
Après dix ans au développement des entreprises au Festival d’Aix-en-Provence, Céline Saad est responsable du mécénat et des partenariats au Festival d’Avignon depuis novembre 2023. Elle commente les actions menées, les ambitions et la teneur de ces soutiens.
En deux ans, le Festival d’Avignon a doublé le montant du mécénat (8 % des recettes). À quoi est dû ce succès ?
En effet, son montant est autour de 1,6 millions d’euros, 80 % provenant d’entreprises et fondations d’entreprise et 20 % de particuliers. Ce succès est dû à notre engagement envers le projet de Tiago Rodrigues de diversifier les ressources propres du festival, en particulier en fortifiant le mécénat. De là, nous avons rapproché nos partenaires existants, comme le groupe Crédit coopératif, et développé avec eux de nouveaux projets. Quant à cette année, elle est marquée par la poursuite des engagements de la fondation d’entreprise Hermès et de Van Cleef & Arpels pour la transmission et le soutien à l’émergence, mais aussi par le renforcement des mutualisations du groupe AXA. Déjà Grand mécène de la FabricA pour la période 2024-2026, AXA a renforcé son financement en devenant le Grand mécène de cette édition 2025 qui invite la langue arabe.
Comment cette évolution s’est-elle faite ?
Au départ, il s’agit d’un partenariat local, porté par une agence AXA du territoire, qui a accompagné le développement de cette relation de façon ambitieuse. Le groupe a d’abord souhaité appuyer son soutien sur le projet de la FabricA, dans sa dimension d’outil de production toute l’année, de permanence artistique sur le territoire, et d’engagement environnemental au festival. Et pour l’édition 2025, il a été à l’écoute de nos besoins. Nos engagements avec les entreprises se font souvent ainsi. Avec l’idée de les faire grandir sur des projets de création, d’innovation, d’accessibilité à la culture qui nous tiennent à cœur, de les ancrer sur le temps long.
Quels sont les objectifs ?
L’axe principal est le développement de projets avec des entreprises et des fondations d’entreprise. Un autre, encore émergent, est l’accompagnement par des grands donateurs (un don au-delà de 10 000 €) sur des projets spécifiques, comme celui de la carrière de Boulbon. Dernier axe, envisager la question de la pluriannualité avec chacun de nos partenaires. Elle permet une continuité dans nos objectifs de mécénat et d’avoir une visibilité financière et budgétaire sur plusieurs années.
Comment concilier quantité et qualité des mécénats ?
Le mécénat est une question à la fois d’incarnation du projet et de relations humaines. Donc, on veille à enrichir celles-ci tout au long de l’année, en associant nos mécènes à d’autres moments que le festival : dans l’activité pérenne de la FabricA, dans nos actions de transmission auprès des publics scolaires, ou encore par des rencontres sur une date de tournée d’un spectacle.
Propos recueillis par Hanna Laborde
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°581
Légende photo : Céline Saad
Crédit photo : D. R.