Aller au contenu principal

Infoscènes

Amandiers-Nanterre : un maître d’œuvre

Infoscènes
Image
Amandiers-Nanterre

Le conseil municipal de Nanterre a retenu, le 16 octobre, le projet de l’équipe Snøhetta en vue d’une rénovation de grande ampleur du théâtre Nanterre-Amandiers, CDN dirigé par Philippe Quesne. Le projet prévoit l’ouverture d’une troisième salle de 200 places. Son coût de 37 millions d’euros est porté par la Ville (11 M€), l’état (10 M€), le Département des Hauts-de-Seine (10 M€), et la Région (6 M€). Le chantier démarrera en janvier 2020 pour une livraison début 2022. Le théâtre continuera à fonctionner sur le site pendant cette période. 

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°437

Crédit photo : Filippo Bolognese

Blue Line et Mad Minute Music pour FGO et Les 3 Baudets

Infoscènes
Image
3 Baudets

Les producteurs de spectacles Blue Line Productions et Mad Minute Music exploiteront à partir du 1er janvier les salles Fleury Goutte d’Or (FGO) et Les 3 Baudets. Ils ont emporté l’appel d’offres de la Ville de Paris pour gérer, désormais de façon mutualisée, les lieux de 300 et 200 places. En redressement judiciaire, Atla continuera de piloter l’école de musique au sein de FGO. Deux artistes, Mouss (Zebda, Tactikollectif) et Mathias Malzieu (Dionysos), assureront la direction artistique, respectivement de FGO et des 3 Baudets. La SAS Mad Line exploitera les deux équipements, présidée par Christian Bourgault (Blue Line) et dirigée par Corinne Serres (Mad Minute Music). Leurs enfants, Naïma Bourgault et Léo Jouvelet, codirigeront les deux salles.

«Ces lieux ont des identités très ancrées et des fonctions différentes que nous souhaitons préserver. Les 3 Baudets sont axés chanson, que nous élargirons à des formes plus diverses, et nous y proposerons des représentations en séries. Pour FGO, nous tenterons de rendre le lieu plus ouvert et plus attractif, en y programmant des musiques du monde urbaines», relate Corinne Serres. La SAS et la Ville ont signé une convention pour 5 années. Les négociations de la subvention vont débuter, celle-ci couvrira au minimum les salaires de la trentaine de permanents déjà en poste. Blue Line Productions a également obtenu la gestion d’un lieu de création et de résidence à Ivry, l’Aiguillage, qui accueillera des compagnies de cirque, de théâtre et des musiciens.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°436

Légende photo : Les 3 Baudets
Crédit photo : D. R.

Le 11 Gilgamesh face aux risques de la décision d’ouvrir

Infoscènes
Image
Gilgamesh

Le 21 novembre, le tribunal correctionnel d’Avignon dira à Fida Mohissen et Laurent Sroussi, les directeurs du théâtre 11 Gilgamesh, à Avignon, la conséquence de leur décision d’ouvrir leur salle 1, en juillet, malgré l’arrêté de fermeture. «Je ne sais pas combien cela va coûter, reconnaît Laurent Sroussi, gérant. Nous pouvons être redevables d’une amende de 1 500 € par infraction constatée. Certains jours, il y a eu jusqu’à six constatations. Nous saurons si le tribunal veut nous mettre un grand coup ou pas». Cette affaire a défrayé la chronique du Off 2018 et valu d’acerbes critiques aux dirigeants de ce théâtre. Ils auraient péché par précipitation à vouloir agrandir. Laurent Sroussi rappelle : «La sécurité du public n’a pas été mise en danger. Nous avons pris des mesures compensatoires très importantes et beaucoup de précautions.» 

La visite de la commission sécurité prévue le 3 juillet n’a lieu que le 11 juillet. Dès le lendemain – sans le délai d’usage – un arrêté de fermeture est pris par la mairie. Le 13, un accord est trouvé avec le préfet pour une mise en conformité. Le 16, il ne reste qu’une seule réserve sur le désenfumage de la salle 1 et de l’escalier. Mais deux tests d’un organisme agréé montrent que le désenfumage fonctionne ce qui contredit l’interprétation du texte par le bureau de sécurité, à l’origine de l’avis défavorable. Pourtant, la fermeture de la salle 1 est confirmée. Les compagnies manifestent devant la mairie et une délégation est reçue par Michel Gontard, premier adjoint à la maire d’Avignon. Le 20, le préfet indique qu’il ne fermera pas le lieu par la force, ce qui confirme l’absence de danger immédiat pour le public. Décision qui peut s’expliquer par l’avis du bureau de contrôle, les mesures compensatoires et la présence de 2 agents de sécurité incendie et d’assistance à personnes pour la salle 1. 

