
Les prochaines rencontres AJC (Association Jazzé Croisé) auront lieu du 1er au 3 décembre à Paris et à Pantin. Antoine Bos, délégué général d’AJC, en détaille quelques enjeux.
Certains des 95 membres d’AJC sont-ils menacés ?
Oui, certains font face à des pressions politiques locales, mais ce serait délicat de les nommer ici. De petits lieux ont un budget de 40 000 à 50 000 euros pour 15 à 20 concerts par saison et de l’action culturelle. Ils vivent de micro-subventions, souvent municipales. Les prochaines élections sont un enjeu important. 5 ou 10 000 euros de baisse cela peut signifier la fin d’un projet. Il y a eu des exemples récents avec la disparition de deux de nos adhérents : le Jazz-Club de Dunkerque ou le Comptoir Halle Roublot de Fontenay-sous-Bois.
Quels futurs chantiers seront abordés lors de votre assemblée générale ?
Trois projets se concrétisent. Le premier est la création d’un poste de coordination de tournée. Nous dressons le constat que de plus en plus de structures doivent accompagner les artistes qu’elles accueillent, car ils n’ont pas toujours d’entourage professionnel. Nous faciliterons la mise en relation et nous optimiserons le déroulement des tournées afin de mieux diffuser des projets tout en réduisant les frais d’approche. Nous l’avons testé en interne avec succès pour le groupe réunionnais Sėlēnę, lauréat de notre tremplin Jazz Migration. Nous lancerons également un programme de mentorat pour les nouvelles ou petites structures de diffusion, ainsi que le dispositif AJC Connect, qui permettra des échanges de personnels et du partage de compétences entre nos membres.
Trois fédérations et trois chercheurs sont invités lors de ces rencontres AJC.
Les trois chercheurs évoqueront plusieurs grands enjeux, comme l’engagement militant, l’habitabilité ou cette dissension entre industrie et artisanat. Nous avons également convié la FAMDT pour le champ des musiques traditionnelles, Zone franche pour celui des musiques du monde et la Fedelima pour les musiques actuelles. Ensemble, nous affirmons une autre voie dans ce secteur musical de plus en plus dominé par l’industrie. Nos adhérents sont engagés dans un artisanat musical de proximité. Nos rencontres sont un point de ralliement pour notre réseau, alors que beaucoup de nos membres traversent des temps incertains.
Propos recueillis par Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°592
Crédit photo : Antoine Vincens de Tapol

