clivage se renforcer entre deux types de Départements. Ceux bénéficiant de droits de mutation importants liés à leur attractivité et aux volumes de transactions immobilières. Et ceux plus modestes, qui vont devoir réduire la voilure et auront plus de mal à exprimer une volonté politique en matière de culture, même là où elle est revendiquée. Je pense en particulier à des Départements pauvres, comme le Gard, où se sont pourtant multipliées assises et concertations. Le maintien de la flamme culturelle suppose des marges de manœuvre très inégalement réparties.  

Qu’en est-il pour les Régions ?
Pour elles, les enjeux sont multiples. Il y a d’abord le cas de celles qui ont fusionné. Leur premier mandat, de 2015 à aujourd’hui, a surtout consisté à juxtaposer les politiques culturelles des anciennes régions. En renvoyant l’avènement d’un cap vraiment original au mandat qui débute. Ces nouvelles orientations ne seront pas sans conséquences sur les agences culturelles en région et sur les autorités sub-régionales que sont les Métropoles, les Départements et les Villes. Il va être passionnant d’observer comment elles vont définir une nouvelle politique se démarquant à la fois de leur passé et du positionnement de l’État. On est en train, en effet, de passer d’un enjeu mimétique des Régions – comment être le meilleur élève possible de l’État culturel – à un enjeu de distinction – comment, sur la base des mêmes valeurs, se différencier des politiques d’État. Avec ce particularisme régional qui est l’intervention sur plusieurs strates. Une Région ne gère pas d’équipement en direct, elle soutient ou régule, quoique même ce dernier terme peut paraître un peu fort.

Quelle sera l’attitude des conseils régionaux qui ne sont pas le produit d’une fusion ? 
Ils épousent une partie de ces enjeux. La Bretagne a bénéficié, par exemple, de délégations de compétences, ce qui est une situation originale. Sans ressources financières ni moyens humains énormes mais, avec déjà la possibilité de gérer en direct certaines aides à la culture. Que fera-t-elle de ses nouvelles responsabilités ? La même chose que l’État auparavant ?

Est-on dans la logique du fameux « droit à l’expérimentation » réclamé par une partie de la classe politique bretonne ? 
Cela participe de cette optique mais ne lui appartient pas. Le droit à l’expérimentation découle de la loi 4 D [NDLR : pour déconcentration, décentralisation, différenciation, décomplexification]. Or la Bretagne est surtout, à tort ou à raison, considérée comme une bonne élève en matière culturelle, notamment car on n’y perçoit pas la menace d’une conquête par le RN. En PACA aussi avaient pointé des velléités de différenciation, mais dès lors qu’est apparue la possibilité que son exécutif passe à l’extrême droite, il n’en a plus du tout été question. En Bretagne, ces questions évoluent discrètement, de manière encore tacite. Si on interroge des agents de la DRAC et qu’on leur demande si les politiques menées en délégation de compétences ont été significativement différentes de celle de l’État, ils auront tendance à vous répondre que non. Je pense qu’au début du prochain mandat, il y aura une discussion plus frontale, même si en partie symbolique, de l’ordre culturel actuel. Sans doute en portant haut la notion de droit culturel et en articulant différemment événementiel et permanence en matière de culture.

Quels postes culturels sont les plus exposés lors des changements de majorité ?
Avant de répondre à cette question, il convient de rappeler qu’il n’y a pas eu de changements de majorité en région.

Dans les Départements, si... 
Mais très peu. En dehors des conquêtes de la droite dans le Finistère et le Val-de-Marne, c’est demeuré rarissime. [NDLR : l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence ou le Puy-de-Dôme ont aussi basculé à droite, par exemple, la gauche emportant la Charente et les Côtes-d’Armor]. Les tensions montent en cas d’alternance politique parfois brutale. Comme quand Valérie Pécresse coupe les vivres au Festival d’Île-de-France. Ou lorsque Laurent Wauquiez supprime une grosse partie des subventions du Transfo. Cette fois, sans alternance, les changements viendront de la façon dont ces nouveaux caps seront négociés. Ils sont aussi liés à des questions de personnes. Dans ce cas, outre les vice- présidences et les responsables de services culturels, le périmètre ou l’existence même de certaines agences culturelles peuvent être remis en cause.

