
À rebours de nombreuses collectivités, la Bretagne, la Seine-Saint-Denis et la Ville de Nantes ont maintenu, voire renforcé, leur soutien à la culture. Mais disposent-elles encore d’une réelle marge de manœuvre ?
Le 12 décembre 2024, sans connaître encore l’ampleur de l’effort budgétaire à venir, la Région Bretagne adopte un budget primitif sanctuarisant la culture, les langues et le sport. « C’est un choix politique fort que le président de la Région a pris très vite avec le soutien de tous les élus », souligne Gaëlle Le Stradic (Bretagne sociale, démocrate et écologiste), vice-présidente chargée de la culture. Pour maintenir le montant alloué à la culture (28 millions d’euros hors patrimoine), la Région a dû tailler ailleurs, reportant ou supprimant certaines actions. Mais, même si la région a élagué son budget de 43 millions d’euros, le message est clair : « En Bretagne, la culture n’est pas une variable d’ajustement. »
Dans un contexte « d’asphyxie financière », marqué par un désengagement progressif de l’État et une sous- compensation des charges transférées (estimée à 434 millions d’euros pour l’année 2025), la Seine-Saint-Denis affiche un soutien constant à la culture. Stéphane Troussel (socialiste), président du Département, revendique « un budget de combat », rendu possible grâce à « une maîtrise rigoureuse des dépenses », permettant d’augmenter l’emprunt. Le budget passe de 18,8 millions d’euros en 2021 à 20 millions d’euros en 2025. Cette hausse, « bien que modeste en apparence », témoigne d’un « effort remarquable », au moment où les finances des départements dévissent. Autre particularité notable : 95 % des crédits (dont 80 % en subventions de fonctionnement) sont alloués sous forme de subventions directes aux acteurs du territoire.
[...]
Lire la suite dans La Scène n°117 - Juin 2025
Par Arzelle Caron
Légende photo : Aymeric Seassau, adjoint à la maire de Nantes, délégué à la culture
Crédit photo : Michael Meniane