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L’Assemblée veut supprimer la taxe du théâtre privé en 2022

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Edmond

Le 18 octobre, en séance plénière, l’Assemblée s’est attaquée à une série de taxes fiscales à faible rendement et l’une des victimes a été la taxe sur la billetterie des spectacles privés (3,5 % sur le montant HT de la billetterie) qui alimente le Fonds de soutien au spectacle privé. L’amendement remplace la taxe par une subvention de 8 millions d’euros sur le budget du ministère de la Culture. Le total de facturation de la taxe était de 6,5 M€ pour 2018 (5,7 M€ en 2017) et l’ASTP touche une subvention d’état de 3,8 M€. La députée Frédérique Dumas a défendu la taxe : « Ses recettes ont permis de soutenir directement la production de plus de 1 200 spectacles à Paris et en tournée, dont près de 400 créations. Vous prétendez faire le bien des gens malgré eux ! » Le débat a conduit à repousser la suppression à 2022 et à demander un rapport gouvernemental. L’Association pour le soutien au théâtre privé a réagi aussitôt : « Alors que bien des rapports ont souligné dans un passé proche l’efficacité des dispositifs de l’ASTP, le gouvernement décide sans aucune concertation, au nom de la lutte contre les “petites taxes” de supprimer celle qui représente près de 50 % de ses ressources. » Selon l’ASTP, son remplacement par une subvention d’état « n’est pas compatible avec les mécanismes de régulation et les principes de solidarité qui fondent les interventions de l’ASTP ». Et si le fonds dépend à 100 % de l’état, se pose la question de l’indépendance du théâtre privé.

La Fédération CGT du Spectacle proteste également contre « la méthode autoritaire du gouvernement qui n’a organisé aucune concertation avec les organisations professionnelles ». Le 24 octobre, le ministre Franck Riester a mollement défendu la suppression de la taxe : « Nous avons le temps de voir, avec l’association qui gère cette fiscalité affectée. C’est une bonne chose de pouvoir alléger la fiscalité de ces opérateurs. Je comprends les inquiétudes sur la façon dont les moyens seront pérennisés. Il s’agit bien de compenser et maintenir les budgets. » Les représentants de l'ASTP et du Syndicat national du théâtre privé, Stéphane Hillel et Bertrand Thamin, ont été reçus le 29 octobre par Franck Riester et sont ressortis confiants. Ils disent avoir rappelé « le lien étroit entre la taxe et les principes de solidarité et de mutualisation qui fondent les mécanismes d’aide de l’ASTP, et souligné le danger que représenterait son financement intégral par des subventions publiques », ils saluent « la qualité d'écoute et le sens du dialogue » du ministre. Ils ont aussi convenu d’un réexamen du fonctionnement de l'ASTP. 

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°459

Légende photo : Edmond, d’Alexis Michalik
Crédit photo : Emilie Brouchon
 

Diffusion de la danse : l’ONDA présente un état des lieux

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Bounce

L’impression d’une stagnation voire d’une dégradation de la diffusion de la danse avait déclenché le besoin d’une observation chiffrée. L’étude réalisée par Daniel Urrutiaguer pour l’ONDA s’est appuyée sur trois sources : la base de données de la SACD, les résultats d’un questionnaire en ligne renseigné par 112 compagnies et 141 structures, les comptes rendus d’entretiens auprès des responsables de 21 compagnies et 21 structures de diffusion.

Coûts de cession : paradoxe 
« Une majorité de compagnies déclare subir des pressions à la baisse, quand les structures de diffusion font état d’une stabilité ou d’une tendance à la hausse. Ce paradoxe s’explique en grande partie par la dégradation des apports de coproduction, écrit l’auteur. Nombre d’entre eux se traduisent par des préachats de représentations au coût plateau, ce qui contraint les équipes à chercher des marges bénéficiaires, nécessaires à leur fonctionnement, lors de leurs ventes à d’autres structures de diffusion ». Ainsi les compagnies se plaignent d’une « pression pour la baisse des prix de cession afin de se rapprocher du coût plateau », alors que les diffuseurs déclarent constater une stabilisation ou une hausse des prix.

