Avignon Off : un fonds trop peu sollicité

    Avignon off

    Le Fonds d’urgence pour le festival Off d’Avignon (FUOA), mis en place pour les théâtres privés impactés par l’annulation du Off, a été sollicité par 59 lieux. 49 ont été aidés pour un total de plus de 460 000 euros. Ce fonds était doté de 800 000 euros par le ministère de la Culture et confié à AF&C, l’association qui coordonne le Off d’Avignon. Trois commissions ont attribué ces aides fin août et en octobre. Sur les 140 lieux d’Avignon, pourquoi étaient-ils si peu à demander une aide ?

    Les critères stipulaient que les lieux éphémères, comme Présence Pasteur ou Espace Alya, n’étaient pas éligibles. Des théâtres subventionnés, comme le Théâtre des Carmes, ou ayant proposé plus de 15 représentations (la Condition des Soies, le Verbe Fou) ne pouvaient pas non plus y prétendre. Certains théâtres, comme ceux de la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon, contestent ces critères : « Pourquoi avoir créé un dispositif spécifique aux théâtres d’Avignon alors qu’il existait le Fonds d’urgence pour le spectacle vivant ?, proteste Harold David (Archipel Théâtre). AF&C s’est substituée à la puissance publique et a défini des critères, sans concertation. Peu de théâtres ont sollicité ce fonds alors qu’ils sont tous exsangues. » AF&C rappelle qu’une condition sine qua non posée par le ministère de la Culture pour le fonds avignonnais était que les acomptes versés par les compagnies leur aient été remboursés. Ce que le FUSV n’aurait pas pu contrôler. De plus, les bénéficiaires s’engageaient à ne pas augmenter leurs prix de locations en 2021. Deux conditions qui en ont peut-être découragé certains.

    Plusieurs association ont été auditionnées à l’Assemblée nationale, début octobre, concernant ce fonds par les députées Souad Zitouni et Dominique David (LREM). Cette dernière confie : « En tant que rapporteure du budget de la culture, j’évalue et contrôle l’argent public. Dans quelques temps, je vérifierai comment ont été réparties ces aides. » AF&C demande un doublement des aides à l’emploi via le Fonpeps pour les salles de moins de 300 places, la nomination d’un référent Covid et que son fonds de soutien à la professionnalisation soit abondé par l’état.

    Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°482

    Crédit photo : D. R.