Si la direction du théâtre ne peut fixer le coût réel de l’ouverture avant le jugement du 21, les frais supplémentaires représentent déjà 25 000 € et 40 000 € d’indemnisation aux compagnies pour les diverses fermetures. Par ailleurs, 30 000 spectateurs ont assisté aux représentations des pièces.
2 178 professionnels sont passés au théâtre durant le festival. Des recours seront introduits contre les entreprises défaillantes et l’indemnisation des compagnies sur le coût des créneaux annulés sera établie. Les travaux de sécurité seront achevés fin octobre. «Nous avons déjà des demandes pour participer au Off 2019, déclare Laurent Sroussi. Les compagnies continuent à nous faire confiance». Mais lorsqu’on lui demande si, avec le recul, il fallait décider d’ouvrir, le directeur met un long moment avant de répondre.

Philippe Verrièle

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°436

Légende photo : Quand j’aurai 1 001 ans, compagnie Les Lucioles, un succès du Off,
au 11 Gilgamesh 
Crédit photo : D. R.

Arcadi : l’enjeu des aides à la création et à la diffusion

Infoscènes
Image
Arcadi

Sous le titre «Arcadi vaut bien une réconciliation», quatre syndicats (Profedim, SMA, Synavi Île-de-France, Syndeac, SNSP) ont publié, le 8 octobre, une tribune dans Libération pour appeler Valérie Pécresse à revenir sur sa décision de se désengager d’Arcadi. La commission permanente du conseil régional devait voter le retrait d’Arcadi le 17 octobre. La mission d’accompagnement d’équipes artistiques et de soutien à la diffusion de créations contemporaines est au cœur de l’activité d’Arcadi. Elle représente 1,6 M€ d’aides. Cette mission était aussi le nœud de la discussion entre Région et DRAC. La Région souhaitait gérer en direct l’ensemble des soutiens financiers. 

La DRAC, de son côté, estime que l’accompagnement des artistes par Arcadi est efficace à condition d’être appuyé par des moyens. La Région a, en plus des conventions de permanence artistique, un dispositif d’aides qui peuvent être sollicitées à partir de la quatrième création d’une compagnie. Le travail d’Arcadi intervient donc logiquement en amont. Sur ce créneau des talents émergents, la Région a aussi lancé l’année dernière le fonds Forte. Son appel à projets était doté l’année dernière de 1 M€ qui a été réparti, en mai, entre 46 projets (35 pour le spectacle vivant et la musique) chacun d’eux étant porté par un tandem artiste-structure culturelle. La méthode est différente de celle d’Arcadi. La composition des comités de sélection également. 

Chez Forte, ils comprennent des élus régionaux, des professionnels et quelques personnalités emblématiques (Jean-Jacques Aillagon, Laurence Equilbey, Brigitte Lefèvre, Michel Hazanavicius...). Chez Arcadi, ils sont composés de façon dominante par des professionnels sensibilisés à des esthétiques dites contemporaines. Les listes peuvent être consultées sur le site d’Arcadi. L’approche d’Arcadi a aussi laissé des compagnies insatisfaites et critiques. Mais, tel que s’est exprimé le Synavi dans la soirée de soutien du 15 octobre, la préoccupation n’est pas d’opposer les choix esthétiques entre les commissions d’Arcadi et les services de la Région. De façon pragmatique, Arcadi est jugée plus souple, plus réactive. Les compagnies d’Île-de-France ont subi des retards de versement des subventions PAC cet été et s’inquiètent de la capacité des services de la Région à gérer les aides d’Arcadi.

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°436

Légende photo : La soirée de soutien du 15 octobre
Crédit photo : D. R.

