La Seine musicale : Jean-Luc Choplin prend le large

    Jean-Luc Choplin

    Jean-Luc Choplin, qui était depuis début 2017 directeur artistique de la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt (92), a quitté ce poste le 31 décembre, ce que va officialiser la direction de l’équipement de l’île Seguin.

    Contacté, l’intéressé confie : «C’est mon choix, nous ne sommes pas fâchés et il n’y a aucune divergence artistique. Je n’étais pas salarié, mais consultant extérieur. J’ai montré le chemin et amené de grands spectacles, comme West Side Story, ou l’exposition Maria by Callas, produite par la Seine musicale. Je n’ai pas rencontré de problèmes budgétaires.» L’ancien directeur du Théâtre du Châtelet ajoute : «Je souhaite me consacrer à la création et à la production.» Inaugurée en avril 2017 par un concert de Bob Dylan, la Seine musicale est gérée par STS (TF1 et Sodexo), comprend une salle de 4 000 à 6 000 places, dédiée aux variétés et musiques actuelles et un auditorium de 1 150 sièges consacré au classique accueille Insula Orchestra en résidence.

    En 2017, l’activité a été intense avec 220 levers de rideau. La fréquentation atteindrait 300 000 “visiteurs” (dont 30 000 pour l’exposition Callas, 85 000 pour West Side Story et 40 000 pour Alvin Ailey). Mais la Seine musicale n’a pas encore trouvé son identité artistique et Jean-Luc Choplin n’a pas pu produire les grands spectacles qu’il envisageait, comme la comédie musicale sud-africaine ou la production avec Damon Albarn, et encore moins les faire tourner.

    La rentabilité n’était pas non plus au rendez-vous, même si les chiffres n’ont pas été communiqués. Lors de la présentation de la Seine musicale, en septembre 2016, l’ex-directeur artistique avait précisé : «Les programmations de la grande salle et de l’auditorium devront absolument s’équilibrer financièrement.» La Seine musicale est gérée par un partenariat public privé, aucune subvention ne lui est versée.

    Le Département des Hauts-de-Seine ne soutient que la Maîtrise, l’Insula Orchestra et l’Académie Musicale Philippe Jaroussky, qui y sont résidents.

    NICOLAS DAMBRE

    (En partenariat avec La Lettre du Spectacle du 17 janvier 2018)

    Crédit photo : D. R.