Le SNSP appelle à un rééquilibrage des contrats

    Frédéric Maurin et Cécile Le Vaguerèse-Marie

    Le Syndicat national des scènes publiques (SNSP) a vivement réagi à la lettre ouverte, « Pour que le spectacle vivant ne disparaisse pas de nos territoires », adressée le 30 avril aux directeurs de théâtres municipaux (La Lettre du Spectacle 471 bis). Dans ce courrier, les producteurs s’inquiétaient de voir des structures anticiper leur fermeture jusqu’à la fin de l’année et réclamaient leur soutien. « On est tombés de notre chaise », avoue la coprésidente Cécile Le Vaguerèse-Marie, qui déplore d’avoir été interpellée sans concertation préalable. Le syndicat comprend les inquiétudes des producteurs.

    « Si, aujourd’hui, certaines municipalités ne souhaitent pas rouvrir leur théâtre avant janvier 2021, c’est bien souvent en désaccord avec la position de leur directeur ou directrice », observe le SNSP. Mais il défend ses spécificités et la nécessité d’imaginer d’autres modes de production et de diffusion. « Nos théâtres portent des projets de démocratisation culturelle et d’émancipation citoyenne. Nous veillons à respecter un juste équilibre des propositions artistiques en laissant une place au divertissement commercial. Mais on ne peut pas être trop gourmand avec l’argent public », préviennent les coprésidents Frédéric Maurin et Cécile Le Vaguerèse-Marie qui réclament un dialogue transparent avec les organisations de producteurs.

    Selon eux, la crise actuelle doit être l’occasion de réajuster les rapports économiques de la filière, de l’artiste jusqu’au programmateur. Faire plusieurs représentations d’un même spectacle en vue de limiter les jauges et répartir les spectateurs ? Le SNSP souscrit à cette proposition mais demande à revoir les prix de cession. « Nous sommes un service public qui gère du déficit, avec des capacités de billetterie limitées. Quand on fait deux représentations, sur un tiers de jauge, on creuse trop de déficits », assure Frédéric Maurin, coprésident du SNSP, qui plaide pour un meilleur partage des risques et des profits, avec des contrat de coréalisation.

    David Prochasson

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°473

    Légende photo : Frédéric Maurin et Cécile Le Vaguerèse-Marie

    Crédit photo : D. R.