Sécurité : le SMA dénonce «de la vente forcée»

Infoscènes
Image
The Black Angels

La question de la sûreté des événements culturels a été au centre des discussions, au congrès annuel du SMA (Syndicat des musiques actuelles), les 18 et 19 septembre, au Confort moderne, à Poitiers (86). Les festivals de l’été ont vu la circulaire sur l’indemnisation des services d’ordre appliquée de façon très différente selon les territoires, mais aussi selon les esthétiques. Les participants ont relevé des disproportions entre les montants facturés et les services mis en œuvre qui relèvent parfois davantage de la recherche de stupéfiants plutôt que de la prévention d’attaques terroristes… 

Yves Bommenel, réélu président, constate : «L’État est devenu un prestataire qui ne négocie pas ses tarifs, c’est de la vente forcée. Nous assistons à une privatisation des coûts de sécurité : des missions générales de service d’ordre sont payées par des structures privées qui payent pourtant déjà des impôts.» Beaucoup de festivals ont critiqué la mise en œuvre trop rapide de cette circulaire datée du 15 mai et non précédée de concertation. Certains se sont vu notifier des montants d’indemnisation deux jours avant l’ouverture au public. D’autres déplorent que le projet culturel ne soit plus pris en compte par l’État. 

Présent à Poitiers, Julien Métifeux, chef du pôle Défense et sécurité au service du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de la Culture, a pris note des remarques des adhérents et s’est montré ouvert à la discussion. Le SMA et le Prodiss ont formulé un recours gracieux auprès du ministère de l’Intérieur afin de retirer la circulaire. Ce recours devrait être étudié après la décision du Conseil d’État concernant la requête en annulation déposée par l’Unimev (Union française des métiers de l’événement). Celle-ci estime que l’instruction du ministre ne respecte pas le cadre légal et réglementaire qui pose les grands principes de partage du coût des forces de l’ordre mobilisées à l’occasion d’un événement. Le juge administratif devrait statuer avant le mois de novembre.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°435

Légende photo : The Black Angels à La Route du rock
Crédit photo : Eric Deguin

CNV : forte hausse des recettes de billetterie

Infoscènes
Image
schema CNV

Les statistiques 2017 du Centre national des variétés, de la chanson et du jazz (CNV) confirment la progression de la diffusion de spectacles musicaux. En 2017, les recettes de billetterie ont augmenté de 15% par rapport à l’année précédente, soit près de 930 millions d’euros hors taxes. Le nombre de diffusions payantes (+4%), la fréquentation (+8%), mais aussi le prix moyen du billet (+5%) expliquent cette hausse. L’offre a été tirée par 9 concerts au Stade de France (2 l’année précédente), l’ouverture de la Seine musicale et de la U Arena (40 000 places) qui a accueilli trois concerts des Rolling Stones. Les têtes d’affiche dans des lieux de grande capacité stimulent le prix moyen du billet, à 35 euros. 

De grosses tournées, comme les 75 dates de Soprano, et la très bonne fréquentation des festivals (+11%) concourent à cette tendance. Le CNV n’observe pas de phénomène accru de concentration autour de quelques déclarants (salles, producteurs, festivals). Les Zénith sont aussi en forte croissance, de même que les cabarets, mais les salles de type scène de musiques actuelles voient le nombre de représentations baisser (-6%), comme leur fréquentation (-8%) et leurs recettes de billetterie (-7%). Des chutes à relativiser car 2016 avait été marquée par une forte hausse. Parmi les spectacles de variétés et de musiques actuelles, le hip-hop voit grimper sa fréquentation (+59%) et ses recettes de billetterie (+67%) grâce aux tournées de Soprano, IAM ou Black M, et davantage de concerts à l’AccorHotels Arena.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°435

Légende photo : Répartition et évolution de la fréquentation payante selon les catégories de salles
Source : CNV

Des aides pour la création et la diffusion des œuvres francophones

Infoscènes
Image
Fissures, mise en scène Mahuwi Agbedjidji

A Limoges le 27 septembre, Françoise Nyssen a promis 2 millions d’euros pour les artistes de la francophonie. Elle a identifié trois «pôles de référence» pour la francophonie en France : le festival des Francophonies qui aura un «soutien renforcé», la Chartreuse de Villeneuve-lèz-Avignon pour les résidences et Théâtre Ouvert sur les écritures d’auteurs vivants. La ministre a confirmé que cette saison serait la dernière du Tarmac dans son théâtre du 20e arrondissement de Paris. En janvier dernier, elle avait annoncé que Théâtre Ouvert prendrait sa place. Pour «valoriser le travail et la visibilité des artistes francophones» sur les scènes françaises, l’ONDA se voit confier une mission «de repérage et de diffusion», d’une part à travers un programme de circulation des auteurs et créateurs ultramarins, d’autre part par le repérage et l’aide à la diffusion du spectacle francophone hors outre-mer. 

