Arcadi : l’enjeu des aides à la création et à la diffusion

    Arcadi

    Sous le titre «Arcadi vaut bien une réconciliation», quatre syndicats (Profedim, SMA, Synavi Île-de-France, Syndeac, SNSP) ont publié, le 8 octobre, une tribune dans Libération pour appeler Valérie Pécresse à revenir sur sa décision de se désengager d’Arcadi. La commission permanente du conseil régional devait voter le retrait d’Arcadi le 17 octobre. La mission d’accompagnement d’équipes artistiques et de soutien à la diffusion de créations contemporaines est au cœur de l’activité d’Arcadi. Elle représente 1,6 M€ d’aides. Cette mission était aussi le nœud de la discussion entre Région et DRAC. La Région souhaitait gérer en direct l’ensemble des soutiens financiers. 

    La DRAC, de son côté, estime que l’accompagnement des artistes par Arcadi est efficace à condition d’être appuyé par des moyens. La Région a, en plus des conventions de permanence artistique, un dispositif d’aides qui peuvent être sollicitées à partir de la quatrième création d’une compagnie. Le travail d’Arcadi intervient donc logiquement en amont. Sur ce créneau des talents émergents, la Région a aussi lancé l’année dernière le fonds Forte. Son appel à projets était doté l’année dernière de 1 M€ qui a été réparti, en mai, entre 46 projets (35 pour le spectacle vivant et la musique) chacun d’eux étant porté par un tandem artiste-structure culturelle. La méthode est différente de celle d’Arcadi. La composition des comités de sélection également. 

    Chez Forte, ils comprennent des élus régionaux, des professionnels et quelques personnalités emblématiques (Jean-Jacques Aillagon, Laurence Equilbey, Brigitte Lefèvre, Michel Hazanavicius...). Chez Arcadi, ils sont composés de façon dominante par des professionnels sensibilisés à des esthétiques dites contemporaines. Les listes peuvent être consultées sur le site d’Arcadi. L’approche d’Arcadi a aussi laissé des compagnies insatisfaites et critiques. Mais, tel que s’est exprimé le Synavi dans la soirée de soutien du 15 octobre, la préoccupation n’est pas d’opposer les choix esthétiques entre les commissions d’Arcadi et les services de la Région. De façon pragmatique, Arcadi est jugée plus souple, plus réactive. Les compagnies d’Île-de-France ont subi des retards de versement des subventions PAC cet été et s’inquiètent de la capacité des services de la Région à gérer les aides d’Arcadi.

    Yves Perennou

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°436

    Légende photo : La soirée de soutien du 15 octobre
    Crédit photo : D. R.