La circulation des oeuvres chorégraphiques est très faible, que faudrait-il changer ?

    Marie Roche

    La circulation des œuvres chorégraphiques reste une gageure. Les professionnels s’interrogent.

    La catastrophe tient en quelques lignes introductives de l’étude de l’ONDA parue en octobre dernier (voir La Scène n°95). Pour rappel, le nombre moyen de représentations par spectacle de danse est d’environ 5,2 par an, la médiane oscillant entre 2 et 3. 62 % des spectacles sont diffusés au plus cinq fois en cinq ans ; 24 %, une seule fois ; un lieu de diffusion propose 2 représentations par an d’un même spectacle ; 38,5 % des lieux n’ont diffusé qu’une seule représentation de danse au cours des 5 ans. « Le mal est profond, analyse Marie Roche, directrice du CDCN Le Pacifique à Grenoble (38). Il y a toujours cette question du public qui nous colle à la peau et nous fait du mal. On nous dit encore que la danse ça peut faire peur, alors qu’on voit bien quand on fait des projets avec la population, quand on sort du cadre, quand on crée des événements, ça fonctionne ! » Est-ce une peur liée au corps ?  Marie Roche le croit : « En France, le rapport au corps est très conservateur. Or, la danse est souvent plus que spectacle, elle se fait expérience qui fonde une mémoire. Elle est à ce titre plus que jamais nécessaire, elle suscite une empathie kinesthésique.  Mais le corps dans sa liberté de mouvement est sensoriel et l’époque contraint beaucoup. »  

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    Par Anne Quentin

    Légende photo : Marie Roche, directrice du CDCN Le Pacifique

    Crédit photo : Pascale Cholette