
Le Festival de Figeac (Lot) se déroulera du 19 au 27 juillet pour une première édition sous la houlette du Grand Figeac. Éric Thimjo, responsable artistique de l’événement et responsable spectacle vivant de la collectivité, explique ce choix inédit en 25 éditions.
Pourquoi la communauté de communes du Grand Figeac a-t-elle décidé de prendre en direct l’organisation du festival ?
Les élus souhaitaient une reprise en direct, et cela s’est fait d’un commun accord avec le Scénograph, à Saint-Céré (Lot), qui pilotait le festival ces dernières années, sous la direction de Véronique Do. L’intérêt pour la collectivité est de confier le festival à une équipe qui travaille sur le Grand Figeac au quotidien, et qui connaît ainsi de près les acteurs et lieux du territoire, et les habitants. Nous pouvons ainsi relier le festival au plus près des savoir-faire et des projets que nous développons en saison.
Parmi les spectacles figurent des propositions très contemporaines du théâtre public : Illusions perdues, de Pauline Bayle, L’Abolition des privilèges, d’Hugues Duchêne, Trois contes et quelques, du Groupe Merci… Pourquoi cette inflexion ?
Effectivement, le Festival de Figeac a pu avoir une image de théâtre de répertoire avec Marcel Maréchal, son fondateur avec Les Tréteaux de France. Puis, avec Michel Fau et Olivier Desbordes, la programmation tirait plus sur le théâtre privé. Véronique Do avait déjà mis plus en avant les esthétiques contemporaines. Nous nous situons dans la lignée de ce qu’elle a pu proposer. Nous souhaitons mettre en avant la variété des écritures et des esthétiques théâtrales, autour des écritures contemporaines comme des écritures de plateau. Nous continuons à programmer des apéros-rencontres et nous allons développer les propositions musicales. C’est une demande de la collectivité, dans le but que la ville soit en fête pendant la manifestation. Dans ce sens, nous allons aussi développer un pan de la programmation qui sera gratuite, sur le modèle d’un « Off ».
Le festival se déroule en été, sur les dates du Festival d’Avignon. À qui s’adresse-t-il ?
Exister en même temps qu’Avignon n’est pas une question qui se pose vraiment pour nous. Cela a pu poser des difficultés aux programmateurs mais, pour le public, ce n’est pas un sujet. Nous nous sommes rendu compte sur les dernières éditions que la fréquentation était constituée de locaux pour les deux tiers [la dernière édition du festival a enregistré 5 585 spectateurs, NDLR], c’est à dire, de Lotois et d’habitants des départements limitrophes. Le festival se déroulant en été, nous travaillons également sur l’attractivité, en essayant de faire venir les touristes et les nouveaux habitants. Il est important de travailler cette deuxième entrée de « l’habitabilité » de notre territoire en proposant des projets de qualité.
Propos recueillis par Tiphaine Le Roy
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°580
Légende photo : Éric Thimjo
Crédit photo : D. R.