Le jazz pris dans l’étau de l’inflation

    LL542 Jazz croisé

    L’Association Jazzé Croisé s’alarme de la réduction de la programmation parmi ses adhérents face à la hausse des coûts et à la baisse des subventions des collectivités. Conséquence, les lieux de diffusion sont « pris dans un étau ». Le collectif de diffuseurs publie une étude révélant que « plus des 2/3 d’entre eux ont ainsi décrit une hausse de leurs charges artistiques, techniques et structurelles sans constater en face une hausse de leurs ressources sur les derniers mois ». Antoine Bos, son délégué général, s’inquiète : « Nous sentons qu’il y a des tensions au niveau des collectivités territoriales.» Conséquences, des adhérents comme Jazz à Poitiers ne programmeront ni saison, ni festival en 2024. Seuls 4 événements. « Nous avons une augmentation de coûts sans hausse de subvention bien que nos partenaires soient très présents mais c’est aussi difficile pour eux, détaille sa directrice Mathilde Coupeau. J’espère qu’il y aura une évolution nationale ».

    L’étude d’AJC sur 48 structures montre que « 75 % ont une hausse substantielle de leurs frais de structure, 72 % de leurs frais techniques et que seules 24 % constatent des hausses des financements des collectivités ou de l’État. » Si les collectivités ont augmenté leur soutien entre 2019 et 2022, toutes l'ont réduit entre 2022 et 2023. Pire, selon l’AJC, « au 1er juin, plus de la moitié des répondants n’ont pas encore l’assurance d’un soutien de leur Région. » Et Antoine Bos d’évoquer le « besoin d’une discussion très rapidement avec les collectivités qui sont les premiers financeurs de nos adhérents », pour tenter d’inverser cette tendance délétère.

    Jérôme Vallette

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°542

    Crédit photo : D. R.