Quelles perspectives se dessinent dans l’après-crise sanitaire ?
Certains élus voudront s’abriter derrière une sorte de darwinisme qui condamnerait les acteurs les plus faibles. D’autres savent qu’il faut développer une vision bien plus fine pour éviter les catastrophes industrielles et culturelles. Il y a là un enjeu philosophique, partagé par tous les niveaux d’action publique. C’est peut être l’occasion de progresser dans la façon dont les différents échelons se coalisent, se concertent pour adopter des stratégies d’ensemble. Il faudra aussi veiller évidemment à ce qu’il n’y ait pas de scandaleux « trou dans la raquette ». Se demander s’il n’y a pas des domaines, des acteurs, qui pâtissent d’une indifférence coupable. Je pense à l’ensemble de la galaxie des tourneurs, producteurs, agents d’artistes qui gravitent autour des festivals et qui évoluent dans les économies mixtes ou coopératives locales. Cette nécessaire adaptation doit être subtile et à l’écoute d’écosystèmes très singuliers comme la danse contemporaine ou le hip-hop. N’oublions pas, enfin, que les « trous dans la raquette » peuvent être aussi territoriaux.

Dans quelle mesure ?
On l’a vu en Espagne lors d’une précédente crise d’ampleur, celle des subprimes après 2008. Lorsque les « sunlights » se sont éteints pour les petites villes moyennes et que s’est affirmée une domination implacable en matière culturelle en provenance des grandes métropoles comme Bilbao, Valence, Madrid, Barcelone.

Propos recueillis par Nicolas Mollé

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°499

Légende photo : Emmanuel Négrier

Crédit photo : Julien Pebrel

Lagardère cède le Bataclan à la Ville de Paris

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Le Bataclan

La Ville de Paris investit dans les concerts du Bataclan. L’activité de cette salle de 1 700 places doit être absorbée début novembre par la Société anonyme d’exploitation du Palais omnisports de Paris-Bercy (SAE POPB). Cette société d’économie mixte, qui gère déjà l’Accor Arena, est majoritairement détenue par la Ville même si le géant américain AEG, concurrent de Live Nation, en contrôle un peu plus de 40 %. Le montant du rachat, 1,4 million d’euros, peut sembler dérisoire si on le compare aux millions investis dans la rénovation à l’identique de la salle meurtrie par les attentats du 13 novembre 2015. « Mais il ne s’agit pas du rachat des murs, ce n’est pas une préemption, il n’est question ici que du fonds de commerce, même Lagardère ne possédait pas les murs », précise l’adjointe à la Culture à la ville de Paris Carine Rolland. Ceux-ci restent la propriété de la famille Habrekorn.

Le groupe Lagardère (Bernard Arnault venant de se désengager à hauteur de 27 % de Lagardère Capital) n’est de son côté pas parvenu à valoriser l’ensemble de son pôle spectacle incluant Bataclan, Casino de Paris, Folies Bergère, arenas de Bordeaux et d’Aix comme il le souhaitait puisqu’il en espérait 70 millions d’euros. Le voici donc contraint de procéder à une vente à la découpe. Le Bataclan ayant eu du mal à retrouver une fréquentation digne de ce nom depuis sa réouverture en novembre 2016, au delà même de sa fermeture du début de la pandémie. Mais c’est surtout son poids symbolique chargé en affects depuis les attentats qui place son avenir au cœur des préoccupations du spectacle vivant.

Le SMA (Syndicat des musiques actuelles) se réjouit à ce titre de la présence de Frédéric Hocquard, maire adjoint de la ville de Paris en charge de la vie nocturne à son congrès des 14 et 15 septembre prochain à Marseille. « On pourra échanger à ce moment sur le Bataclan », remarque Aurélie Hannedouche, déléguée générale du SMA, syndicat présidé qui plus est par un parisien, le directeur de la salle de concerts « flottante » Petit bain, Laurent Decès. Quand à la ligne « 100 % rock » désormais mise en avant pour Le Bataclan, elle laisse sceptique un professionnel : « On ne fait pas 200 concerts par an avec du rock. Le nombre de groupes capables d’attirer 1 500 personnes est à peu près le même tous les ans. Si elle reste, sa directrice générale Florence Jeux devra composer avec les artistes Live Nation et ils finiront aussi par programmer de la pop ».

Nicolas Mollé

En partenariat avec La Lettre du spectacle n°499

Légende photo : Le Bataclan, à Paris

Crédit photo : D. R.

Quand les publics programment

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groupe Delgrès

À La Roche-sur-Yon, les adhérents de la Smac Fuzz’Yon se sont vu offrir l’opportunité de programmer de A à Z une soirée de concert.

