Ce n’est pas tant la forme des retours qui interroge les artistes, mais plutôt la manière d’en obtenir. Ceux que nous avons rencontrés en manque cruellement.
Discuter avec de potentiels diffuseurs de visu, en visio, au téléphone, par e-mail… La manière importe peu pour les artistes que nous avons questionnés, car toutes et tous disent à quel point ils sont en déficit de retours. À une précision près : « Le dialogue est très articulé avec les partenaires en production », selon Maïanne Barthès, associée à la Comédie de Saint-Étienne et dont la dernière création en date, Mélancolikea, a été accompagnée aussi par la Comédie de Valence et Les Célestins–théâtre de Lyon. « Les échanges ont été précieux, longs, constructifs, critiques. Parfois, des doutes ont été émis sur des points précis et j’ai choisi de modifier ou pas ce qui avait été soulevé. » Mais hors de ce cadre privilégié, elle reconnaît que, notamment au tout début de sa carrière, elle a fait « face à des retours très intrusifs, déstabilisants, voire violents ». Une programmatrice lui a même conseillé, à l’oral, et « gentiment » d’arrêter sa carrière. « J’étais très soutenue par ailleurs, mais ça aurait pu être bloquant. »
Début de carrière ou pas, Pierre Galotte, codirecteur de la compagnie des arts de la rue Titanos, à Nancy, constate que ce n’est toujours pas évident d’avoir des retours, pour des raisons pratico-pratiques dans un premier temps. En juin, à Sotteville-lès-Rouen, avec ses camarades, ils ont créé Fuuu. Trois heures de démise sont nécessaires à la fin du spectacle, donc « quand on sort de scène, on ne peut pas aller voir les pros, c’est speed, et à la fin du festival, on se croise à la fête mais on ne parle plus vraiment boulot ».
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Par Nadja Pobel
Légende photo : Fuuu, compagnie Titanos
Crédit photo : Baptiste Cozzupuli