1 700 représentations par an 
Sur la période 2011 à 2015, 700 spectacles chorégraphiques sont déclarés chaque année au répertoire de la SACD. Le nombre moyen de représentations par spectacle, par an, est d’environ 5,2. On compte 1 700 représentations par an, un chiffre stable sur la période. Près de la moitié des spectacles n’ont été diffusés que trois fois ou moins sur 5 ans.

Le jeune public en tête 
Les 50 spectacles les plus diffusés en France entre 2011 et 2015 (1% du total dans la base SACD), représentent 14,8 % du total des représentations. Parmi eux, 32 s’adressent à l’enfance et la jeunesse. Les spectacles jeune public représentent 6% des spectacles mais 21% du total des représentations. Les spectacles jeune public touchent aussi un nombre de lieux de diffusion plus élevé : 11,4 en moyenne contre 4 pour les autres. Le top 6 de la diffusion Les 14 équipes qui ont le plus diffusé sur cinq ans, soit 1 % du total des chorégraphes ou maîtres de ballets, sont à l’origine de 13,1% des représentations. En tête le ballet de l’Opéra national de Paris (701 dates), puis la compagnie Ouramdane, Arcosm, CCN Créteil-Käfig, étant-donné, le CCN Preljocaj, DCA.

Les conventions 
Les équipes labellisées et celles conventionnées avec l’état affichent des moyennes de diffusion supérieures. Mais la très grande majorité des compagnies pour l’enfance et la jeunesse n’est pas subventionnée par l’État et/ou la Région. La part des compagnies aidées à la structuration ou au projet par l’état s’est consolidée.

Structures de diffusion 
Le nombre de diffuseurs de spectacles chorégraphiques déclarés à la SACD a baissé de 7% entre 2013 et 2014, puis s’est stabilisé. L’étude en compte 3 990 sur les 5 ans. 40 structures (des scènes labellisées) ont programmé 19,7% des représentations. Le nombre des théâtres ou centres culturels municipaux dans la diffusion de danse a reculé en 2014, tandis que le poids des lieux labellisés dans la diffusion s’est renforcé. La danse représente encore près de 20% des représentations des scènes conventionnées, un peu moins pour les centres culturels de ville. L’étude expose les contraintes qui se posent au programmateur. Les principaux obstacles à un développement de la programmation chorégraphique sont liés au budget (64% des cas) et au lieu (34%).

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°458

Légende photo : Bounce, d’Arcosm, compagnie dans le top 3 de la diffusion, selon l’étude de l’ONDA
Crédit photo : J.-M. Lamboley
 

Le Maillon : ouverture en novembre

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Le Maillon

Si le 1er octobre le président de la République profitait des 70 ans du Conseil de l’Europe pour inaugurer le nouveau Théâtre du Maillon, l’équipe devra attendre début novembre pour en prendre possession. La fin des travaux, promise au début du printemps 2019, est soumise à l’urgence de l’accueil des spectateurs lors d’une pendaison de crémaillère programmée le 23 novembre avec Espæce d’Aurélien Bory et autres festivités d’usage. La municipalité est maître d’ouvrage du bâtiment de 90 m de long sur 60 m de large, soit 6 900 m2 sur trois étages, dont le coût avoisinera les 30 millions d’euros (24,5 de la Ville, 3,3 de l’État et 2 de la Région), soit 5 de plus que le budget initial. Imaginé par LAN Architecture, l’édifice de béton teinté dans la masse sera anthracite, avec de gigantesques ouvertures vitrées de six mètres.

L’autoproclamée « scène européenne » y jouira d’un terrain de jeu digne de ses ambitions : deux black-box modulables d’une hauteur sous gril de 14 m et 11 m, avec ponts roulants sur toute la suface. La grande salle de 1 000 m2 compte 700 places assises descendant jusque dans une fosse, 1 000 debout grâce à son gradin rétractable. La petite, moitié moins vaste, contient 250 places réparties sur quatre modules aisément déplaçables pour former un bi ou quadri-frontal. Un hall de convivialité de 500 m2 accueillera l’espace billetterie ainsi qu’un bar-restaurant au mobilier dessiné sur mesure par l’architecte Umberto Napolitano. Une cloison mobile ouvre l’ensemble sur un patio disproportionné de 800 m2 dont l’usage reste à inventer.

