Aller au contenu principal

Biblioscènes

Agir par la culture. Acteurs, enjeux et mutations des mouvements culturels

Biblioscènes
Image
Agir par la culture

Par Lionel Arnaud

Professeur de sociologie à l’Université Toulouse-3 et membre du laboratoire des sciences sociales du politique, Lionel Arnaud a un large champ d’études, allant de la sociologie de l’action culturelle aux politiques de développement des mouvements culturels, en France et à l’étranger. À ce titre, il observe depuis plusieurs années la manière dont les projets culturels dits participatifs naissent et se développent en différents contextes et territoires. Dans cet ouvrage, il s’intéresse à l’histoire de l’éducation populaire en France et à la manière dont celle-ci a cessé de se diffuser dans la politique culturelle de l’état. Pour lui, «l’agir culturel» renvoie à des considérations tout à la fois matérielles, technologiques, relationnelles et symboliques, à la culture, bien sûr, mais aussi aux pratiques de sport et de loisir.

Outre une longue introduction historique, très référencée, l’ouvrage propose aussi de poser de nouveaux enjeux pour «l’agir culturel». Il évoque alors les droits culturels, la notion de ville créative, deux piliers de cet agir commun pour les années à venir, sans nier en corollaire l’existence d’un possible «cultural washing», à l’image de l’instrumentalisation institutionnelle de l’écologie et du développement durable. Agir pour la culture est un ouvrage ambitieux, nourri de nombreuses références, qui réinterroge avec une vraie modernité des concepts que nous pensons tous, à tort, connaître et maîtriser. L’éducation populaire et l’action culturelle prennent ici un tout autre sens.

Éditions de l’Attribut, 322 pages, 15,50 €

Chiffres clés de la culture 2018 

Biblioscènes
Image
Chiffres clés de la culture 2018 

Cette édition 2018 des Chiffres clés de la culture et de la communication offre, à travers 35 fiches synthétiques structurées en six grands chapitres, une représentation chiffrée indispensable à l’approche des enjeux du secteur. On y lit notamment que 42 millions de Français sont allés au cinéma en 2016, que les cinq théâtres nationaux ont enregistré près de 764 000 entrées pour la saison 2015-2016 et les 70 scènes nationales plus de 2,4 millions d’entrées. Mais aussi, nouveaux usages obligent, que parmi les 88% d’internautes que compte aujourd’hui la population française, huit sur dix ont consommé des biens culturels sur Internet au cours des douze derniers mois.

Coédition Deps – ministère de la Culture / Presses de Sciences Po, 288p., 12 €.

Usages de la culture et population pénale

Biblioscènes
Image
Usages de la culture et population pénale

Delphine Saurier

L’ouvrage de Delphine Saurier déconstruit les idées reçues en montrant comment une vision exigeante de l’art et de la culture peut trouver sa place et son utilité auprès de la population carcérale. Depuis plusieurs décennies, les pouvoirs publics nourrissent une série de réflexions à la fois sur la place de l’art et de la culture dans la société, et sur le sens de la peine et le rôle de certaines institutions pénales, telles que la prison. Cet essai dresse donc un tableau actualisé de ces expériences, des dispositifs à l’œuvre et des évolutions dans ce champ investi par le ministère de la Culture comme par les opérateurs, en témoignent les récentes expériences d’Olivier Py à Avignon ou de Joël Pommerat à Arles.

L’Harmattan, Coll. Logiques sociales, 170 p., 2018, 18 €.

Diversité des publics et des appropriations d’une offre culturelle plurielle

Biblioscènes
Image
Diversité des publics

La Cité de la musique-Philharmonie de Paris 

Wided Merchaoui, Loup Wolff

Cette étude, réalisée à la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, s’oriente dans l’offre culturelle plurielle proposée par l’établissement distingue une moitié de ces publics, pour laquelle la fréquentation de l’établissement s’organise prioritairement autour de l’offre de concerts, et une autre moitié manifestant une approche beaucoup plus mixte (associant donc l’offre d’expositions, muséale ou d’activités). Six groupes distincts de publics se détachent. Ces profils variés dessinent la pluralité des modalités d’appropriation de la programmation de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, en lien avec les parcours individuels des publics. On y distingue plusieurs catégories de publics fréquentant l’équipement parisien : les spectateurs mélomanes classiques (25% du public), les spectateurs mélomanes éclectiques (24%), les visiteurs occasionnels (23 %), les spectateurs participants (13 %), les néo-visiteurs (11%), les étrangers experts (4 %). Si près de la moitié du public (49 %) fréquente l’établissement pour son offre de concerts, l’autre moitié (51%) a une approche plus diversifiée de l’offre. Une enquête intéressante sur les premiers résultats d’un lieu qui affiche une forte ambition de démocratisation culturelle.

