La féroce répression de Gênes revisitée

    Peanuts

    L’adaptation par Florian Sitbon de Peanuts, qui a été donnée du 7 au 28 juillet à La Scierie d’Avignon, est liée au parcours de Vincenzo Vecchi. Ce militant risque douze ans de prison pour avoir simplement participé au contre-sommet de Gênes en 2001. Avant avis en octobre de la cour de cassation, la Cour de justice de l’UE vient de valider le principe de son extradition vers l’Italie, après qu’il ai été arrêté en août 2019 dans un petit village breton. Texte en deux parties qui voit une bande de post-adolescents tuer le temps dans un appartement puis se retrouver des années plus tard, les uns policiers, les autres manifestants, au cœur d’une spirale de violences, Peanuts est signé du dramaturge italien Fausto Paravidino.

    « Il m’a lui même dit que d’habitude, il n’est pas content des adaptations, relève non sans fierté Florian Sitbon, par ailleurs, conseiller de Paris sous étiquette PS. Cette version a ceci de particulier qu’elle a été réalisée avec le soutien du dispositif d’insertion professionnelle du Studio de formation théâtrale de Vitry-sur-Seine, dirigé, comme la compagnie Darius, par le metteur en scène. « Nous sommes un organisme de formation professionnelle labellisé OPCA, AFDAS et Pôle emploi, le Studio existe depuis 17 ans », poursuit Florian Sitbon. Il a donc été créé quelques années après un événement éclipsé par le 11 septembre 2001, qui sert de toile de fond à Peanuts. La même année, lors du G8 à Gênes les 20 et 21 juillet, la police italienne avait mis à mort un manifestant, torturant et blessant aussi plusieurs centaines de personnes.

    Nicolas Mollé

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°521

    Légende photo : Peanuts, comédie jumelle de Genova 01.

    Crédit photo : D. R.