A Lyon, après l’appel, les indépendants s’engagent

    Lors d’un atelier, à Lyon

    Dans la foulée des états généraux des festivals, se sont tenus, à Lyon, les 6 et 7 octobre, les états généraux de l’Appel des indépendants, initié dans cette ville, dès le 11 mars, quand une trentaine d’acteurs du secteur de la création et des médias se sont fédérés pour alerter sur la crise à venir des métiers de la musique, du livre, des arts numériques, du cinéma, de la presse, de la photo (bookers, graphistes, prestataires techniques, labels, libraires, organisateurs de festivals, directeurs de salles…). Autant d’activités qui ne sont pas sous tutelle des pouvoirs publics – même si certaines peuvent percevoir quelques subventions – ni adossées à de grands groupes privés.

    1 600 signataires ont émargé cet appel en France. 60 workshops se sont tenus dans 20 villes cet été pour émettre des premières pistes de travail que 150 délégués, réunis durant ces deux jours, ont approfondi avec une émotion palpable et une rigueur remarquable, sur les thèmes de la responsabilité, la coopération, les financements… Il s’agit, pour les représentants de ces structures, d’imaginer de nouveaux modèles de travail commun alors que – selon leurs dires – ils ont l’habitude de se débrouiller seuls. De grands témoins comme l’autrice Corinne Morel Darleux ont rappelé que « la culture est une partie du soin » de cette crise et que « l’indépendance ne doit pas signifier la précarité », d’autant que ces « professionnels répondent aussi aux besoins de la jeunesse, oubliée ».

    Les participants ont notamment planché sur une approche plus écologique de l’organisation d’événements avec des propositions qui vont être collectées pour figurer dans un livre banc à paraître le 10 novembre. L’enjeu est désormais de porter ces revendications au niveau politique pour ne pas être les oubliés du plan de relance. Au niveau local, le vice-président chargé de la culture à la Métropole de Lyon, Cédric Van Styvendael, présent lors de la séance plénière de clôture, a réagi sur Twitter : « La crise Covid met en danger tout l’écosystème des acteurs culturels et spécialement les indépendants. Ils ont choisi de ne pas se résigner ! Ils en ont fait une brillante démonstration pendant deux jours. » Pour peser au niveau européen sur les arbitrages des 2 % des 750 milliards d’euros dévolus à la culture au sein des 27 pays de l’Union, une version anglaise de cet Appel des indépendants, « Reset », a été lancée en vue d’organiser, à Bruxelles, une déclinaison de ces états généraux au printemps.

    Nadja Pobel

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°480

    Légende photo : Lors d’un atelier, à Lyon

    Crédit photo : Laurie Diaz