Concentration de la production musicale : stop ou encore ?

    Olivier Poubelle

    Les rachats par de grands groupes de sociétés de production, de salles ou de festivals, courants depuis 15 ans, sont gelés par la crise sanitaire. Le calme avant de nouveaux « 360 degrés » ?

    On parle ici de 350 M€ au lieu de 2,7 milliards d’euros. Voilà le chiffre d’affaires généré par les 400 membres du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété, 75 % du secteur) en 2020. Selon une étude du cabinet EY, parue à l’été, les trois quarts des intermittents du spectacle et la moitié des permanents pourraient voir leur activité menacée à long terme. Le scepticisme est (quasiment) unanime quant à 2021. La rencontre avec 12 représentants de festivals rue de Valois, le 18 février dernier, n’y changeant rien ou si peu. « On prépare 2022 », revient amèrement dans toutes les bouches. « La sortie de crise va être brutale, dessine (anonymement) un acteur du secteur, le processus de concentration est en pause, car tout est à l’arrêt. Mais il va repartir de plus belle. Qui restera debout à la fin ? » Retour en arrière. En 2008, l’arrivée du le géant Live Nation aux commandes du festival Main Square d’Arras est un tournant. « C’est le symbole de l’avènement d’une stratégie à 360° en France, qui consiste à examiner toutes les sources de revenus qui gravitent autour d’un artiste. Et de connecter autour d’un même groupe toutes les activités, de manière à les rendre complémentaires et dynamiques », resitue Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS. 

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    Par Thibault Dumas

    Légende photo : Olivier Poubelle, Astérios/Jardin imparfait

    Crédit photo : Julien Pebrel