
Inflation, réglementation, concurrence, baisse des aides publiques, aléas naturels… Les festivals sont pris en étau entre plusieurs difficultés. Quelques alternatives sont envisageables.
L’augmentation des cachets artistiques est une antienne connue, notamment dans le secteur des musiques actuelles. Les festivals en seraient les responsables et les victimes, les têtes d’affiche profitant des événements estivaux pour demander des cachets toujours plus importants. Le phénomène s’est accru depuis quelques années avec des tournées d’artistes anglo-saxons passant par des stades et arenas l’été et non plus en festivals, qui n’en ont plus les moyens. Selon Malika Séguineau, directrice générale du syndicat Ekhoscènes, « beaucoup d’artistes préfèrent avoir leur seul public, et ce dernier veut voir son artiste favori avec sa communauté dans un lieu dédié pour un concert dans son intégralité. Nous le regrettons, mais c’est à nous de réinterroger l’objet festival ».
Plusieurs événements ont fait le choix de se passer des têtes d’affiche, comme les Suds à Arles, dont le directeur, Stéphane Krasniewski, est aussi président du Syndicat des musiques actuelles. Il analyse : « Face à cette inflation des coûts artistiques, soit les festivals relèvent le prix du billet – mais ils tentent de rester accessibles – soit ils augmentent leur jauge, ce qui n’est pas dans l’air du temps. Certains ont décidé de réduire leur nombre de jours, de devenir biennaux ou de se diversifier dans des activités à l’année. » Les concerts des têtes d’affiche sont de plus en plus gourmands en moyens techniques. Les festivals ne peuvent les accueillir dans les mêmes conditions que des stades. Une réflexion doit être menée entre organisateurs, producteurs, artistes et public. L’expérience festivalière est tenue de se démarquer de celle d’un stade.
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Par Nicolas Dambre
Légende photo : Au Festival de Marseille, la direction multiplie les projets avec les habitants pour s’ancrer sur le territoire.
Crédit photo : Pierre Gondar