Après une année 2024 difficile, les organisateurs de festivals abordent 2025 dans l’intranquillité. Les charges courantes explosent, les cachets des artistes aussi, et l’austérité menace les finances publiques.
Du public, beaucoup de public, et des déficits, beaucoup de déficits : le bilan provisoire de la saison des festivals dressé en octobre par le Centre national de la musique (CNM) et le ministère de la Culture confirme la tendance déjà observée l’an dernier. Tendance inquiétante : le succès public n’est pas garant de la pérennité financière. Près de la moitié des festivals présentant un taux de remplissage de plus de 90 % sont déficitaires. « Cette année, nous avons eu plus de 250 000 festivaliers, sur une jauge de 280 000, mais nous terminons avec un déficit de 1 million d’euros sur un budget de 22 millions d’euros », témoigne ainsi Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, un festival peu habitué à terminer dans le rouge. « Nous arrivons tout juste à l’équilibre cette année, sur un budget de 2,3 millions d’euros, alors que nous avons bénéficié d’une météo parfaite, d’une belle affluence avec plus de 50 000 festivaliers, constate Florent Sanseigne, directeur du No Logo, dans le Jura. On ne peut plus mettre un peu de côté comme nous le faisions. Et beaucoup de festivals sont dans notre cas, avec des affluences entre 95 et 100 %, mais qui terminent tout juste à l’équilibre ou carrément déficitaires. »
Selon le bilan provisoire, les Jeux olympiques n’auraient touché que 10 % des festivals. Parmi les victimes, le Delta Festival, à Marseille, déplacé d’août à septembre. Son public cible, les jeunes étudiants, les vacanciers, a manqué à l’appel et la fréquentation a chuté de 150 000 à 85 000 festivaliers. Le Delta enregistrera un déficit – non encore arrêté – de plusieurs centaines de milliers d’euros, pour un budget de 12 millions d’euros, et sollicitera en janvier le fonds de compensation mis en place par le ministère.
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Par Bruno Walter
Légende photo : Au No Logo festival
Crédit photo : Antoine Saba