Aller au contenu principal

Infoscènes

Cour des comptes : l’aide de l’État doit être plus exigeante sur les objectifs des festivals

Infoscènes
Image
Daniely Francisque

La Cour des comptes recommande au ministère de la Culture de mesurer « le réel effort des collectivités territoriales » dans les festivals de tout type, de mieux « formaliser les objectifs attendus des événements subventionnés » et de « conditionner davantage les aides de l’État à des exigences de création, de démocratisation culturelle et de diffusion numérique ». Dans son rapport public annuel, la Cour consacre une section très documentée, « Festivals et territoires : les défis d’une politique partagée en matière de spectacle vivant », qui caractérise l’explosion du nombre d’événements depuis 40 ans comme « un fait culturel de grande ampleur », porté par les collectivités territoriales qui y dépensent 20 fois plus que l’État, ce qui a permis de « rééquilibrer l’accès à l’offre culturelle ».

Avec près de 7 300 festivals enregistrés (80 % portés par une association) par le ministère de la Culture en 2022, soit quatre fois plus qu’en 2004, « Les festivals de spectacle vivant constituent près des trois quarts des événements recensés : les festivals de musique en représentent environ 45 % et les festivals de théâtre, danse, arts de la rue, arts du cirque, arts du conte et humour près de 30 % ». Sans commune mesure avec les voisins : « Il y aurait autour de 2 000 festivals en Italie, 1 000 en Allemagne et au Royaume-Uni ».

Leur développement résulte « de l’appui des collectivités territoriales », avec un effort estimé à plus de « 300 millions d’euros par an (hors dépenses en nature sous forme de mises à disposition de locaux, de moyens techniques et de ressources humaines)», contre 50 millions de l’État en 2022, budget encore sous l’influence post-Covid (38 millions d’euros en 2019). L’enquête auprès d’un échantillon de huit festivals de spectacle vivant (Grand Est, Nouvelle- Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur) a montré « que la modernisation et le renforcement de la gouvernance des structures porteuses de ces manifestations constituaient un enjeu majeur ». 

Gouvernance à revoir
Ce que montrent régulièrement les chambres régionales des comptes en rappelant les festivals à une modernisation et un renforcement de leurs structures, de leur organisation administrative ou de leur gestion. « La gouvernance des festivals de l’échantillon présente pour point commun d’être insuffisamment partagée entre les acteurs concernés », ajoute la Cour des comptes. Les rapporteurs y voient « la nécessité d’améliorer la formalisation conventionnelle et d’assurer un suivi plus rigoureux des objectifs poursuivis », et de favoriser les festivals qui suivent les objectifs de l’État de soutien à la création et à la démocratisation culturelle, avec une vraie exigence « quant à la mesure des résultats de leur action ». 

Jérôme Vallette

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°556

Légende photo : Daniely Francisque au Festival d’Avignon 2023

Crédit photo : Eric Deguin

Opter pour le prix libre et conscient

Infoscènes
Image
Marine Ségui

Vertueuse à plus d’un titre, cette initiative nécessite toutefois expérimentation et évaluation, et suppose de ne pas être entièrement dépendant des recettes de billetterie.

Alors que, sous l’effet notamment de la crise sanitaire, de nombreux lieux ont revu leur politique tarifaire, une pratique inédite commence à voir le jour : celle du prix dit « libre et conscient ». Il s’agit ici de ne plus imposer de tarif, mais de laisser le spectateur décider de la somme dont il s’acquittera. Plusieurs motivations guident une telle démarche. Tout d’abord, attirer des publics éloignés de la culture pour des raisons strictement financières. « Nous avons découvert que l’idée selon laquelle notre programmation serait conçue pour une population âgée de plus de 45 ans et diplômée se révélait fausse, rappelle Agnès Quackels, codirectrice du Kaaitheater à Bruxelles, qui a mis en place le tarif libre en juin 2021. De nombreux jeunes s’intéressent au spectacle, mais n’ont simplement pas les moyens d’y accéder. » Le deuxième argument avancé tient à la solidarité ainsi induite : que certaines personnes soient prêtes à débourser davantage permet à celles moins fortunées de payer peu ou pas du tout. Dernier axe privilégié, une mixité des publics. Dans le cadre de sa programmation hors les murs, le Théâtre public de Montreuil distribuait auparavant un grand nombre d’invitations. Aujourd’hui, tout en conservant un quota de 30 % de gratuité, il a choisi d’ouvrir plus largement la jauge à des publics qui, grâce à la billetterie solidaire, se mêlent aux autres sans se sentir stigmatisés.