«L’Onda mettra en place un fonds à destination des lieux de diffusion, afin de favoriser la diffusion de créations francophones», a annoncé Françoise Nyssen. L’Institut français installera un «fonds de production et de diffusion de la création francophone à l’étranger, avec une attention particulière à la création théâtrale». Un appel à projets sera lancé avant la fin de l’année. Le programme Afrique et Caraïbes en création de l’Institut français sera revu et «réabondé» pour «donner plus de moyens à des structures identifiées localement pour accompagner la formation et la professionnalisation des créateurs francophones». La Délégation générale à la langue française et aux langues de France étendra ses activités à la coordination de manifestations culturelles : festivals, salons, expositions...

Le rapport remis en août par Xavier North et Paul de Sinety reconnaît la difficulté à définir les contours de la «sphère artistique francophone» et prend en compte l’outre-mer français et des artistes issus de l’immigration installés en France. Il constate les «handicaps, ou écueils considérés comme tels [de cette sphère], pour prendre pied sur les scènes françaises» ce qui, écrivent les auteurs, «justifie une forme de discrimination positive». Parmi leurs 32 recommandations, on retrouve les décisions annoncées par la ministre, mais aussi d’autres, comme : un assouplissement des contraintes liées au Passeport Talent pour les visas, «intégrer la francophonie dans les contrats d’objectifs et de moyens des scènes conventionnées», «développer en France 6 à 8 pôles francophones de création»... 

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°435

Légende photo : Fissures, mise en scène Mahuwi Agbedjidji
Crédit photo : Cristophe Pean

Musica à Strasbourg : Stéphane Roth confiant malgré un budget contraint

Infoscènes
Image
Stéphane Roth

<p>Depuis plusieurs mois, la succession à Jean-Dominique Marco, après 28 ans à la tête de Musica, agitait le milieu. Dans un contexte budgétaire contraint, on pouvait craindre un revirement des équilibres institués depuis la création, en 1982, du plus important festival de musique contemporaine d’Europe. Musica fait partie de la poignée de festivals financés en administration centrale. «<em>Le ministère de la Culture s’est toujours tenu au deal de départ&nbsp;: s’aligner sur le montant des subventions réunies par les collectivités territoriales</em>», assure l’ancien directeur général qui se déclare ravi de la nomination de Stéphane Roth. «<em>Tous les directeurs de Musica avaient la trentaine à leur prise de fonction, ce qui assure un sain renouvellement&nbsp; générationnel</em>».</p>

<p>Même enthousiasme du côté de la municipalité où Alain Fontanel (LREM), premier adjoint au maire en charge de la culture, loue «<em>un choix dont la dimension audacieuse colle au festival, la meilleure des réponses possibles face aux incertitudes</em>». Il précise qu’il a été «<em>en contact étroit avec la ministre de la Culture pour s’assurer de son engagement futur</em>». Le nouveau directeur général sait que la conjoncture n’est plus celle des années 1980 et qu’il ne «<em>mange pas aux mêmes fruits</em>» que son prédécesseur. Il hérite d’un budget sans évolution depuis 15 ans, plafonnant à un peu plus de deux millions d’euros, alors que l’inflation et les coûts artistiques ont grimpé. En 2012 et 2013, les crédits Europe créative obtenus avec le Réseau Varèse avaient dopés le budget de 300&nbsp;000 euros.</p>

<p>Depuis, Jean-Dominique Marco reconnaît avoir «<em>subi la baisse des partenariats de sociétés civiles et privées (Sacem, SACD) et de fondations comme Orange ou Lagardère qui n’aiment pas le risque lié au soutien à la création. Ils préfèrent donner un million à l’Opéra de Paris et afficher ce prestige plutôt que 100&nbsp;000 euros à un festival en province</em>.» A contrario de la tendance, l’expérience de Stéphane Roth en tant que directeur éditorial à la Philharmonie de Paris a renforcé sa conviction de «<em>ne pas se concentrer sur le mécénat, une voie bouchée et un modèle épuisé pour la musique contemporaine</em>». Son projet vise plutôt à miser sur la valorisation des publics «<em>en créant une académie des spectateurs</em>» et de la médiation, en faisant «<em>feu de tout bois, avec la même confiance en nos idées que lorsque nous attendions la livraison de&nbsp;La Philharmonie</em>».</p>

