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Décarboner la culture

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Décarboner la culture

David Irle

Dans le cadre de la collection Virus de la recherche des Presses universitaires de Grenoble, David Irle a réalisé une courte synthèse du livre paru chez le même éditeur voici quelques années, Décarboner la culture. L’auteur a vu là « l’occasion de reprendre l’essentiel des idées qu’on ne trouve pas déjà dans le rapport du Shift Project Décarbonons la culture », de les mettre un peu à jour, et d’utiliser des termes et des éléments d’analyse absents de l’original, comme la notion majeure de cobénéfices.

Presses universitaires de Grenoble, Le Virus de la recherche, 9 pages, en téléchargement libre. 

Le poids économique direct de la culture en 2021

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Le poids économique direct de la culture en 2021

Nicolas Pietrzyk

Les chiffres livrés par le ministère de la Culture sont toujours riches d’enseignements. Pour l’année 2021, on lit que le poids économique direct de la culture, « c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles », s’établit à 45,3 milliards d’euros, soit 2 % de l’ensemble de l’économie, contre 2,1 % en 2020. Une légère baisse qui trouve aussi son origine dans la situation très contrastée de cette année « de reprise modérée d’activité pour les branches culturelles ». Les niveaux d’activité restent inférieurs à ceux d’avant-crise, avec pour certains secteurs un retentissement significatif : ainsi, pour la projection cinématographique (– 52 % en volume entre 2019 et 2021), le spectacle vivant (– 36 %) et le patrimoine (– 29 %). Pour d’autres, la reprise est plus efficace, comme pour les branches de l’audiovisuel (+ 2 %), du livre (+ 4 %) ou de l’enseignement artistique et culturel (+ 4 %), qui dépassent leur niveau d’activité de 2019. On découvre que le spectacle vivant a généré une valeur ajoutée de 6,6 milliards d’euros, soit 14,5 % de ce que « pèse » le secteur culturel, après l’audiovisuel (12,4 milliards d’euros, soit 27,5 %), mais devant la publicité (4,4 milliards d’euros, 9,8 %) et le patrimoine (4,4 milliards d’euros, 9,8 %).

En 2021, l’ensemble des branches des secteurs culturels génère une production totale de 93,9 milliards d’euros courants répartis entre la production marchande (81 % du total) et la production non marchande (19 % du total). La photographie du paysage est vraiment intéressante, elle permet de resituer le poids réel de la culture dans l’économie française et singulièrement celle du spectacle vivant, aujourd’hui mise à mal par des politiques qui ne l’envisagent que sous l’angle des dépenses et non sur celui des recettes (et du bien-être social qu’il apporte !).

DEPS – ministère de la Culture, Coll. Culture chiffres, 26 pages, en téléchargement.

Plinth – L’Art du réemploi

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Plinth

Collectif

La parution du guide juridique Plinth - L’Art du réemploi permet aux acteurs culturels de faire le don des matériaux ou matériel de scénographie dont ils n’ont plus l’usage. Ce guide présente la bonne méthode pour utiliser la solution Plinth (plinth.fr), plateforme de mise en relation qui vise à réduire les déchets générés par les événements culturels, en respectant le droit public, afin « de conjuguer l’obligation de privilégier le réemploi et les règles du Code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) », selon ses fondateurs. Il est réalisé par le cabinet d’avocats en droit public Skov (Lyon), spécialisé dans l’accompagnement à la transition vers l’économie circulaire et durable.

Sur demande auprès de plinth.fr

So schnell – Dominique Bagouet / Giselle – Mats Ek

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So schnell - Giselle

Philippe Verrièle (dir.), Raphaël de Gubernatis, Agnès Izrine

Deux ouvrages consacrés à deux pièces majeures de l’histoire de la danse viennent de paraître dans une toute nouvelle collection, que dirige le journaliste, grand spécialiste de la danse, Philippe Verrièle. Pour chaque volume, un même schéma se décline. Il s’ouvre sur une introduction replaçant l’œuvre dans son contexte, puis vient un essai analytique et critique de l’œuvre, un entretien avec un témoin de celle-ci, des éléments de réception critique, une biographie du chorégraphe et un cahier d’images, placé en toute fin d’ouvrage, qui prend la forme d’un dépliant. Une bonne synthèse qui reprend le « profil d’une œuvre » utilisé en littérature, mais de manière moins scolaire et plus riche visuellement. D’autres chorégraphies majeures de l’histoire viendront bientôt rejoindre ces deux premiers titres.

Nouvelles éditions Scala, coll. Chefs-d’œuvre de la danse, 98 pages, 12 euros.

Politique et gestion de la culture - Publics, financement, territoire, stratégie

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Couv Politique et gestion de la culture

Jean-Michel Tobelem

Comment développer son ancrage territorial, sa stratégie à l’égard des publics, et l’internationalisation de son projet ? De quelle manière poser les bases d’une gouvernance saine ? Quelles pistes étudier au moment de trouver de nouvelles sources possibles de financement pour son lieu de création ou de diffusion ? L’ouvrage de Jean-Michel Tobelem, professeur associé à l’université Paris 1 Panthéon–Sorbonne et éminent spécialiste de la gestion culturelle, tente d’apporter des réponses claires et une méthodologie précise à chacune de ces questions. Il intègre à son raisonnement l’environnement dans lequel évoluent aujourd’hui les structures culturelles, celui « de la commercialisation et de la financiarisation de la culture », qui contraint les responsables de lieux à « composer avec de nouvelles notions dont ils sont peu familiers : marketing, management, évaluation, leadership… ». Il tisse patiemment un lien entre politiques de la culture et gestion des institutions culturelles, en mettant au centre de sa réflexion leur mission de service public. Dans cette quatrième édition, et bien plus que dans les précédentes, il fait entrer dans sa réflexion de nouveaux paramètres, éthiques, sociétaux, environnementaux, ces nouveaux défis qui traversent désormais les projets des lieux. À un moment où chaque responsable de structure peine à se projeter à moyen et long terme, il est intéressant de voir que Jean-Michel Tobelem consacre un chapitre entier à l’élaboration de stratégies et à l’amélioration des conditions de gouvernance des projets. Un ouvrage de référence pour faire le point et peut-être s’ouvrir de nouveaux horizons dans le développement de sa structure.

