L'Edouard VII, un outil de production pour Pascal Legros

    Edouard VII

    Le 14 novembre, le Groupe Pascal Legros a acquis 100% de la société d’exploitation du théâtre Edouard VII à Paris. Cette opération couronne une campagne d’acquisitions qui a permis au Groupe Pascal Legros de changer complètement d’échelle en deux ans.

    L’entreprise de productions théâtrales, créée par Pascal Legros et Françoise Lenoir en 1992, exploite désormais quatre théâtres : les Nouveautés, Hébertot (à 50% avec Francis Lombrail), le Fontaine et Edouard VII. Il a la capacité de proposer plus de 2 500 places chaque soir, et peut rivaliser avec les ténors du théâtre parisien.

    Un holding de tête chapote un ensemble de sociétés distinctes. Son capital appartient à Pascal Legros. Bernard Murat, qui dirigeait l’Edouard VII, y est entré à 5%, comme Maria Pipaud qui était au capital historique du Théâtre des Nouveautés. Pour compléter ce tour de table, deux sociétés de gestion se partageant environ 30% du capital, 123 Investment Managers et Entrepreneur Venture. Bernard Folliet, l’un des responsables de cette dernière structure déjà présente dans la production audiovisuelle, explique sa volonté «de participer à un projet qui est mené par un homme du monde du théâtre et pas par un financier. Ce qui fait l’originalité de cette acquisition c’est qu’elle vient de quelqu’un du théâtre».

    La dernière acquisition s’inscrit dans une stratégie nationale qui va au-delà d’un jeu de prise de position à l’échelle parisienne. C’est la capacité de production et un potentiel de tournées qui sont en jeu, dans l’idée de répondre à l’attente de municipalités pour des solutions de programmation à la saison, avec le concept des Théâtrales qui a déjà séduit Montluçon, Sochaux, Saint-étienne, Châteaudun...

    «Nous avons réagi peut-être un peu tard, mais cette acquisition nous remet au cœur du jeu, nous essayons d’être des indépendants avec un peu de poids», explique Axel Legros, directeur de production et fils du directeur général, avant d’ajouter : «Nous n’achetons pas un théâtre pour faire venir quelques grands noms, nous achetons des outils. Nous voulons pouvoir monter des projets qui ont vocation, ensuite à tourner en province.» Le Théâtre Edouard VII permet au groupe qui diffuse déjà ses productions dans une petite vingtaine de villes, d’augmenter cette activité, au cœur de son modèle économique.

    PHILIPPE VERRIELE

    (En partenariat avec La Lettre du Spectacle du 1er décembre 2017)

    Légende photo : La Vraie Vie, à l’Edouard VII. Crédit photo : D. R.