Lyrique : à l’opéra, le casse-tête du travail à distance

    Le Nozze di Figaro

    L’Opéra national de Bordeaux a annoncé la fermeture de son établissement jusqu’au 30 avril – et probablement bien plus tard. Soit quatre semaines au-delà du confinement imposé par les autorités. Car contrairement aux orchestres et ensembles de musique qui peuvent monter un concert rapidement, les productions de l’opéra nécessitent un temps de préparation collectif et de montage technique incompressible. « Il y a une maîtrise de la mise en scène qui ne se fait que sur le plateau, de manière collective, pour penser le rythme et le mouvement des uns et des autres », explique Olivier Lombardie, administrateur de l’ONB. Pour un concert symphonique, les musiciens ont l’habitude de travailler chez eux. Ils viennent au pupitre seulement trois ou quatre jours avant le concert.

    « Avec ce type d’événements, nous sommes confrontés à un autre problème : l’annulation des chefs et solistes étrangers qui ne parviennent pas à s’organiser pour venir en France. » Les plus impactés dans leur travail artistique sont les danseurs du ballet dont la vie est organisée autour de répétitions collectives quotidiennes. « Ils font beaucoup de visioconférences, entre les danseurs et le directeur de la danse qui les aide à travailler sur le plan physique. Mais un ballet doit respirer à l’unisson. Et de ce point de vue, il est difficile de mesurer les conséquences du confinement sur la perte de technique collective. » 

    David Prochasson

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°469

    Légende photo : Le Nozze di Figaro

    Crédit photo : Drottningholms Slottsteater