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Marine Ségui, secrétaire générale du Théâtre public de Montreuil

Crédit photo : Antoine Vincens de Tapol

La résistance des festivals en milieu rural

Infoscènes
Image
Louisa Weisbeck

Si, comme le rapporte la cartographie nationale des festivals publiée en 2023 et établie par Edwige Millery, Emmanuel Négrier et Stéphane Coursière pour le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture, il y a une tendance « à la métropolisation du phénomène festivalier  (ce sont les Bouches-du-Rhône et Paris qui comptent le plus de festivals), rapporté à la population, le constat est tout autre, les départements ruraux ont une offre plus importante que leurs homologues urbains ». Les Hautes-Alpes (avec 47 festivals pour 100 000 habitants) sont en tête de liste, suivies du Gers et de la Creuse. À l’heure où la nouvelle ministre de Culture, Rachida Dati, lance un « Printemps de la ruralité », une concertation pour « désenclaver la culture », ces manifestations s’ancrent depuis longtemps et profondément sur leur territoire au point de le modifier, comme le relate Louisa Weisbeck, chargée de communication de Papillons de nuit en Normandie, ne serait-ce que parce que la population est multipliée par 200 chaque week-end de Pentecôte, passant de 500 à 90 000 – le festival de musiques actuelles étant le deuxième plus fréquenté de la région, qui atteint là sa jauge maximale. Bien sûr, cette soudaine concentration engendre de réelles adaptations notamment en matière de mobilité, car « s’il est possible d’agrandir encore les terrains agricoles à occuper, pas possible d’élargir ou de créer des routes dans cette “ZRR” (zone à revitaliser). Il ne faut pas plus étendre les bouchons déjà existants ». 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Nadja Pobel

Légende photo : Louisa Weisbeck, chargée de communication de Papillons de nuit

Crédit photo : Nico M

Le pari réussi des tournées à vélo

Infoscènes
Image
Fanny Lebert

Des dizaines d’artistes expérimentent les tournées en mobilité douce. Pour certains, il s’agit même d’une part significative de leur activité.

« Nous sommes les promoteurs d’une sobriété joyeuse, car les réponses que nous apportons l’ont d’abord été pour les besoins de la fête, explique Virginie Seguinaud, coordonnatrice de Slowfest. Comment pouvions-nous l’organiser en réduisant l’impact des déplacements du public et des artistes ? Le vélo s’est tout naturellement imposé. » Actif depuis 2015, Slowfest est à l’origine du « Biclou Sound System », présenté comme « une flotte de sono-solaires vélo-tractées », mais aussi une scène solaire totalement autonome sur le plan énergétique (100 % solaire) et pouvant accueillir des jauges de 150 à 200 personnes. « Nous sommes à la quatrième version de nos remorques vélo-tractées », assure Virginie Seguinaud, qui investit énormément le champ de la transmission et du partage des solutions low-tech en open source. « Nous avons surtout développé une configuration en déambulation, avec un convoi de 10, 20 ou 30 vélos. On véhicule l’esprit de la fête, on attire les regards et cela nous permet de transmettre le message sur ce que nous sommes capables de faire : une fête décarbonée, où la mobilité douce est centrale. » Des actions de médiation sont associées à chacun des projets tournés, pensés par Slowfest comme « un laboratoire d’expérimentation ». Le processus d’organisation de la tournée est, bien évidemment, long à mettre en œuvre pour monter un parcours cohérent et raisonnable pour celles et ceux qui pédalent. 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Cyrille Planson

Légende photo : Fanny Lebert, chargée de production et régisseuse au sein de La Poursuite

Crédit photo : D. R.

SMAC : et demain ?

Infoscènes
Image
Frédéric Joao

Après une année 2023 déstabilisante, les scènes de musiques actuelles (SMAC) abordent l’avenir avec un peu plus de sérénité financière.

L’année 2023 avait mal commencé, avec des factures d’énergie qui ne cessaient de s’envoler. À Nîmes (Gard), Paloma a ainsi vu sa facture d’énergie passer de 51 000 à 146 000 euros de 2022 à 2023. Le Temps Machine à Tours (Indre-et-Loire) a fermé quatre semaines, contre deux d’habitude, pour réduire ses coûts de gaz et d’électricité, tout comme le Grand Mix à Tourcoing (Nord). Le 6MIC à Aix (Bouches-du-Rhône) ou le Kubb à Évreux (Eure) ont baissé le rideau un peu plus longtemps en janvier-février. Jazz à Poitiers a dû renoncer à 70 % de sa saison au profit de quatre temps forts, la Vapeur à Dijon (Côte-d’Or) a suspendu la programmation des artistes émergents dans son club. Autre inflation subie par ces lieux : celle de leur masse salariale. Ainsi, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Bonjour Minuit a vu celle-ci augmenter de 6 %.

