Bénévoles : les recruter et... les garder

    Marie-Claire Martel

    Les associations culturelles peinent à recruter des bénévoles pour un festival. Le point en quelques pistes d’explications et débuts de solutions.

    Il y a péril en la demeure sur le sujet des bénévoles dans les associations culturelles. La Cofac (Coordination des fédérations et associations de culture et de communication) publiait cet été une étude que sa présidente, Marie-Claire Martel, résumait ainsi : « Alors que pendant longtemps, notamment avant le covid, 10 % de bénévoles partaient chaque année d’une association culturelle et 10 % arrivaient. Désormais, 30 % partent et pour toujours, et 10 % arrivent. » Par ailleurs, 43 % des associations culturelles ont perdu des responsables et la moitié ne parviennent pas à les remplacer. Le déficit se creuse donc au point parfois de voir certaines d’entre elles disparaître (comme des fanfares), même si ça reste, dit-elle, « un épiphénomène ».

    L’enjeu est donc de rendre plus attractif cet engagement. Car il faut lutter contre des vents contraires, dont celui – majeur – de l’allongement de la durée du travail. Nadine égéa, présidente de la FATP (Fédération d’associations de théâtre populaire) et de l’ATP de l’Aude est très inquiète de voir disparaître ces contingents d’enseignants du 1er degré qui prenaient leur retraite à 55 ans et s’engageaient tous dans des associations. « Ce n’est pas le désir pour le bénévolat » qui s’amoindrit, selon elle, mais la capacité à avoir du temps pour s’y consacrer pleinement : « Certains regrettent de ne pouvoir ne serait-ce que lire les e-mails qu’ils reçoivent. » Et selon Marie-Claire Martel, c’est le « bénévolat d’engagement qui est le plus menacé », car la responsabilité ne cesse de croître : 57 % des présidents d’associations disent que leur premier travail est de trouver des financements, « cela occupe trop de temps et prend le pas sur le plaisir à mener un projet ; les contraintes et la responsabilité juridique liées à la fonction d’employeur sont également de plus en plus grandes », pouvant mener à un « burn-out associatif ». 

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    Par Nadja Pobel

    Légende photo : Marie-Claire Martel, présidente de la Cofac

    Crédit photo : Julien Pebrel