L’éducation artistique et culturelle

    Couv EAC

    Une utopie à l’épreuve des sciences sociales
    Sous la direction d’Anne Jonchery et Sylvie Octobre

    Dans ce nouvel ouvrage, Anne Jonchery et Sylvie Octobre, toutes deux chargées d’études au sein du département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture, ont réunis douze contributions de chercheurs en sciences sociales. Tous reviennent sur la mise en place par le ministère de l’éducation nationale et le ministère de la Culture, depuis 2018, du plan d’action « à l’école des arts et de la culture », conçu pour que tous les élèves bénéficient d’un parcours d’éducation artistique et culturelle (EAC) de qualité. À travers cet exemple, les chercheurs se posent deux questions essentielles : les bénéfices de l’éducation artistique et culturelle sont-ils mesurables ? La fabrique d’un individu nourri de sa relation à l’art est-elle une utopie ? Les témoignages d’acteurs de l’EAC y sont nombreux, mais l’ouvrage ne néglige pas non plus la parole donnée aux récepteurs de ces actions, à savoir les enfants. Plusieurs chapitres sont centrés sur les questions d’évaluation, un autre est consacré au rôle des « professeurs relais dans ces dispositifs ». Les universitaires Nathalie Roucous et Denis Adam rappellent que « l’école ne représente qu’environ 20 % du temps de vie de l’enfant » et explorent les pratiques professionnelles, et les valeurs, des médiateurs des institutions culturelles. Ils pointent à cette occasion les divergences, les tensions, entre le « discours » sur la démocratisation culturelle et tout le vocabulaire « dominant » qui lui est attaché (publics empêchés, culture savante, légitime…) et des pratiques d’éducation populaire ou socioculturelle qui n’ont jamais été vraiment « reconnues » par le ministère de la Culture.

    Coédition Les Presses Science Po, ministère de la Culture – Deps, coll. Questions de culture, 320 pages, 23 €