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    Des festivals toujours aussi fragiles

    Plusieurs festivals ont décidé de ne pas avoir lieu l’année prochaine, comme Au Foin de la rue (Mayenne) ou Lollapalooza (Paris). Le premier pour repenser son modèle, le second faute de têtes d’affiches étrangères en tournée. Qu’il s’agisse de ce festival indépendant ou de la déclinaison portée par la multinationale Live Nation, nombre d’événements rencontre d’importantes difficultés, comme le note le Centre national de la musique (CNM), qui présentait mi-octobre un bilan anticipé de la saison festivalière, à l’occasion du MaMA, basé sur 469 événements de musiques actuelles se déroulant de janvier à août 2025. Si bien que 4 % de ceux-ci, soit 18 festivals, n’auront pas lieu en 2026, sans que l’on en connaisse la typologie. « Des festivals meurent dans le silence absolu », relève Lisa Bélangeon, directrice d’Au Foin de la rue.

    Situation financière
    Pour plus de la moitié des festivals étudiés, les dépenses techniques et artistiques ont augmenté (sécurité, assurance, hébergement, cachets…). Alors que les subventions publiques sont globalement en baisse. Le CNM relève que 80 % des festivals rencontrent des difficultés financières et 36 % sont déficitaires à l’issue de leur édition 2025. De son côté, le Syndicat des musiques actuelles – qui représente des événements de taille moyenne – indique que la moitié de ses festivals adhérents ont connu une édition 2025 déficitaire. Un passif financier passé en un an de 75 000 à 108 000 euros en moyenne… Les manifestations tentent de trouver des solutions.
    Par exemple, en réduisant le nombre de concerts ou de scènes, ou au contraire en ajoutant un jour, comme les Eurockéennnes de Belfort, « à la recherche d’un public additionnel qui ne venait pas ou plus », explique son directeur Jean-Paul Roland. Le Festi’Val de Marne a, cette année, mis fin à sa tarification unique. Afin de générer de la trésorerie, jamais les premières annonces de programmation (et mises en vente de billets) n’ont eu lieu aussi tôt, soit début octobre. Cette enquête annuelle est menée par le ministère de la Culture, le CNM, avec les organisations professionnelles Ekhoscènes, SMA et France Festivals. Son intégralité sera publiée dans quelques jours. 

    Propos recueillis par Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°591

    Crédit photo : Éric Deguin