GUSO : 20 ans de lutte contre le travail illégal

    cafés

    Le GUSO, guichet unique du spectacle occasionnel, a été créé il y a 20 ans, pour lutter contre le travail non déclaré dans le spectacle vivant. Une révolution qui a permis aux employeurs n’ayant pas pour activité principale l’organisation de spectacles de procéder à une déclaration unique aux organismes de protection sociale. Rattaché à Pôle emploi, le GUSO collecte les cotisations dues à six organismes : l’Afdas, l’Unedic, l’Urssaf, Les Congés Spectacle, Audiens et CMB pour la médecine du travail. « Cotiser à autant d’organismes, de manière indépendante, c’était impossible pour un employeur avant la création du GUSO », note Philippe Gautier, secrétaire général du SNAM-CGT, le Syndicat des artistes musiciens, qui avait bataillé pour la création du dispositif et qui salue aujourd’hui « une victoire considérable ».

    D’abord réservé aux employeurs qui organisaient moins de six spectacles par an, le GUSO est devenu en 2004 obligatoire pour tous ceux qui n’ont pas pour activité principale l’organisation de spectacles : associations (43 %), particuliers (26 %), sociétés industrielles et commerciales (15 %) ou encore structures de droit public (11 %). A 80 %, ces employeurs recrutent des artistes – en grande majorité des musiciens – et à 20 % des techniciens.

    En 2018, le dispositif affichait un peu plus de 645 000 déclarations uniques (+3 % par rapport à 2017), et près de 80 000 employeurs différents. Ce qui représente 112 millions d’euros (+4 %) redistribués aux six organismes de protection sociale. « Notre plan d’action est d’accompagner encore mieux les employeurs, de faire de la pédagogie avec notamment la création d’une chaîne YouTube, explique Annie Bozonnet, directrice du GUSO. L’objectif, d’ici fin 2020, est d’augmenter le taux de dématérialisation pour arriver à 100 %. » Selon une enquête Ipsos réalisée en 2018, 90 % des employeurs se disent satisfaits des prestations délivrées par le GUSO. « Mission accomplie, estime Philippe Gautier. Même si certains employeurs, notamment des cafés-concerts, refusent encore de déclarer les professionnels, rares sont ceux qui ne connaissent pas le GUSO. »

    David Prochasson 

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°461

    Légende photo : Les cafés parmi les utilisateurs du GUSO

    Crédit photo : Guy Yoyotte Husson