Etude : menaces sérieuses sur les associations culturelles

    opale

    Opale, structure de soutien au développement et la professionnalisation des structures artistiques et culturelles, a lancé une enquête « flash », du 17 avril au 6 mai auprès d’un échantillon représentation de 800 associations culturelles employeuses, sur un total de 40 000 structures de ce type en France. 67 % des enquêtés se situent dans le champ du spectacle vivant et représentent un chiffre d’affaires total de plus de 5 milliards d’euros dont 2,3 milliards de subventions publiques et 2 milliards de recettes d’activité. Près des trois quarts des subventions publiques dans l’activité du spectacle vivant viennent des collectivités. La crise liée au Covid-19 a été aggravée par « la forte concentration saisonnière d’une partie de l’activité culturelle », note l’étude qui ajoute : « Le report d’activités et d’événements laisse craindre une saison 2020-2021 sous tension, à la fois densifiée et différée, avec des effets de concurrence accrus et des conséquences pour l’ensemble des associations culturelles employeuses ».

    L’étude estime qu’une baisse de 50 % de l’activité sur l’année entraînerait une perte de 1,5 milliard de recettes propres. Leur survie dépendra des subventions. Or un quart d’entre elles ne disposent pas d’aides au fonctionnement. « Sans perspective claire, il leur est difficile de déposer des demandes de subvention pour 2020 ou 2021. On peut supposer qu’il y a un risque non négligeable de baisse de volume de subventions », écrivent les auteurs Cécile Offroy, Priscilla Martin et Luc de Larminat. Des risques qui vont provoquer une tension sur l’emploi, avertissent-ils. Les 40 000 associations emploient environ 350 000 salariés. Au-delà des possibles faillites et de disparitions d’associations, la situation menace les droits culturels et le respect de la diversité des expressions culturelles. Opale propose des pistes : la garantie de paiement des équipes en cas d’annulation,  le renforcement de l’accompagnement, la protection des travailleurs en situation précaire, la mise en réseau des associations, plus de solidarités et de coopérations, un travail permanent d’observation participative et partagée.

    Yves Perennou

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°472

    Crédit photo : D. R.