Festivals : un été si particulier

    Matthieu Corosine

    Les festivals ont connu des situations contrastées, face à une concurrence accrue, une inflation ainsi que des difficultés de recrutements.

    C’était l’été des retrouvailles entre le public et ses festivals, lesquels ont repris leur format habituel, après parfois deux années sans édition. Comme pour rattraper le temps, plusieurs manifestations avaient fait le pari de rallonger leur durée : Beauregard, Delta, Cabaret vert, Musilac ou Rock en Seine. Avec des fortunes diverses. Si Rock en Seine (150 000 festivaliers), Cabaret Vert (125 000) et Beauregard (147 000) ont battu des records de fréquentation, Musilac (81 000) accuse un déficit financier d’au moins 800 000 €, selon son directeur, Rémi Perrier, qui aurait espéré comptabiliser 150 000 spectateurs en 5 jours, mais qui n’en a reçu que 81 000… En Ardèche, Aluna (60 000) table sur un déficit similaire, tandis que celui de Pause Guitare (60 000) serait de 250 000 €.

    Il faut dire que la concurrence était rude entre festivals. Des artistes comme Clara Luciani, Orelsan ou Angèle ont beaucoup tourné et ont ensuite été vus dans de nombreux festivals. Le public a-t-il eu l’impression d’une certaine standardisation ? Le nombre de spectateurs n’a pas augmenté, tandis que leur pouvoir d’achat était mis à mal. Certains événements ont pourtant augmenté leurs tarifs. Pas les Francofolies de La Rochelle, qui ont annoncé une édition record (150 000 festivaliers). Leur directeur, Gérard Pont, remarque : « La part artistique du budget a grimpé d’un tiers par rapport à 2019. Il y a eu un effet de rattrapage après les années sans festivals durant le Covid, l’inflation des matières premières, et des moyens techniques plus importants sur scène. »

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    Par Nicolas Dambre

    Légende photo : Matthieu Corosine, gérant de NSG Prod

    Crédit photo : Alexandre Macchi