Les salles de spectacle à l’épreuve du télétravail

    Sonia Kéchichian

    En mars, beaucoup ont été saisis de stupeur par l’annonce du confinement. Le télétravail s’est organisé dans l’urgence, de manière empirique. Qu’en retirent les structures ?

    Si certains secteurs ont intégré depuis un bon moment ces pratiques 2.0, il semble que la culture soit particulièrement rétive au télétravail ; lequel s’avère dommageable pour un domaine nourri par essence d’interactions humaines, ainsi que le constate Dominique Bluzet, directeur des Théâtres : « Le télétravail, ce n’était pas dans notre culture. L’univers du théâtre est encore très artisanal, la relation humaine y prime, tout comme le désir de rejoindre un collectif. Or, le collectif a besoin de proximité pour vivre. »

    Sur les 480 salariés que regroupe le pôle des Théâtres (Gymnase et Bernardines à Marseille, GTP et Jeu de Paume à Aix), au moins une cinquantaine ont souffert du télétravail, rencherit le directeur : « Le premier confinement a été un peu violent. Certains services, tels que la comptabilité ou l’administration, ont plus facilement pris le pli. D’autres se sont sentis isolés, un peu perdus. Se pose ainsi la question des corps de métiers – tous n’ont pas accès au télétravail – mais aussi des générations : les quinquagénaires, engagés dans le monde du théâtre depuis une trentaine d’années, privilégient le contact avec l’artiste, avec les techniciens. À commencer par les directeurs de structure ! » 

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    Par Julie Bordenave

    Légende photo : Sonia Kéchichian, directrice du théâtre d’Angoulême, scène nationale 

    Crédit photo : Loic Déquier