Hortense Archambault, femme de convictions

    Hortense Archambault

    La directrice de la MC93 défend l’engagement social et citoyen d’un lieu auprès d’un territoire, de ses habitants et des artistes.

    Après avoir dirigé le Festival d’Avignon, pendant 10 ans, à quoi aspiriez-vous ?
    C’était une vraie question. J’avais l’impression d’avoir réalisé quelque chose d’assez complet avec ces dix années au Festival d’Avignon. Je n’avais pas le sentiment d’un manque quelconque. Il y a eu la conjonction de deux situations. Je n’avais jamais travaillé dans un lieu fixe. Au début de mon parcours, j’étais au Parc de la Villette, qui construisait des projets dans une logique festivalière. Donc, ce que l’on peut imaginer dans le quotidien d’un lieu m’intéressait. Avec la fin de l’aventure avignonnaise, j’étais restée sur une forme de frustration avec la FabricA. C’était un projet important, qui nous a beaucoup mobilisés. Nous n’avions pas d’idée sur sa localisation. La Ville et le Département ont pensé à Monclar, ce quartier dit populaire ou sensible d’Avignon. Pendant les deux années qui ont été celles du chantier, nous avons beaucoup réfléchi sur ces questions du rapport à un quartier. Je ne peux pas dire que j’ignorais ces problématiques parce que j’avais travaillé à la Villette sur les Rencontres des cultures urbaines, mais tout à coup, cela devenait très concret. Il y avait là un enjeu fort, pour moi, de travailler dans un service public de la culture dans ces quartiers sensibles. 

    C’est donc le sens de votre présence à Bobigny ? 
    Quand la ministre, Aurélie Filippetti, m’a demandé : «Que souhaiteriez-vous faire ?», je lui ai écrit pour lui dire que j’aimerais beaucoup, si c’était possible, diriger un lieu important, doté de moyens de création notamment, dans un quartier sensible.

    […] Lire La suite dans La Scène n°91 – Hiver 2018.

    Propos recueillis par Cyrille Planson

    Crédit photo : Julien Pebrel