À l’arrière, deux ateliers menuiserie et serrurerie sont à proximité d’une cour logistique semi-fermée. Bureaux administratifs et loges au premier étage sont réunis par un espace de convivialité. S’ajoutent une modeste salle d’échauffement avec miroirs et un atelier couture pour les costumes. Au second, la direction technique et l’équipe des relations avec les publics, le dernier étage étant dévolu aux locaux techniques. La directrice Barbara Engelhardt se « réjouit d’avoir des espaces modulables permettant de partager cet outil avec des artistes accompagnés dans des temps de recherche et de résidence ». Ils devraient pouvoir poser leurs valises plus longtemps grâce à des séries de représentations allongées, même si Le Maillon fonctionnera à budget constant.

Thomas Flagel

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°458

Crédit photo : LAN (Local Architecture Network) Paris

Grand Paris : Mains d’Œuvres emmuré

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manifestation

L’équipe de Mains d’Œuvres a été surprise par l’expulsion ordonnée par le préfet de Seine-Saint-Denis, mardi 8 octobre, sous une pluie battante. La directrice, Juliette Bompoint, affirme : « L’expulsion semblait lointaine et hypothétique, notamment à l’approche des élections municipales. De nombreux musiciens et comédiens créaient leur spectacle à Mains d’Œuvres. Leur matériel est bloqué, ce qui pourrait avoir des répercussions sur une centaine de représentations. » Chaque année, 250 artistes sont accueillis en résidence par les 70 salariés permanents et intermittents et 300 événements y sont organisés.

Quelques spectacles ont été annulés, notamment dans le cadre du festival de théâtre Fragment(s), d’autres sont déplacés. La veille de l’expulsion, six élus de la majorité de Saint-Ouen, dont l’adjoint à la culture, avaient présenté leur démission, dénonçant le manque de concertation du maire, William Delannoy (UDI). L’association occupait ce bâtiment de 4 000 m2 depuis 2001. En conflit avec le maire de Saint-Ouen, elle ne disposait plus de bail la liant au propriétaire, la Ville, depuis le 31 décembre 2017. Le tribunal de grande instance de Bobigny l’avait condamnée, le 2 juillet dernier, à quitter les lieux. à cinq mois des élections municipales, le préfet n’a pas attendu le jugement en appel pour procéder à l’expulsion.

L’avocat de l’association, Maître Péru, se demande : « Le préfet craignait-il une décision défavorable en appel ? Quant à l’huissier qui dresse l’inventaire du matériel resté à l’intérieur, saura-t-il identifier les œuvres ou le matériel technique ? » Une réunion s’est tenue le 9 octobre à la DRAC qui pourrait soit initier une médiation, soit aider à la recherche d’un autre lieu. Mais le maire a exclu de revenir sur sa détermination à utiliser le bâtiment pour un conservatoire. Son action a déclenché une vague d’indignation dans le milieu culturel. Mains d’Œuvres a reçu le soutien de nombreux autres lieux, organisations professionnelles, artistes, personnalités politiques, dont la maire de Paris ou le ministre de la Culture.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°458

Légende photo : Manifestation le 12 octobre, en faveur de Mains d’Œuvres
Crédit photo : François Lafite