Éditions Armand Colin, 416 pages, 35 euros.

Anti-manuel de projet de territoire - Processus, déconvenues et réjouissances

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Couv Anti-manuel

Jonathan Macias et Caroline Melon

Le performeur/ plasticien et l’ancienne directrice de Chahuts, autrice et metteuse en scène, livrent ici un ouvrage singulier qui explore le lien entre le travail sur un projet artistique, les mise en valeur des territoires, la réaction des habitants et des institutions. Ensemble, ils évoquent les ressorts des commandes artistiques in situ et illustrent leur propos d’une plongée très approfondie dans Bons baisers de Libourne, projet qui a vu le jour après trois ans de résidence sur ce territoire girondin.

Éditions de l’Attribut, coll. Boulevard des utopies, 274 pages, 19 euros.

Compositrices - L’histoire oubliée de la musique

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Couv Compositrices

Guillaume Kosmicki

Un ouvrage complet et documenté. Guillaume Kosmicki met en lumière les parcours de femmes talentueuses dont l’œuvre est aujourd’hui reconnue, mais dont le parcours d’artiste a été freiné par les préjugés et les impossibilités de leur époque. On devine ici quelle a été l’évolution du statut des femmes, parfois confrontées aux plus grandes difficultés pour avoir la liberté de composer ou de pratiquer la musique. En filigrane se dessine également une réflexion sur l’avenir des femmes dans le monde de la musique, alors même que la récente étude du CNM montre combien de chemin il reste encore à parcourir pour parvenir à plus d’égalité.

Éditions Le Mot et le Reste, 468 pages, 29 euros.

Bataclan - Histoire d’une salle

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couv Bataclan

Daniel Habrekorn

Le petit-fils de l’un des directeurs de cette salle mythique (Gaston Habrekorn) livre ici le récit d’une aventure artistique qui débute au XIXe siècle. C’est d’ailleurs son grand-père qui fit l’acquisition des murs voici plus d’un siècle. Daniel Habrekorn fut d’ailleurs à la manœuvre lorsqu’il s’est agi de rénover le bâtiment pour lui redonner son aspect historique. On parcourt alors l’évolution d’un projet artistique qui a croisé un temps l’univers du café-concert, puis celui du music hall, du rock et de la pop. L’historique « Grand Café Chinois-Théâtre Ba-ta-clan » a ouvert ses portes en 1865, et l’on découvre au fil des pages que s’y produisirent, au gré des modes et des époques, Aristide Bruant, Buffalo Bill, Colette, Raimu, The Velvet Underground, Bashung, jusqu’au concert des Eagles of Death Metal qui, un soir de novembre 2015, fut le théâtre du massacre de 90 personnes.

Éditions Robert Laffont, 336 pages, 45 euros.

Les groupements culturels coopératifs

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Les groupements culturels coopératifs

Philippe Henry

Chercheur en socio‑économie de la culture, maître de conférences aujourd’hui retraité de l’Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis, Philippe Henry s’est toujours évertué à analyser les mécanismes de coopération dans le secteur culturel. Il était donc logique qu’il se penche sur le phénomène des tiers-lieux culturels et autres formes d’expérimentation, « lieu culturel partagé, grappe d’entreprises culturelles, coopérative d’activité et d’emploi, groupement d’employeurs, structure collective de soutien et d’accompagnement ». Le champ est vaste et, pour le délimiter, l’auteur a fait le choix d’appuyer ses réflexions sur un certain nombre d’exemples.

Il s’attache à dépeindre leurs modalités de création et de fonctionnement, la nature des activités qu’ils déploient et livre une analyse détaillée des potentialités de chaque type d’entité. Surtout, il ne se prive pas d’en partager aussi les limites, liées aux choix de gouvernance, aux inerties induites ou à leur difficulté à s’insérer dans un paysage institutionnel peu enclin à partager l’expérimentation. C’est pourtant là, dans ces interstices qu’explorent les coopératives, friches, tiers-lieux, réseaux professionnels et autres projets culturels de territoire, que s’inventent de nouvelles relations aux usagers.

L’ouvrage est utile, il offre un panorama complet des modèles existants et des repères, souvent difficiles à trouver, dans un monde aussi inventif que mouvant. L’histoire s’écrit aujourd’hui et Philippe Henry, grâce à cet ouvrage, permettra à de nombreux professionnels de gagner du temps en collectant ici de précieuses informations pour aider à la prise de décision. Et susciter l’envie d’inventer et d’expérimenter par soi-même.

Presses universitaires de Grenoble, coll. Politiques culturelles, 240 pages, 21 €

Penser les musiques populaires

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Penser les musiques populaires

Gérôme Guibert et Guillaume Heuguet (dir.)

Une trentaine de contributions permettent de faire ici un état des lieux de la recherche francophone sur les formes et les pratiques musicales contemporaines des musiques populaires. Les chercheurs portent leur regard sur les transformations à l’œuvre, tant dans le domaine de la production, de la marchandisation que de la circulation des œuvres. Certaines contributions sont souvent inédites en français, notamment celles de Jonathan Sterne, Stuart Hall, Simon Frith, Simon Reynolds.

Éditions de la Philharmonie, coll. « La Rue musicale », 480 pages, 25 €