Les compagnies ultramarines face à la crise

    Léone Louis

    Ces équipes artistiques ont surtout souffert de la rupture des liens avec les diffuseurs basés en métropole ou dans leur zone géographique.

    Lorsque la pandémie est survenue, toutes les compagnies ont dû interrompre leur travail de création et tabler sur de futurs reports en diffusion. Partageant les mêmes difficultés, celles établies en outre-mer en ont également traversé d’autres, imputables notamment à l’insularité. En production, les collaborations qu’elles avaient l’habitude de nouer avec des artistes vivant en métropole ou dans leur environnement voisin ont été stoppées net en raison de la suspension du trafic aérien.

    La compagnie jeune public Baba Sifon (La Réunion) a été contrainte de décaler un projet mené avec une autrice mauricienne, tandis que la compagnie Christiane Emmanuel (Martinique) a vu le planning de son futur spectacle, qui comprenait deux artistes métropolitains, chamboulé. « Nous avions prévu que l’équipe se retrouve tantôt en métropole, tantôt en Martinique, relate l’administratrice, Céline Baltide. Nous réservions des billets d’avion échangeables, mais au tarif plus élevé, ce qui a impacté le budget de production. » Ce n’est qu’en mars 2021 qu’elle a réussi à mener à bien trois étapes de création, deux en Martinique et une au Centre chorégraphique national de Tours. Heureusement, les deux compagnies ultramarines ont bénéficié des mesures Covid (activité partielle, année blanche pour les intermittents, plan de relance) et se sont efforcées d’amortir les pertes financières.

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    Par Marie-Agnès Joubert

    Légende photo : Léone Louis, directrice artistique de la compagnie Baba Sifon (La Réunion) 

    Crédit photo : D. R.