Nanterre-Amandiers : vives inquiétudes avant le chantier

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Nanterre

A l’approche de l’ouverture du chantier de rénovation du Théâtre Nanterre-Amandiers, l’inquiétude s’accroît sur la poursuite de l’activité pendant les prochaines saisons. Les salariés craignent de devoir subir du chômage technique. Le directeur, Philippe Quesne, a annoncé qu’il ne solliciterait pas de renouvellement de mandat, après la fin 2020, mettant en avant les mauvaises relations avec le maire, dans une interview à Libération, en juillet. La Ville de Nanterre est maître d’ouvrage du chantier, or, déclare-t-il, « on sent une Ville pas du tout préoccupée de notre quotidien. Les incertitudes créent une tension absolue dans l’équipe ». Pour maintenir l’activité pendant les travaux, l’idée était de transformer les ateliers de construction de décors en deux salles de spectacle temporaires de 450 et 200 places, pour les programmations de 2020 à 2023. Les techniciens du théâtre ont bien préparé le déménagement de leur matériel pour permettre le démarrage du chantier, puis l’opération a été interrompue. Un local avait été trouvé pour installer l’atelier provisoire de construction de décors, mais le bail n’avait pas été signé. Philippe Quesne accuse : « Les études d’amiante réalisées trop tardivement repoussent la livraison des salles provisoires initialement prévue en mai 2020. »

Qui va louer les bureaux ? 
Davys de Picquigny, régisseur et représentant syndical Synptac-CGT, s’emporte : « Les engagements pris de part et d’autre ne sont pas tenus, on commence à entendre parler d’activité partielle pour une partie du personnel de l’atelier. » Autre sujet d’inquiétude : la prise en charge du coût de relogement des bureaux : « Demander à un théâtre de prendre sur ses fonds propres 60 bureaux à la Défense, je me demande ce qu’il restera de marge artistique », s’alarme Philippe Quesne. L’adjoint au maire chargé du dossier à la Ville, Jean-Paul Ciret, dédramatise : « Pour les ateliers, il fallait 1 600 m2 assez hauts de plafond. Ce n’est pas si facile et on a mis un peu de temps, mais on est tout près de finaliser avec le propriétaire. Quant aux bureaux, le déménagement est prévu dans seulement neuf mois. On a plusieurs pistes, mais il a toujours été prévu que les coûts soient pris dans le budget du théâtre. » L’élu parle de difficultés mineures, quand Philippe Quesne y voit une forme de désinvolture de la Ville : « Dans ces conditions, il se pourrait qu’on réclame une prolongation pour rester dans les murs plus longtemps. La concertation avait été formidable avec le programmiste Café programmation. Mais cette agence n’a pas souhaité poursuivre après la procédure de désignation. On en paye les conséquences. »

Philippe Quesne s’interroge sur le choix de l’architecte Snøhetta, qu’il estime motivé par des raisons de prestige. Il réclame une assistance à maîtrise d’ouvrage : « Le suivi du chantier est un travail usant pour les équipes et c’est un métier qui n’est pas le nôtre », souligne-t-il. Cette rentrée voit les départs de sa directrice adjointe, Solenn Le Guen, et du directeur technique, Michael Petit. Du côté des syndicats de salariés, Davys de Picquigny objecte : « La directrice adjointe, c’est le 47e départ, sur 56 permanents depuis l’arrivée de Philippe Quesne. Ces derniers temps, le personnel se rassemble régulièrement en AG. On entend parler de souffrance et d’injustice. » Jean-Louis Ramirez, secrétaire du CHSCT (comité hygiène, sécurité et conditions de travail) renchérit : « La commission de suivi des travaux était animée par la directrice adjointe. Cette instance ne fonctionne plus. Philippe [Quesne] délègue beaucoup pour se concentrer sur les productions. Et quand il est présent, il marche à l’énergie, remet en question des méthodes, des choix de politique d’entreprise. La communication dans Libération en juillet, n’a pas arrangé les choses. »

Un directeur en tuilage ? 
Les salariés rencontrés espèrent la nomination d’un directeur, en tuilage avec Philippe Quesne. Ce dernier déclare : « Il serait bon que la mise en concours se fasse dans des délais plus anticipés que d’habitude, dans ces circonstances, et surtout de ne pas décaler le calendrier à cause des élections municipales. » Jean-Paul Ciret assure : « Nanterre-Amandiers n’est pas un sujet annexe pour nous. Il nous tient à coeur et je vous rappelle qu’on y met plus d’argent que l’Etat ». Au moins un point sur lequel il rejoint Philippe Quesne qui promet, même si le bout de son mandat est désormais en vue, qu’il n’entend rien lâcher sur les fonctions (atelier décor, par exemple) et sur l’outil scénographique.

