Levitation teste des équilibres inédits

    Automatic

    Pour sa première édition sur trois jours, le festival Levitation, les 3, 4 et 5 juin à Angers (49) a presque réussi à atteindre son point d’équilibre de 5 800 personnes, avec 5 100 festivaliers au total. « 1 600 le vendredi, 1 750 pour le samedi ainsi que pour le dimanche, détaille Christophe Davy, l’un des organisateurs. Et ce, dans un contexte météorologique national calamiteux qui a forcé le festival parisien We Love Green à annuler samedi soir. Le déluge qui aura perturbé le concert du groupe Servo ce soir-là n’aura été que passager à Angers. Permettant des conditions optimales pour la tête d’affiche du soir, Kim Gordon, autrice de Girl in a band, autobiographie d’une ex-bassiste de Sonic Youth férue d’art contemporain autant que réflexion sur l’âme féminine dans le rock.

    La présence de groupes quasi ou exclusivement composés de musiciennes tels qu’Automatic, Death Valley Girls, Gustaf ou des Japonaises Kuunatic témoignait d’ailleurs d’un tropisme féminin particulier. « On ne se pose pas la question quant à la mixité, analyse pourtant Marion Gabbaï, une des trois têtes pensantes de la programmation avec Christophe Davy et Rob Fitzpatrick, fondateur de la « maison mère », le Levitation Festival, à Austin, au Texas. Même si on est d’accord qu’il faut y accorder une attention particulière. On a longtemps pu croire que dans ce genre d’esthétique, il n’y avait que des hommes, la preuve que non. »

    Cette année, Levitation a pu puiser dans un vivier bien plus attractif pour sa programmation. « Car on se retrouve en juin au milieu de festivals comme le Wide Awake à Londres, Primavera à Barcelone ou Bad Bonn Kilbi en Suisse, sur cette période, il y a beaucoup plus de groupes sur la route, ajoute Marion Gabbaï, qui dirige la société de production et de booking My Favorite. Sur ses 450 000 euros de budget, le festival n’en consacre qu’un peu moins d’un quart (environ 100 000 euros) à l’artistique. « Nous n’avons pas les moyens d’exclusivités européennes mais, pourtant, cette année, cela a tout de même été le cas avec The Brian Jonestown Massacre qui a décalé sa tournée en Europe, mais a décidé de maintenir sa date à Angers ». Le leader de la formation américaine, Anton Newcombe, était déjà venu à Levitation, que ce soit avec son groupe ou avec l’épée, son projet commun avec les Pyrénéens de The Limiñanas. 

    Nicolas Mollé

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°518

    Légende photo : Automatic

    Crédit photo : Eric Deguin