<p><strong>Thomas Flagel</strong></p>

<p><em>En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°434</em></p>

<p>Légende photo : Stéphane Roth<br />
Crédit photo : Alex de La Forest</p>
 

Un conflit divise le Théâtre de la Commune, à Aubervilliers

Infoscènes
Image
Dom Juan

La saison du Théâtre de la Commune s’ouvre sur Dom Juan, mais aussi sur un conflit social qui divise le personnel. Le 10 septembre, deux déléguées du personnel CGT-Synptac ont appelé à une grève reconductible à partir du 20 septembre. Le texte dénonce les méthodes de la directrice Marie-José Malis, nommée il y a quatre ans : «12 ruptures conventionnelles, 4 suppressions de postes, des restructurations dans chaque service et des changements arbitraires d’attributions, l’impossibilité de parler simplement du travail, le discrédit et la mise de côté d’une partie du personnel, ainsi que la désagrégation du dialogue social». Quelques heures plus tard, une convocation à une assemblée générale est envoyée par deux autres délégués du personnel, élus majoritaires en juin dernier sur une liste a-syndicale, qui se disent «choqués» de cet appel à la grève. Cette AG du 12 septembre a abouti à un texte qui proteste contre une «méthode honteuse et anti-démocratique de se proclamer porte-parole d’un ensemble de salariés sans y avoir été invité».

Le texte de l’AG défend la mise en oeuvre du projet de Marie-José Malis et Frédéric Sacard, parlent de «sincérité, de confiance», soulignent que les départs se sont faits par ruptures conventionnelles. Le manifeste issu de cette AG est signé par 34 personnes qui sont dans une large majorité du personnel intermittent. «En réalité, il y a des intermittents qui nous soutiennent, mais pas des artistes de l’équipe de Marie-José Malis», répond Lucie Pouille, suppléante à la déléguée CGT-Synptac. Elle décrit un climat qui s’est tendu depuis janvier, une demande de médiation refusée, une lettre aux tutelles restée sans réponse et des mesures de rétorsion qui les ont incitées à laisser les intermittents à l’écart du conflit «pour ne pas les mettre en danger».

Le Syndicat français des artistes (SFA-CGT) les soutient dans un communiqué virulent qui parle de «situations de maltraitance, pratiques humiliantes, déloyales voire discriminantes» et suspecte même la direction d’irrégularités dans l’emploi d’artistes. La directrice qui est aussi présidente du Syndeac parle d’un «conflit du travail pas gravissime qui prend des proportions déraisonnables». Elle estime qu’il y a une «description malhonnête de départs normaux à l’arrivée d’une nouvelle direction de CDN». Et juge impossible de répondre à la revendication CGT d’un «gel de toute nouvelle création ou suppression de poste, et des restructurations en cours».

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°434

Légende photo : Dom Juan, mis en scène par Marie-José Malis
Crédit photo : D. R.

Décret son : toujours du flou

Infoscènes
Image
No One is Innocent au VIP, à Saint-Nazaire

Le 1er octobre entrera en vigueur le décret sur les niveaux sonores. Son arrêté d’application ne devrait cependant pas être prêt dans les temps, laissant libre cours à des interprétations par les agents de contrôle. «Les professionnels sont inquiets car ils perçoivent que des agents zélés sont prêts à utiliser ce texte», rapporte Angélique Duchemin, coordinatrice de l’association Agi-Son. Des incertitudes demeurent, concernant l’affichage et l’enregistrement des niveaux sonores dans les salles et les lieux en plein air. Le matériel permettant de mesurer à la fois les dB(A) et dB(C) n’existe pas. 

Agi-Son a proposé un protocole de mesure «en U» des niveaux sonores, validé par le Conseil national du bruit. L’objectif est de répondre à la mesure en tout point accessible au public, exigée par le décret, tout en utilisant des sonomètres, à un seul micro, existants. Les événements en plein air devront eux aussi réaliser une étude d’impact. Comme elle est impossible à imaginer in situ avant l’événement, Agi-Son demande que cette étude puisse être simulée sur ordinateur puis menée de façon évolutive, en partenariat avec les agences régionales de santé et les préfectures. Une façon de sensibiliser les agents de contrôle aux éléments (météo, masse de public…) qui modifient la gestion du son. L’un des premiers festivals à essuyer les plâtres du décret sera la Fiesta des Suds, à Marseille. 

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°434

Légende photo : No One is Innocent au VIP, à Saint-Nazaire
Crédit photo : Eric Deguin