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Réussir une saison hors les murs

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Romaric Daurier

Démarche complexe, une saison hors les murs peut s’avérer très porteuse pour un lieu.
À condition de bien s’y préparer.

Poursuivre l’activité hors les murs le temps de travaux de rénovation représente une aventure risquée à plus d’un titre. Le théâtre doit continuer d’exister dans le paysage, défendre la même ligne artistique en d’autres espaces et surtout entretenir avec ses publics un lien qui, en raison de la mobilité qu’on leur impose, peut se distendre. Afin de ne pas déstabiliser les spectateurs durant la fermeture, la plupart des structures estiment ainsi nécessaire de prévoir un lieu d’information et de billetterie dans l’environnement immédiat. «Nous avons transféré le nôtre dans une maison de quartier du centre-ville proche de la salle, et maintenu le jour des abonnements début septembre», explique Éric Bruneau, responsable du Théâtre de Dreux.

Quand une seule partie du théâtre est occupée par le chantier, il apparaît judicieux de conserver certains services (relations publiques, réservations…) dans les murs. Tel est le choix effectué par Le Phénix, scène nationale de Valenciennes, son directeur Romaric Daurier rappelant, par ailleurs, que «la billetterie en ligne, où 40% des ventes sont réalisées, constitue un autre point de repère important». À la MC 93 de Bobigny, dont la rénovation (qui coïncidait avec la nomination d’une nouvelle directrice) avait contraint à déplacer les bureaux assez loin, on a précisément misé sur une reconstruction du site web.

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Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Romaric Daurier, directeur du Phénix, scène nationale de Valenciennes :
«Même si le théâtre est en travaux, il reste un lieu central, à partir duquel le public va se promener sur le territoire

Crédit photo : Julien Pebrel

Faut-il communiquer sur la nudité ?

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Laurent Dréano

Pour avertir sur la nudité, les stratégies diffèrent, mais elles insistent généralement sur la communication auprès des familles.

La présence de scènes de nudité est assez fréquente dans les spectacles contemporains et le public y est relativement habitué. Est-il nécessaire cependant d’avertir les spectateurs que le spectacle qu’ils envisagent de voir contient du nu ? Pour un même spectacle, tous les établissements de spectacle vivant n’adoptent pas la même stratégie de communication. Le spectacle de cirque Projet.PDF du collectif Portés de femmes, en tournée cette saison, en est un exemple. Le dossier de diffusion conseille le spectacle à partir de 10 ans. Le Cratère, à Alès (30), précise dans sa plaquette, à la page de présentation du spectacle : «Certaines scènes sont dénudées et les textes, sans aucune vulgarité, abordent des questions sensibles

D’autres lieux comme Onyx, à Saint-Herblain (44) ou l’Espace 1789 à Saint-Ouen (93) n’en font pas mention. La plupart des salles qui programment le spectacle suivent la recommandation du collectif d’une adresse à partir de 10 ans, tandis que le Théâtre de Bourg-en-Bresse (01) le propose à partir de 7 ans. «Nous prévenons toujours les équipes qui souhaitent programmer le spectacle et nous les laissons communiquer comme elles le souhaitent», précise Coline Froidevaux, artiste du collectif Portés de femmes.

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Tiphaine Le Roy

Légende photo : Laurent Dréano, directeur de la Maison de la Culture d’Amiens : «La liberté de programmation n’interdit pas le dialogue entre programmateur, artistes et publics

Crédit photo : Julien Pebrel

Scénographie et développement durable

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Jean-Marc Bernard

Concevoir des décors dans une logique écoresponsable exige d’abandonner certains réflexes, mais se révèle très profitable sur de nombreux plans.  

Bien que la scénographie touche à des sujets que les festivals explorent depuis plusieurs années (l’empreinte carbone, le tri des déchets, le recyclage…), la question plus précise de la seconde vie des matériaux scénographiques reste, selon Nicolas Dahan, directeur Recherche et développement au sein de l’association Les Connexions, «plus floue», et les avancées «totalement disparates». Deux mondes séparent les événements qui mettent en œuvre des politiques de réemploi fortes, et d’autres pour lesquels le jetable est la norme.