Dans ce contexte inflationniste, certaines collectivités – premiers financeurs des SMAC – n’ont pas augmenté leurs subventions ou les ont rognées. Cela a été le cas pour Bonjour Minuit, dont les financeurs publics n’ont pas respecté les engagements de 2019. Conséquence : la salle a dû procéder en 2023 à deux licenciements économiques sur ses 11 salariés.

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Nicolas Dambre

Légende photo : Frédéric Joao, directeur et programmateur du Club, à Rodez

Crédit photo : Jonathan Bayol

Le ministère bat la campagne

Infoscènes
Image
Pascal Dumas et Alexandre Ménard

Le Printemps de la ruralité entend porter un regard neuf sur la culture en milieu rural. Les acteurs des territoires ont beaucoup à dire.

Si sa nomination au ministère de la Culture a profondément troublé les acteurs culturels, Rachida Dati a su jouer rapidement du contrepied pour brouiller les cartes. Dès son premier discours, lors de son accueil rue de Valois, elle évoquait les mouvements d’éducation populaire et les territoires. Puis, dans la quinzaine qui suivait, elle lançait une vaste consultation, Le Printemps des territoires, qui entend faire émerger réflexions et projets. Il est vrai que, depuis la disparition de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité territoriale (Datar) en 2014, et donc au terme de l’heureuse porosité qui l’associait au ministère, la question de la culture en milieu rural n’était plus vraiment à l’ordre du jour. Un frémissement avait bien eu lieu, lorsque Françoise Nyssen avait occupé la fonction mais, victime comme tous les autres ministres de la Culture des vingt dernières années, par la brièveté de son passage, elle n’avait pu tirer plus loin ce fil qui lui tenait à cœur. Au sein de l’administration centrale, à l’annonce de ce Printemps de la ruralité, beaucoup s’étaient sentis désemparés. « Pour la plupart, Parisiens de longue date, peu sollicités sur ces questions, nous manquons d’expertise, observe l’un d’entre eux. Heureusement, les personnels des DRAC sont là et, eux, ils connaissent très bien le sujet. » Si l’administration centrale a lancé la consultation en ligne, aux questions un peu trop évasives pour certains, ce sont donc les DRAC qui mèneront les concertations autour de l’accessibilité et de la répartition homogène de l'offre culturelle sur le territoire. Des assises nationales sur la culture en ruralité doivent d’ailleurs avoir lieu au mois d’avril. 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Cyrille Planson

Légende photo : Pascal Dumas, président de Tinta’mars, à Langres (ici avec Alexandre Ménard, responsable du projet)

Crédit photo : Laurent Vu

Ministère : coupes inédites sur la création

Infoscènes
Image
Rachida Dati

En annulant près de 200 millions d’euros de crédits, dont 95 millions pour la création, le ministre de l’Économie a créé un séisme dans le monde de la culture. 

La décision a fait grand bruit, parce qu’elle n’était pas attendue avec une telle ampleur par le monde de la culture. Elle est sans précédent. En septembre dernier, Rima Abdul Malak, alors ministre de la Culture, présentait un budget 2024 de 11 milliards d’euros, avec 4,4 milliards d’euros de crédits budgétaires, ce qui équivalait alors à une hausse de 6 % des crédits (241 millions d’euros) sur un an. L’annonce n’était pas historique, mais presque. La ministre avait probablement vaillamment défendu son budget. Quelques semaines plus tard, dans le cadre du plan d’économies 2024 de 10 milliards d’euros annoncé par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, la culture est fortement mise à contribution. En effet, le budget présenté à la mi-février porte désormais sur 10,8 milliards d’euros, dont 4,266 milliards de crédits budgétaires. Le nouveau budget acte une baisse de 99 millions d’euros pour le programme 175 « Patrimoines », soit un budget 2024 de 1,1 milliard d’euros. Le programme « Soutien aux politiques du ministère de la Culture » (110 millions d’euros en 2024) perd 8,8 millions d’euros et, très symboliquement, c’est le programme 131, dédié à la « Création », qui est très largement mis à contribution. 95 millions d’euros de crédits de paiement sont annulés sur un budget 2024 de 1 milliard d’euros. Le recul est significatif puisqu’on constate ici une baisse de 10 % du budget de la création artistique en France. 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Cyrille Planson

Légende photo : Rachida Dati, ministre de la Culture

Crédit photo : Laurent Vu

La Relève, un gadget pour la diversité ?

