Comment limiter les risques du métiers

    Jean-Jacques Monier

    Pour y faire face, et pour limiter la casse, la prévention se développe.

    Pourquoi est-il encore parfois admis qu’une chute sur un plateau est un «accident du métier» ? Pourtant, comme le rappelait le directeur des Nuits de Fourvière, Dominique Delorme, en ouverture d’une journée professionnelle consacrée à la prévention des risques dans le spectacle vivant en juin dernier à Lyon, Jean Vilar, dans les états de service de Chaillot en 1953 se préoccupait de la santé de Daniel Sorano blessé en répétition et notifiait à tous : «Je ne peux pas admettre de désinvolture à ce sujet» [NDLR la visite médicale]. La Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), ne dit pas autre chose par la voix de la chargée de mission Plan régional Santé travail à la Direction générale du travail, Myriam Chaloin, avec le 3e plan national de santé au travail 2016-2020, décliné en 18 plans régionaux et qui privilégie très clairement, commente-elle «la prévention à la réparation». Témoignant de son passé d’inspectrice du travail, elle affirme que ce n’est pas entendable qu’un funambule tombant de son fil n’ait été victime que de la fatalité, d’autant plus quand la cause est une sangle qui lâche. «On n’est pas censé mourir au travail», martèle-t-elle comme une évidence qu’il est nécessaire encore d’affirmer. Car, comme le constate la chargée de mission Aract Grand Est Micheline Tribbia, «les techniciens se définissent comme des invisibles et, quoi qu’il arrive, le rideau se lèvera construisant en cela une esthétique du risque». D’où, selon elle, une nécessité d’intervenir en amont le plus rapidement possible en définissant au mieux les postes et charges de travail de chacun et les conditions possibles de réalisation. Un outil dédié, le Document unique, concernant toutes les professions, existe mais il est compliqué à remplir pour les administrateurs de compagnies.

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    Nadja Pobel

    Légende photo : Jean-Jacques Monier, directeur technique du TNS : «Nous sommes tous responsables de notre prévention

    Crédit photo : D. R.