Malgré tout, un point central pourrait convaincre les réticents d’adopter un comportement en phase avec le développement durable : les économies réalisées. «Étant donné les budgets serrés qui sont les leurs, les festivals sont réceptifs lorsqu’on leur propose d’utiliser du matériel de récupération ou recyclé pour construire des décors», affirme le scénographe Jean-Marc Bernard. Le second aspect, non négligeable, est cette prise de conscience que concevoir ainsi une scénographie ne signifie pas travailler au rabais ni être contraint par une esthétique.

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Marie-Agnès Joubert

Légende photo : Jean-Marc Bernard, scénographe : «Les festivals sont réceptifs lorsqu’on leur propose d’utiliser du matériel de récupération ou recyclé

Crédit photo : Delphine Perrin

Les séries de représentations se font plus rares

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Vrai-faux

Vrai !

Accompagnant le ralentissement de la diffusion, la diminution des séries en théâtre semble une tendance générale observée par les compagnies, surtout dans les scènes conventionnées, les théâtres municipaux et, pour une moindre part, les scènes nationales. «Hormis à La Comédie de Reims ou au TAPS de Strasbourg, nous jouons une ou deux fois nos productions, et sur les deux représentations l’une est souvent réservée aux scolaires», confie Christine Berg, directrice de la Compagnie Ici et maintenant Théâtre (Châlons-en-Champagne). Plusieurs facteurs viennent expliquer ce phénomène. Le premier tient à la baisse des budgets dont disposent les lieux.

Ayant moins de moyens pour programmer, les diffuseurs doivent, de surcroît, réserver une place à d’autres formes d’écriture – le cirque, les arts visuels, le hip-hop... Leur volonté de diversifier l’offre commande d’effectuer des choix, qui ne sont pas toujours favorables au théâtre, «discipline de moins en moins phare», selon Christine Berg. Autre cause pesant de plus en plus sur les structures, l’obligation de remplir la jauge. «Celles situées dans de petites villes et possédant donc un bassin de population plus limité peuvent difficilement proposer des séries», constate le codirecteur artistique de L’Agence de voyages imaginaires (Marseille), Philippe Car.

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Marie-Agnès Joubert

Crédit photo : D. R.

Festivals : le Chaînon a repris sa progression

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François Gabory

Adhésions et tournées en hausse, le réseau pluridisciplinaire a su reprendre son envol.
Et rêve de développement.

Le Chaînon a connu le creux de la vague, voici quelques années. Son développement n’était plus possible dans des villes – Figeac ou Cahors – peu équipées, éloignées des grands axes de transport et offrant une capacité hôtelière réduite. Aujourd’hui à Laval (53), le réseau pluridisciplinaire a renoué avec son histoire. Redescendu à 80 adhérents au plus fort de la crise interne, il a remonté la pente et affiche même une belle santé avec 300 adhésions cette année. À Laval, sont accessibles trois théâtres et autant de salles gradinées, deux autres salles à Changé et le 6par4 pour les concerts. Aujourd’hui, le Chaînon est «le seul réseau propriétaire de son festival», selon les termes de Philippe Viard, le directeur de l’Atelier à spectacle, à Vernouillet (78). «C’est là une vraie singularité», souligne son président, François Gabory, par ailleurs directeur du Jardin de Verre, à Cholet (49). 

Promesse
Côté programmateur, le festival du Chaînon, en septembre, est un rendez-vous de cinq jours. Et une promesse : «Un professionnel a la possibilité de voir 7 à 8 spectacles par jour. Et généralement, sur le lot, il y en a bien 5 à 6 qui vont l’intéresser pour sa programmation», explique François Gabory.

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Cyrille Planson

Légende photo : François Gabory, président du Chaînon : «Le Chaînon doit lutter contre l’uniformisation, ouvrir d’autres fenêtres de programmation

Crédit photo : D. R.