Infoscènes
Image
Moussa Camara

Ouvrir la direction des structures labellisées à la diversité en allant chercher 101 jeunes des quartiers populaires et de la ruralité pour les former à Sciences Po Paris pendant dix-huit mois : c’est le pari de La Relève.

La Relève est d’abord et avant tout une initiative personnelle de Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture. Lancé le 4 décembre dernier, le programme « entend détecter, former et mentorer 101 jeunes professionnels entre 25 et 40 ans, puis les accompagner vers des postes intermédiaires, avant de les nommer à des postes de direction dans les structures labellisées du spectacle vivant et des arts visuels ». Ces jeunes seront formés pendant dix-huit mois à Science Po Paris, à partir de la rentrée de septembre 2024. En décembre dernier, la ministre ne s’imaginait sans doute pas être remplacée le mois suivant par Rachida Dati. Celle-ci n’a pour l’instant pas pris position sur la poursuite ou non de La Relève. Sur le terrain, le « casting » est pourtant en cours ; dans les structures, les candidats au mentorat n’ont jusqu’à présent reçu aucun signal indiquant son abandon. Rien d’illogique : d’une part, d’autres dossiers plus lourds et urgents sont sur la table ; d’autre part, le dispositif colle assez bien au storytelling de Rachida Dati pour ses débuts à la Culture. Rima Abdul Malak elle-même a précisé qu’elle entendait la diversité « dans tous les sens du terme, c’est-à-dire sociale ou géographique avec par exemple des personnes ayant grandi en milieu rural. » La ruralité est, justement, le premier chantier ouvert par sa successeure. Dans son discours de vœux aux acteurs culturels, le 29 janvier, la nouvelle ministre a indiqué vouloir « sortir des sentiers battus » : La Relève coche a priori toutes les cases. 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Bruno Walter

Légende photo : Moussa Camara, président fondateur des Déterminés

Crédit photo : D. R.

L’adaptation, moteur d’innovation

Infoscènes
Image
Lorinne Florange et Grégoire Le Divelec

Dans un contexte économique des plus tendus, les acteurs de la production renouvellent leurs pratiques au service des compagnies.

Pour les acteurs de la diffusion, en compagnie ou en bureau de production, adaptation et innovation vont de pair alors que les aides au secteur du spectacle vivant se resserrent et que les montants accordés par les coproducteurs pour la création de spectacles ont tendance à diminuer. Pour pallier ces difficultés, en dehors d’un accompagnement « classique » en production et en diffusion, le bureau d’accompagnement Hectores propose un dispositif de pépinière afin de mutualiser son accompagnement de trois compagnies. « Selon des problématiques identifiées au départ, nous les réunissons sur des temps mutualisés et nous les suivons aussi de manière individuelle », note Grégoire Le Divelec, directeur de production au bureau Hectores. L’équipe du bureau rennais s’est aussi associée au bureau de production nantais Les Sémillantes afin de développer des formations pour les personnes travaillant à des postes de l’administration du spectacle. 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Tiphaine Le Roy

Légende photo : Lorinne Florange et Grégoire Le Divelec, directeurs de production au sein d’Hectores

Crédit photo : D. R.

Les diffuseurs repensent leurs pratiques

Infoscènes
Image
Bertrand Salanon

Face à la nécessité de produire et diffuser différemment, les directeurs de lieux ont déjà amorcé des conduites de changement qu’il s’agit aujourd’hui d’affermir. 

Si certains axes du Plan « Mieux produire, mieux diffuser » suscitent des questionnements quant à leur application effective, il en est un qui fait l’unanimité chez les diffuseurs : la coopération. À l’œuvre depuis plusieurs années déjà, et motivée par la réalité économique – budgets en tension et donc marges artistiques réduites qui commandent de ne plus travailler seul à la diffusion des spectacles –, celle-ci tend à se renforcer, également grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération à la tête des lieux. « Le temps où des directeurs tenaient leur programmation secrète et sollicitaient des clauses d’exclusivité est révolu, témoigne Christophe Chanut, directeur d’Espaces pluriels, scène conventionnée d’intérêt national de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Désormais, nous échangeons beaucoup et réussissons à collaborer sur des territoires de diffusion cohérents. » 

[...]

Lire la suite dans La Scène n°112 - Mars 2024

Par Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Bertrand Salanon, directeur de Bonlieu, scène nationale d’Annecy

Crédit photo : Yannick Perrin