Les limites du Pass culture collectif

    Frédéric Maurin

    Le Pass culture se déploie vers des offres collectives. « Une mauvaise réponse à une bonne question, celle de l’éducation artistique et culturelle », note Frédéric Maurin, président du Syndicat national des scènes publiques, qui s’inquiète d’une « agenciarisation des politiques publiques qui échappent à la représentation démocratique. Le risque : la perte du lien entre les opérateurs culturels et les professionnels de l’enseignement. Ces derniers étaient autonomes dans leurs choix, et nous avions tissé ces liens et des partenariats durant des années. Quid de l’expertise dans le choix des propositions artistiques ? ».

    L’USEP-SV semble satisfaite des récentes orientations, considérant que le changement d’usage « vers une pratique collective constitue une évolution favorable », mais son président Nicolas Dubourg note que « cela reste initialement un mauvais modèle », réclamant depuis longtemps une évaluation annuelle. « La seule chose qu’on entend, ce sont les éléments de langage de la ministre, on n’a jamais aucun chiffre. Alors qu’on parle quand même de service public. »

    Aurélie Hannedouche, déléguée générale du Syndicat des musiques actuelles, note : « Les offres collectives du Pass ne doivent pas entrer en concurrence avec les actions que mènent déjà des salles et festivals du SMA. Le pass ne doit pas être un catalogue pour les enseignants qui favoriserait les plus offrants ». Le Pass pourrait provoquer un effet d’aubaine, des équipes artistiques créant en fonction des œuvres aux programmes des établissements d’enseignement.

    Nicolas Dambre et Nicolas Mollé

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°522

    Légende photo : Frédéric Maurin

    Crédit photo : D. R.