CND : Mathilde Monnier souhaite retourner à Montpellier

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El Baile

C’est au personnel du Centre national de la danse, le 6 novembre, que Mathilde Monnier a annoncé qu’elle quitterait son poste en juin 2019, six mois avant le terme de son mandat. Le soir même, un appel à candidatures paraissait et donnait jusqu’au 7 décembre aux intéressés pour y répondre. Ce calendrier et l’absence de toute communication officielle ont nourri quelques interrogations. Mais l’explication est simple. Mathilde Monnier est victime de l’inédite vacance du ministère de la Culture. Son départ avait été mûrement réfléchi et discuté avec le président de l’institution et la tutelle. Dès la mi-septembre, le principe et les modalités étaient arrêtés.

Mathilde Monnier qui souhaite revenir à la création et à qui les lourdeurs de l’institution pèsent de plus en plus, s’est engagée dans une création qui doit être donnée au théâtre Vidy-Lausanne, la saison prochaine. Ce travail l’aurait éloignée de son bureau pendant de longues semaines, comme cela avait été le cas pour El Baile (2017), sa création avec Alan Pauls. Elle avait alors obtenu, tandis qu’elle négociait le renouvellement de son mandat à la tête de l’institution, en 2016, de s’absenter plusieurs mois. Cet arrangement aurait encore été nécessaire, mais la chorégraphe veut retourner au studio et a déjà repris contact avec la DRAC Occitanie pour reprendre sa pleine activité de compagnie.

Son départ anticipé permettra d’organiser, pour la première fois, un recrutement en bonne et due forme. Un tuilage de la direction est même souhaité au premier semestre 2019, la nouvelle direction devant arriver dans la seconde quinzaine de février. Tout cela devait figurer dans un communiqué, mais celui-ci a trop attendu sur un bureau qu’un cabinet soit enfin en activité et mette à la signature du ministre les documents nécessaires au bon fonctionnement des institutions culturelles.

Philippe Verrièle

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°438

Légende photo : El Baile, création 2017 de Mathilde Monnier
Crédit photo : Christophe Martin

Musiques actuelles : Corida et Super ! font alliance

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Because group

Corida, filiale spectacle du groupe Because, basé à Paris, a pris une participation de 50% dans la société de production Super !. Le fondateur et directeur de cette dernière, Julien Catala, confie : «Nous ne sommes pas en difficultés financières, mais je souhaitais faire partie d’un groupe indépendant face à un marché du live de plus en plus concurrentiel, avec notamment Live Nation ou AEG. J’étais le seul associé depuis la création de Super !, il y a 12 ans. Cet accord me permettra de développer des artistes français, des festivals et de reprendre des salles de concerts

Super ! réalise un chiffre d’affaires avoisinant les 8 millions d’euros, gère la salle du Trabendo à Paris, en coopération avec Détroit Média, et produit les festivals Cabourg mon amour, Pitchfork Paris et Biarritz en été. Corida, outre le management et les tournées, organise les festivals We Love Green et Peacock à Paris, et est lié, au sein de Because, avec les tourneurs The Talent Boutique et PiPôle. Because est propriétaire de la Cigale et de la Boule noire à Paris.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°438

Crédit photo : D. R.

Arcadi : dissolution actée au 31 décembre

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Arcadi

Le conseil d’administration de l’établissement public Arcadi Île-de-France, le 7 novembre, a entériné la volonté de la présidente de Région Valérie Pécresse de retirer la Région de l’établissement bien qu’étant son principal financeur. L’EPCC sera donc dissous à la fin de cette année et un protocole, qui en précisera les modalités, sera présenté à un nouveau CA, le 19 novembre. «Ces délais nous apparaissent intenables, insensés et irrespectueux», réagissent les représentants des salariés.

Ils ont reçu le soutien des membres du CA représentant les  groupes d’opposition au conseil régional. élus des groupes Alternative écologique et citoyenne, Front de gauche et RCDEC-Le rassemblement, ils ont écrit au ministre, à la DRAC, au préfet, à la présidente de région. Ils demandent «l’engagement de la région d’intégrer l’ensemble des salariés volontaires sur leur mission actuelle et à leurs salaires actuels et des modalités pour les salariés qui ne souhaiteraient pas être intégrés au conseil régional.» Ils demandent aussi le maintien de l’ensemble des missions d’Arcadi.

