Au CFPTS, les ambitions d’un outil rénové

    Un stage réseaux

    L’achèvement de cinq années de chantier du CFPTS sera célébré par une inauguration, le 3 décembre, à Bagnolet. Ce site historique de la formation technique du spectacle vivant sera rebaptisé «La Filière-Centre national de formation». Car la remise à neuf s’accompagne de projets d’avenir. Aujourd’hui, la Filière réunit deux structures, le Centre de formation professionnelles aux techniques du spectacle (CFPTS) pour la formation permanente et le Centre de formation des apprentis du spectacle vivant et audiovisuel (CFA-SVA) pour la formation initiale. Les deux sont dirigés par Patrick Ferrier qui, arrivé en 2008, s’est retrouvé face à des locaux vétustes. «Si on ne rénovait pas on fermait, résume-t-il. La Région nous a suivis jusqu’à 6,5 M€ et le ministère de la Culture a octroyé 4,7 M€ de subvention. Nous sommes fiers de les avoir menés en site occupé sur cinq ans, dans les délais et sans dépassement de budget.» Celui-ci est de 14 M€ HT tout inclus. «Nous avons gardé la maîtrise d’ouvrage en interne, en utilisant les compétences de nos équipes», ajoute le directeur.

    Dans les quatre bâtiments rénovés autour d’une cour intérieurs, sont organisés ateliers, bureaux, théâtre avec cage de scène au cintre complètement équipé et studios de régie son et image connectés et insonorisés... Patrick Ferrier voudrait aussi conserver les ateliers loués à Pantin pendant les travaux. «On veut développer l’apprentissage, suite à la nouvelle loi sur la formation et, pourquoi pas, dans l’avenir, j’aimerais que des artistes viennent ici en résidence. Ce serait un plus pour nos stagiaires qui ont besoin de garder le contact humain avec les artistes.» La Filière accueillerait, dans ce cas, une troisième entité associative à vocation plus artistique, ce qui consoliderait une expertise approfondie dans son secteur.

    De la direction technique à la peinture et accessoire en passant par la spatialisation du son et le mapping, le centre couvre à peu près tous les métiers sauf le costume et le maquillage. Mais la réforme nationale de formation inquiète Patrick Ferrier : «La disparition du CIF risque d’être dramatique pour nous. Je ne sais pas si le nouveau circuit du compte personnel de formation va bien comprendre notre fonctionnement.» Il pense à la prise en charge de coûts pédagogiques supérieurs à la moyenne, dans un secteur où les petites entreprises sont très nombreuses et ont du mal à compléter les budgets de formation.

    Yves Perennou

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°439

    Légende photo : Un stage réseaux
    Crédit photo : D. R.