Le Maillon : ouverture en novembre

    Le Maillon

    Si le 1er octobre le président de la République profitait des 70 ans du Conseil de l’Europe pour inaugurer le nouveau Théâtre du Maillon, l’équipe devra attendre début novembre pour en prendre possession. La fin des travaux, promise au début du printemps 2019, est soumise à l’urgence de l’accueil des spectateurs lors d’une pendaison de crémaillère programmée le 23 novembre avec Espæce d’Aurélien Bory et autres festivités d’usage. La municipalité est maître d’ouvrage du bâtiment de 90 m de long sur 60 m de large, soit 6 900 m2 sur trois étages, dont le coût avoisinera les 30 millions d’euros (24,5 de la Ville, 3,3 de l’État et 2 de la Région), soit 5 de plus que le budget initial. Imaginé par LAN Architecture, l’édifice de béton teinté dans la masse sera anthracite, avec de gigantesques ouvertures vitrées de six mètres.

    L’autoproclamée « scène européenne » y jouira d’un terrain de jeu digne de ses ambitions : deux black-box modulables d’une hauteur sous gril de 14 m et 11 m, avec ponts roulants sur toute la suface. La grande salle de 1 000 m2 compte 700 places assises descendant jusque dans une fosse, 1 000 debout grâce à son gradin rétractable. La petite, moitié moins vaste, contient 250 places réparties sur quatre modules aisément déplaçables pour former un bi ou quadri-frontal. Un hall de convivialité de 500 m2 accueillera l’espace billetterie ainsi qu’un bar-restaurant au mobilier dessiné sur mesure par l’architecte Umberto Napolitano. Une cloison mobile ouvre l’ensemble sur un patio disproportionné de 800 m2 dont l’usage reste à inventer.

    À l’arrière, deux ateliers menuiserie et serrurerie sont à proximité d’une cour logistique semi-fermée. Bureaux administratifs et loges au premier étage sont réunis par un espace de convivialité. S’ajoutent une modeste salle d’échauffement avec miroirs et un atelier couture pour les costumes. Au second, la direction technique et l’équipe des relations avec les publics, le dernier étage étant dévolu aux locaux techniques. La directrice Barbara Engelhardt se « réjouit d’avoir des espaces modulables permettant de partager cet outil avec des artistes accompagnés dans des temps de recherche et de résidence ». Ils devraient pouvoir poser leurs valises plus longtemps grâce à des séries de représentations allongées, même si Le Maillon fonctionnera à budget constant.

    Thomas Flagel

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°458

    Crédit photo : LAN (Local Architecture Network) Paris