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°457

Légende photo : Le projet de rénovation du théâtre 
Crédit photo : Snøhetta

Une étude sur la domination masculine dans le jazz

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Kadri Voorand trio

Le constat est sans appel : les hommes constituent 75% des élèves des classes de jazz des conservatoires, 83% des enseignants et 85% des artistes programmés sur les scènes de jazz. Eloquents, ces chiffres sont tirés de l’enquête « La représentation femmes - hommes dans le jazz et les musiques improvisées » que viennent de publier AJC, Grands Formats et la Fneijma. Elle montre que, de l’enseignement à la scène, « le jazz et les musiques improvisées sont traversés par une nette division sexuelle du travail ». Aux hommes, l’expertise artistique et la maîtrise technique. Aux femmes, les postes organisationnels et relationnels. Il en est ainsi sur scène : le rôle des uns et des autres obéit à une répartition sexuée, qui prend appui sur des stéréotypes de genre.

Dans les grandes formations, les femmes représentent 83% des chanteurs, 12% des instrumentistes, et occupent des pupitres comme les cordes et les bois plus que les cuivres et les percussions. « Cette répartition est à l’oeuvre dès l’enfance et s’inscrit dans un processus de socialisation différencié des filles et des garçons », notent les auteurs de l’étude. Dans les équipes administratives, une ségrégation similaire est à l’oeuvre : les femmes sont plus nombreuses que les hommes à tous les postes sauf... à la direction. Plus touchées par la précarité, elles sont aussi plus impactées par leur situation familiale.

Une consolation : la conscience des inégalités semble avoir progressé et celles-ci sont reconnues comme construites et non naturelles. Reste à mettre en place les solutions. A combattre les préjugés, par l’encouragement des jeunes filles et la mise en lumière de modèles féminins. Parmi les mesures correctives, l’imposition de quotas est la plus controversée. Ses détracteurs font valoir des risques d’ingérence artistique et une dévalorisation des femmes recrutées sur leur sexe et non leurs compétences. Ses partisans insistent sur l’efficacité de la mesure, citant l’exemple des pays scandinaves.

David Prochasson

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°457

Légende photo : Kadri Voorand trio
Crédit photo : Eric Deguin
 

Restructuration au Quartz de Brest

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Le Quartz

Le maire de Brest, François Cuillandre, a annoncé le lancement de la rénovation du Quartz, scène nationale dirigée par Matthieu Banvillet. Le cabinet d’architectes Blond&Roux a été choisi pour piloter le chantier à partir de 2021. Le projet avait été annoncé il y a trois ans. Le bâtiment, qui date de 1988, sera entièrement restructuré et modernisé. Le projet de Blond&Roux met l’accent sur l’ouverture sur la ville, la modularité de l’équipement, des espaces plus conviviaux (foyer, suppression des escaliers monumentaux). L’équipement sera fermé pour les saisons 2021-2022 et 2022-2023 et l’activité de la scène nationale aura lieu hors les murs. Le retour dans les murs est prévu au printemps 2023. L’investissement est évalué à 15,7 millions d’euros TTC. Brest Métropole en prendra un tiers à sa charge, le reste se répartissant entre l’état, la Région Bretagne et le Département du Finistère.

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°457

Crédit photo : Blond&Roux

Financer la culture

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Financer la culture

Collectif

Ce nouveau numéro de Cahiers français examine en détail les modes de financement de la création culturelle, à l’aune des transformations en cours (ère numérique, raréfaction de l’argent public, territorialisation accrue des politiques…). Il est question ici des retombées de la culture dans l’économie, de la place donnée au mécénat, de la rémunération des artistes, mais aussi de l’essor des « majors » dans la révolution numérique… Avec les contributions de Françoise Benhamou, Guy Saez, Jean-Michel Tobelem ou encore Nathalie Heinich pour un tour d’horizon complet qui vaut aussi parce qu’il s’intéresse à tous les champs de la culture (patrimoine, arts visuels…).