Deps – ministère de la Culture. Coll. Culture études, 2018, 20 p, téléchargement gratuit en ligne.

L’éducation artistique dans le monde

Biblioscènes
Image
L'éducation artistique dans le monde

Collectif, sous la direction d’Eric Fourreau

 

Cet ouvrage singulier se parcourt comme une invitation au voyage en territoire d’enfance, là où s’éprouvent de nouveaux dispositifs de médiation et d’interaction entre les artistes et les jeunes publics, partout dans le monde. S’ouvrant sur les contributions d’Emmanuel Wallon et Alain Kerlan, il s’évade ensuite au gré des contributions de professionnels de la culture et d’universitaires dans la restitution de projets et de méthodologies souvent très innovants. Les pratiques d’inclusion sociale en Espagne et au Portugal, l’apprentissage collectif de la musique à l’école primaire en Allemagne, la création collective au Chili ou la transmission au Burkina-Faso sont autant d’ouvertures sur un ailleurs qui, au fil des lectures, réinterroge les pratiques professionnelles. À noter, en fin d’ouvrage, un focus sur quelques expériences inspirantes, en France également, qu’il s’agisse du tout nouveau réseau Rêves dans le Vaucluse ou du Passeport pour l’art expérimenté à Toulouse.

 

Éditions de l’Attribut, 324 pages, 20 €.       

Qu’ils crèvent les critiques !

Biblioscènes
Image
Qu'il crèvent les critiques

Jean-Pierre Léonardini 

 

Journaliste et critique dramatique à L’Humanité, Jean-Pierre Léonardini jette un œil amusé, et un brin désabusé, sur son activité de près de cinquante ans auprès de la scène théâtrale. «Le temps est venu de me pencher sur l’espèce de forcerie que constitue cette accumulation de spectacles, saison après saison, et qui ont donné lieu à une accumulation de papiers en un domaine dont la nécessité sociale s’avère de plus en plus aléatoire», écrit-il. La plume est alerte et traverse l’actualité du théâtre comme celle du monde (la chute du bloc communiste, l’attentat de Charlie Hebdo, les différentes élections présidentielles, les inévitables polémiques du Festival d’Avignon…).

 

Les Solitaires intempestifs, 192 pages, 14 €

Formes artistiques et pratiques culturelles

Biblioscènes
Image
Formes artistiques et pratiques culturelles

Enjeux théoriques et politiques

 

Jean Caune

 

Jean Caune, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, propose dans ce nouvel ouvrage des moyens conceptuels pour franchir la frontière mobile entre l’art et son contexte ou «arrière-plan» culturel. Une réflexion sur l’éternel débat sur l’impossibilité de penser la culture sans une pensée de l’art. Un ouvrage utile aux médiateurs, aux passeurs, qui souhaiteraient approfondir cette question.

 

L’Harmattan, Coll. Logiques sociales, 208 pages, 21,50 €

Transmettre

Biblioscènes
Image
Transmettre

Art – Pédagogie – Sensible

 

Collectif

 

L’ouvrage réunit de nombreuses contributions écrites ou transcriptions d’entretiens avec des artistes, des pédagogues et des universitaires, tous interrogeant ici, à leur endroit, la question de la transmission de l’art. Il est donc question des présences d’artistes à l’école (et jusqu’à l’université) mais aussi de formation. Celle des artistes au sein des grandes écoles d’art, comme celle des futurs professeurs, mériterait d’être un peu plus qualifiée, comme on le devine à la lecture de cet ouvrage collectif. Huit séminaires de travail, à Lyon et à Nantes, ont nourri cette recherche qui invite résolument à l’action. Parmi les intervenants, on note la présence des incontournables pédagogues que sont Philippe Meirieu et Alain Kerlan, mais aussi les points de vue des artistes Maguy Marin et Julie Nioche, ou encore du directeur de l’Ensatt, Thierry Pariente. «En France, on dissocie artiste et professeur», regrette le compositeur Henri Tournier dans une phrase mise en exergue de ce nouvel opus paru aux éditions de l’attribut. Les textes compilés ici ont été recueillis lors de séminaires organisés entre autres par le Pont supérieur, à Nantes, et par l’Ensatt, à Lyon. La question de la place de l’artiste à l’école y est centrale, comme l’explique la comédienne et metteuse en scène Daria Lippi : «C’est très périlleux, et spécialement pour les artistes de la scène, dont l’œuvre n’est pas un objet. Une chose est d’utiliser les compétences de l’artiste dans un autre but (éducatif, thérapeutique, social…), une autre est la réalité de notre champ artistique, qui se fait en présence d’un public, sans autre médiateur que nous-mêmes. Nous sommes intrinsèquement des “médiateurs” quand nous représentons un spectacle».

 

Éditions de l’attribut, 304 pages, 16 €