Quelle stratégie pour cette nouvelle saison ?

    Anne-Sophie Boulan

    Les artistes s’attendent à vivre une « saison en enfer », tant la diffusion s’est réduite. Et si nul n’a de solution à la crise actuelle, beaucoup tentent de trouver un nouveau modèle économique.

    Tous le reconnaissent aujourd’hui, à l’heure de la rentrée : Avignon fut cet été comme une parenthèse enchantée, le lieu où l’on partageait, certes, ses inquiétudes, mais où chacun profitait également de l’instant pour alléger quelque peu la charge mentale qui pèse depuis des mois, voire des années. « On a tenté de vivre au présent, sans trop penser à demain. Mais la peur de l’avenir était omniprésente, se souvient Olivier Saksik, relations presse et relations extérieures chez Elektronlibre. C’est ma vingt-cinquième rentrée et je crois que, définitivement, on nous dit que nous ne sommes pas essentiels. » En juillet, à la suite d’une enquête, Lapas a pu témoigner d’un « effondrement du secteur artistique entre la saison 2025-2026 et les deux saisons précédentes, avec une baisse d’activité cumulée de 45 % ». Aucune compagnie n’échappe à ce phénomène. Au mieux, on s’estime chanceux de « passer pour le moment entre les gouttes, estime Nicolas Bonneau, directeur artistique de la compagnie La Volige. Avec Monte-Cristo, qui tourne depuis deux ans, nous sommes sans doute “tombés” dans la bonne case, au bon moment, dans le contexte de prudence des programmateurs. Et cela nous permet aussi d’avoir une bonne production pour la prochaine création. Mais les deux autres projets, plus difficiles d’accès, ont fait un tiers de dates en moins qu’espéré. Sujets jugés trop compliqués, interventions des élus ou autocensure des programmateurs qui semblent de plus en plus perdus, ils en ont marre des sujets féministes… »

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    Par Cyrille Planson

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    Légende photo : Anne-Sophie Boulan, chargée de développement et de conseil

    Crédit photo : D. R.