La Documentation française, Coll. Cahiers français n°409, 132 pages, 8 €

Le Théâtre Paris-Villette retrouve son lustre

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Le Théâtre Paris-Villette en travaux

Le Théâtre Paris-Villette (TPV) a profité de l’été pour entamer d’importants travaux de rénovation qui se termineront fin septembre. Sur le parc de la Villette, ce bâtiment du XIXe siècle dévoile désormais les arches de pierre qui entourent la salle de spectacle. Cachées par des rideaux, elles sont visibles et isolées acoustiquement, ce qui permettra d’exploiter en même temps la grande salle dont la jauge passe de 200 à 226 places et la salle blanche (70 sièges), sans que les spectateurs ne gênent les représentations en circulant dans les espaces publics. « Nous allons pouvoir proposer une double programmation en soirée, prendre un peu plus de risques artistiques et allonger la durée des exploitations de 3 à 4 semaines », explique Valérie Dassonville, codirectrice.

De mai à septembre, les travaux ont consisté à rabaisser de 60 cm gradins et plateau, remplacer les sièges sur une pente plus forte, ou encore à transformer des escaliers en un accès en haut de la salle pour les retardataires. La salle est désormais numérotée, ce qui évitera les files d’attente. Le financement vient de la Région Île-de-France (130 000 €) et de la Ville de Paris (900 000 €), dont 750 000 issus du budget participatif. L’État, propriétaire des murs, a pris en charge la rénovation du dallage, portes et escaliers.

Adrien de Van, codirecteur, livre : « Lorsque nous sommes arrivés à la tête du théâtre en 2013, la question de l’état du bâtiment s’est posée, mais il avait déjà été fermé durant un an. Des fenêtres obstruées ont été ouvertes sur l’extérieur dans le nouveau foyer. Quant à la pierre, nous avons décidé – comme aux Bouffes du Nord – de ne pas la nettoyer dans la salle afin de garder la patine du temps et de ne pas écraser la scénographie des spectacles. » Prochaines étapes : la rénovation du bar et du  sous-sol qui pourrait accueillir un laboratoire de création dédié aux formes contemporaines pour la toute petite enfance.

Nicolas Dambre

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°456

Légende photo : Le Théâtre Paris-Villette en travaux
Crédit photo : Morgane Le Gall

Evreux : Valérie Baran prend les rênes du Tangram

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Valérie Baran

Valérie Baran, ancienne directrice du Tarmac à Paris, a pris la direction du Tangram à Evreux-Louviers, le 2 septembre. Cet établissement public de coopération culturelle réunit une scène nationale, la salle du Cadran (900 places), la scène de musiques actuelles le Kubb qui attend sa labellisation, le Forum à Louviers et le théâtre Jean Legendre au centre-ville d’Evreux. « J’ai la chance d’arriver au moment de la réouverture de ce bijou de théâtre à l’italienne, après sa rénovation », se réjouit Valérie Baran. C’est dans cette salle de 330 places que sera recentrée la programmation de la scène nationale. « L’idée est de développer des séries de 4 à 5 jours tout en gardant la possibilité de programmer au Cadran, et de développer l’activité économique de palais des congrès à travers des salons, des événements, afin d’alimenter les ressources propres de l’établissement », précise Valérie Baran qui veut aussi investir dans la création et l’accompagnement, avec des résidences de création.

La saison qui vient de s’ouvrir a été préparée par Christian Mousseau-Fernandez dont la fin de mandat avait été compliquée par une confusion entre tutelles sur l’orientation artistique et la gouvernance de l’établissement. L’épisode est désormais classé avec l’arrivée de Valérie Baran qui entend bien prolonger le festival Dédale(s) créé par son prédécesseur et dédié à la jeunesse. « À partir de 2021, nous transformerons Dédale(s) en festival Anthropocène qui traitera de cette période particulière marquée par l’empreinte de l’homme sur l’environnement. » Alban Legrand reste directeur délégué aux musiques actuelles. Valérie Baran tient aussi à maintenir en vie le comité de lecture du Tarmac entre l’Île-de-France et la Normandie, signe de son attention aux écritures contemporaines.

Yves Perennou

En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°456

Crédit photo : Le Tangram