Musica : la création à l’épreuve des restrictions

    festival musica

    Du 16 septembre au 10 octobre, le festival de musique contemporaine Musica présente à Strasbourg une soixantaine d’œuvres, dont 13 coproductions pour 14 créations mondiales, et Mini Musica sur-mesure pour le jeune public (9 spectacles/concerts, 11 ateliers). Avec un financement décidé en administration centrale, Musica « subit de plein fouet la baisse des partenariats de sociétés civiles et privées, notamment de la Sacem », alerte Stéphane Roth. En ligne de mire du directeur, la politique générale du Centre national de la musique (CNM) qui a pourtant aidé à la production d’Asterism (à hauteur de 20 000 €), projet phare signé Alexander Schubert : une installation d’art total d’une durée de 35h et 34 minutes (avec Le Maillon et l’Opéra national du Rhin). « Cette pièce hybride a été retoquée une première fois car considérée comme trop tournée vers les arts plastiques, poursuit Stéphane Roth. Mais dans la même commission, Jane Birkin et Feu! Chatterton ont pris chacun 50 000 € pour la production de leur album ! On se rend bien compte que ce n’est rien de plus qu’un Centre national des variétés augmenté

    Romain Laleix, directeur général délégué du CNM, souligne pour sa part les efforts faits depuis un an et demi par l’établissement pour « s’ouvrir aux esthétiques classiques et contemporaines. La loi nous impose un fléchage vers la variété et les musiques actuelles, mais aussi de ne pas “doublonner” des projets aidés par le ministère via les Drac. » Reste que sur un budget de 2,1 millions pour une marge artistique de 750 000 €, les 20 000 euros du CNM pèsent peu, notamment face à la baisse drastique de la Sacem (-41 000 €). Le directeur de l’Action culturelle de la Sacem, François Besson souligne une « mécanique des aides qui concernent exclusivement les commandes à des sociétaires. » Il invite Musica « à se tourner vers les sociétés étrangères similaires s’il veut être accompagné sur des projets d’artistes non-sociétaires de la Sacem. »

    Thomas Flagel

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°499

    Crédit photo : D. R.