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°438

Crédit photo : D. R.

Visas : toujours des refus

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Lemma au festival Africolor

Deux ans après l’évolution de la loi concernant l’accueil d’artistes en France, la situation ne s’améliore guère. Le festival francilien Africolor (du 16 novembre au 22 décembre) a traversé des semaines d’imbroglios pour faire venir dix musiciennes algériennes en France, membres du groupe Lemma. Le rappeur Camerounais Krotal a vu sa demande refusée, au motif qu’il n’avait pas fait preuve de moyens de subsistance en France, malgré les certificats de travail et d’hébergement du festival qui fête sa trentième année.

Son directeur, Sébastien Lagrave, témoigne : «La suppression de l’autorisation provisoire de travail pour les activités salariées inférieures à trois mois et la création du Passeport talent, permettant des allers-retours aux artistes renommés, auraient dû simplifier les démarches administratives. Cela les a plutôt complexifiées. Ces avancées n’ont souvent pas été bien notifiées au niveau local. Les critères ou justificatifs demandés restent trop à la discrétion de chaque service consulaire.» Il estime que les instituts français locaux ont un rôle à jouer pour déterminer, auprès des consulats, si les demandes de visas proviennent de vrais artistes ou pas. 

Le Passeport talent devait concerner 10 000 personnes par an (pas seulement dans le spectacle), il n’en toucherait que 500 à 1 000… Un dispositif jugé quasi inutile par beaucoup de producteurs. Animé depuis 2009 par le réseau Zone Franche, le Comité Visas Artistes compte une représentante du ministère de l’Intérieur depuis deux ans. Il permet de fluidifier le traitement des demandes de visas refusées pour des raisons litigieuses. Le cas du rappeur Krotal lui a été soumis. «Mais quelle humiliation ! Quelle image pour notre pays à l’extérieur ! Beaucoup d’artistes préfèrent ne pas atterrir en France lorsqu’ils arrivent en Europe», se désole Sébastien Lagrave, qui a déjà essuyé le refus d’un artiste de venir à Africolor, jugeant les formalités dissuasives.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°437

Légende photo : Lemma au festival Africolor
Crédit photo : Joël Bonnard

Val de rock arrive en Seine-et-Marne

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Festival

L’agglomération du Val d’Europe (77) a voté à l’unanimité, le 11 octobre, la création du festival Val de rock et l’octroi d’une subvention de 600 000 euros à la manifestation. Un montant correspondant à l’aide accordée, par exemple, par la Région Île-de-France au festival Rock en Seine. L’organisation a été confiée à l’association VDK, créée pour l’occasion par le régisseur Pierre Musso, par plusieurs membres du prestataire technique MX Événement, par Jean-Philippe Amos, en charge des partenariats, ou encore Antoine Thévenot, directeur artistique et responsable de la communication. Ce dernier relate : «L’idée est venue en 2017 lors d’un concert pour les 30 ans de l’agglomération au parc du Bicheret, à Chessy (77). La collectivité n’a pas souhaité faire appel à de gros producteurs mais favoriser un festival indépendant. Il sera intergénérationnel, pop-rock mais pas seulement musical, avec fooding ou gaming

Étienne Blanchot, qui fut conseiller artistique du festival Villette Sonique, fait partie de l’équipe de programmation. Val de Rock aura lieu du 28 au 30 juin, avec près de 25 artistes programmés, soit une semaine après Solidays et le même week-end que Rock in Évreux. Il devrait être doté de 3,6 millions d’euros, dont un tiers pour l’artistique. L’équilibre financier serait atteint avec 17 000 entrées par jour, le parc du Bicheret pouvant en accueillir 30 000. Le vice-président à la culture de l’Agglomération souhaite que soient associés les acteurs locaux. La scène de musiques actuelles File 7 devrait l’être. D’abord baptisé Val d’Eurock, le festival a opté pour Val de rock, suite à la protestation du festival des Eurockéennes de Belfort.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°437

Crédit photo : Eric Deguin