L’origine du projet 
Benoît Benazet, le directeur de Fuzz’Yon, salle de musiques actuelles de La Roche-sur-Yon (85), l’explique d’emblée. Ce projet de programmation, par ses adhérents, d’une soirée de concert dans une Smac est très lié aux particularités de celle-ci et notamment, « à son projet associatif assez poussé ». Le lieu mise sur la proximité, la relation aux adhérents et construit des projets qui ont pour but d’établir des passerelles entre la structure et ceux qui la fréquentent. « Tout part du constat, voici cinq ou six ans, de la nécessité de désacraliser nos lieux, résume le directeur. Nous voulions associer le public, pas seulement à nos activités de diffusion, mais aussi à la médiation. C’est pourquoi nous avons voulu aller plus loin que de confier seulement la programmation d’une soirée à nos bénévoles. »

Les parties prenantes
Le projet trouve son origine six à huit mois avant sa réalisation. Suite à un appel, Fuzz’Yon a pu réunir un groupe de personnes dont la typologie cadrait plutôt bien avec celle des spectateurs qui fréquentent le lieu. « Le groupe était hétérogène, avec des hommes et des femmes de 23 à 45 ans, se souvient Benoît Benazet. Nous les avons associés à plusieurs réunions, sept à huit rendez-vous, d’abord sur notre projet, puis sur ce que nous allions développer avec eux. Des liens entre eux se sont rapidement créés, comme avec l’équipe. »

[…] Lire La suite dans La Scène n°102 – Automne 2021

Par Cyrille Planson

Légende photo : Le groupe Delgrès a été retenu par les bénévoles-programmateurs de cette date unique.

Crédit photo : D. R.

Des plaquettes en mode reprise

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Marie Diatkine

Ils sont de petit ou de grand format, souvent très colorés, mais surtout, peu épais. Ils offrent en un coup d’œil un aperçu de la saison à venir. Pour la prochaine saison, les programmes s’adaptent à la situation instable. 

La crise sanitaire a bousculé les saisons théâtrales, des créations jusqu’aux programmations. Les théâtres sont contraints de s’adapter sans cesse, au gré des conditions d’ouverture ou de fermeture des lieux culturels. « C’est la première fois que nous faisons un document qui résume la saison. Nous ne voulions pas prendre de risque en préparant la brochure, explique Alice Moreau, chargée de communication de la Scène nationale de l’Essonne Agora-Desnos. Nous ne voulions pas non plus donner l’impression qu’il ne s’était rien passé en reprenant nos outils habituels, comme si de rien n’était. » Au Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec, cette manière de communiquer sous forme réduite n’est pas nouvelle. Mais les incertitudes liées à la situation sanitaire ont tout de même impacté les pratiques. Le calendrier, plutôt destiné à la diffusion large et au dépôt dans les lieux partenaires, est habituellement édité en même temps que la brochure. Elise Hannion, responsable de la communication, affirme : « Tout a pris du retard, cela était plus facile pour nous d’avancer sur un document léger. Nous avons donc décidé de présenter d’abord le calendrier afin d’avoir la possibilité de changer le programme. » Pour Marie Diatkine, responsable de la communication au Théâtre Nanterre-Amandiers, « Le contexte sanitaire nous a sans doute contraints à avoir des supports plus adaptatifs. Nous entrons également dans une période de grands travaux au Théâtre. L’idée était de raconter au public une saison entière, de la dévoiler dès le mois de juin dans sa globalité et donc de ne pas séquencer les outils imprimés. »

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Par Pauline Demange-Dilasser

Légende photo : Marie Diatkine, responsable de la communication au Théâtre Nanterre-Amandiers

Crédit photo : D. R.

Les nouveaux élus face à la crise

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Nathalie Perrin-Gilbert

Pour les équipes municipales élues en 2020, la mise en place du projet a été compliquée par la crise. Les nouveaux élus ont profité de cette année pour rencontrer les acteurs culturels de leur territoire.

Début juillet 2020, les nouveaux exécutifs municipaux entraient en fonction après une campagne électorale quasi éclipsée par le début de la crise sanitaire. C'était il y a un peu plus d'un an seulement et pourtant, cela semble presque lointain. Pour les adjoints à la culture qui exerçaient pour la première fois cette fonction, les restrictions sanitaires comme le télétravail et la fermeture des établissements culturels n'ont pas facilité la rencontre avec les acteurs. Pourtant, sur le terrain, chacun a mis en place des manières de prendre contact, tout en gérant l'accompagnement d'acteurs fortement impactés.   Les premiers pas des nouveaux élus ont été facilités par l’accalmie de l'été dernier. « Nous avons pris nos fonctions à un moment où les personnels travaillent à nouveau dans les bureaux. J'ai ainsi pu faire le tour de l'ensemble des services, et rencontrer les directeurs et directrices de lieux comme la scène conventionnée L'Odyssée et le Sans réserve [Scène de musiques actuelles, NDLR], se souvient Rodolphe Delcros, adjoint à la culture de Périgueux. Par contre, dès le mois d'août s'est posée la question du télétravail. » 

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Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture de la Ville de Lyon

Crédit photo : D. R.